Databac

Analyse linéaire: Explication 14 : Frankenstein ou le Prométhée moderne, Mary Shelley, 1818

Publié le 09/03/2024

Extrait du document

« Explication 14 : Frankenstein ou le Prométhée moderne, Mary Shelley, 1818 Intro : Paru de façon anonyme en 1818, Frankenstein ou le Prométhée moderne est un roman influencé par la tradition du roman gothique anglais de la fin du XVIIIe s.

Macabres et spectaculaires, situées au cœur de demeures hantées ou de souterrains parsemés d’ossements, les romans gothiques doivent produire des émotions extrêmes, en premier lieu la terreur et la pitié.

Confronté à la noirceur d’âme de « héros » prêts à briser tous les tabous (inceste, matricide, viol), le lecteur va de frayeur en horreur, confronté au surnaturel, avant de compatir aux malheurs des victimes.

Ces récits ont une fonction morale, philosophique. En 1818, la jeune Mary Shelley née en 1797, parachève cette tradition en donnant naissance à une créature monstrueuse qui se nourrit des mythes de Prométhée et de Faust, mais elle s'en écarte en proposant un fantastique rationalisé par une explication pseudoscientifique propre aux Lumières.

On retrouve les thèmes romantiques du héros qui s'est fait tout seul, du lyrisme face à la Nature, d'une nature humaine écartelée entre perfection et chute.

La jeune Anglaise de 18 ans, anticonformiste, entreprend l’écriture de son livre l'été 1816, à Genève, entourée d'amis, un jeu les met au défi d'écrire un conte, un court récit d'épouvante, un cauchemar.

Elle écrit une « histoire de fantômes » : Frankenstein ou le Prométhée moderne, qui allait devenir un chef-d’œuvre de la littérature fantastique, précurseur du roman de science-fiction.

Le héros, Victor Frankenstein, qui ne s'est jamais remis du décès de sa mère, veut vaincre la mort.

On suit donc la tragédie d'un savant orgueilleux qui cherche à créer la vie comme un dieu.

Après 2 ans de recherche acharnée, Victor raconte dans son journal la naissance de la créature.

Cet épisode, le plus célèbre, est centré sur la naissance du « monstre » et sur la prise de conscience de Frankenstein : ce moment tant attendu s'avère être une cruelle désillusion et sa conscience vacille.

C'est le récit d'un échec. Trois mouvements (trois paragraphes) se dessinent dans notre extrait : 1) La créature prend vie : cette naissance est problématique. 2) Victor Frankenstein est horrifié par sa créature. 3) Sa déception cruelle a pour conséquences la fuite et « la ruine de sa conscience »... Problématiques : Comment l'horreur de Victor face à sa créature l'emporte-t-elle sur sa passion créatrice ? Quelle perception Victor a-t-il de la naissance de sa création ? 1er mouvement : Une naissance problématique Une naissance attendue La tournure emphatique « Ce fut par une sinistre nuit de novembre que » met en valeur ce début absolu, souligne l'importance de ce moment.

Notre désir d'en savoir plus sur la créature, déjà « croisée » au début du roman. - Le narrateur, Victor, fournit beaucoup de détails précis sur le cadre spatio-temporel pour compenser le doute sur la vraisemblance de son propos - On se rappelle que le projet de Victor est de « créer un être humain » et il le fait enfin ici : « je rassemblai autour de moi les instruments qui devaient donner la vie et introduire une étincelle d'existence dans cette matière inerte qui gisait à mes pieds.

» Les détails de l'expérience scientifique comptent moins pour l'autrice que ses conséquences philosophiques. - La naissance de la créature et sa vie s'opposent à tout un vocabulaire/un champ lexical du déclin et de la mort → atmosphère terrifiante, caractéristique du gothique. - - - Sa naissance ressemble même à une mort puisque la créature fait des «mouvements convulsifs ». Cette naissance signe aussi la mort mentale de Victor qui parle d' « agonie ».

Cette naissance entachée par la mort rappelle que Victor a commis une transgression (hybris/démesure/excès d'orgueil), comme Prométhée → Victor a voulu maîtriser le feu, faire œuvre de création comme Dieu, il a enfreint les limites sacrées de la vie et de la mort, aveuglé par son désir. le suspense est à son comble grâce à l'emploi du passé simple qui met au premier plan la vision de Victor et grâce à la proposition.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles