Alain
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Nous avons affaire ici à un extrait d’Éléments de philosophie où Alain aborde une réflexion
sur le thème de l'inconscient.
En effet, il rejette la soi-disant existence d'une inconscience qui
influencerait et excuserait les « mauvaises actions » de l'homme.
Cependant, Alain ne nie
pas l'existence de cette inconscient, mais met en garde contre l'erreur et même la faute que
celle-ci pourrait entraîner.
L'auteur cherche ainsi à démontrer que « toute l'erreur ici consiste
a gonfler le terme technique » d'inconscient, en d'autres termes, en faire de cette chose une
sorte d'être qui nous habiterait chacun d'entre nous et qui agirait sur nous.
Mais l'inconscient
est-il un autre Moi, responsable de mes actes ? Alain répond à ce problème à travers cette
extrait en démontrant d'une part que l'inconscient ne peut être un autre Moi, d'autre part que
l'inconscient est une échappatoire à la responsabilité de nos actes, et en affirmant enfin que la
pensée va à l'encontre de l'inconscient puisqu'elle est liée à la conscience.
Alain, dans sa première partie, (s’oppose à la conception de Freud en démontrant que)
démontre que l'inconscient ne peut être un autre Moi.
Il soutient tout d'abord que « l'homme
est obscur à lui-même », c'est-à-dire qu'il comporte quelques points obscurs dans sa
personnalité, des côtés incompréhensibles, que l'on ne peut se connaître vraiment.
Mais selon
lui, ces facettes mystérieuses ne sont pas expliquées par un second Moi qui voudrait faire agir
l'individu contre sa volonté.
En effet, Alain déclare que « la plus grave de ces erreurs
est de croire que l'inconscient est un autre Moi », c'est-à-dire un autre être qui nous
habite et qui serait donc le possesseur d'une conscience autre que notre propre conscience.
Alain souligne qu'il ne peut y avoir chez un homme deux « conseillers » à la fois : le sujet
conscient et le sujet inconscient.
Ainsi, l'inconscient n'est pas un autre Moi puisque « [les]
préjugés, [les] passions et [les] ruses » relèvent des comportements conscients et propres
à l'homme.
Accorder une place à l'inconscience en tant qu'autre Moi serait insensé, on ne
ferait que se contredire.
De plus, Alain souligne que nos pensées sont absolument conscientes, elles sont
formulées avec l'unique sujet « je », ce qui assure à l'homme sa condition d'être singulier.
Si
l'inconscient n'est pas de la pensée, c'est qu'elle est purement mécanique, relevant tout
simplement d'une chose corporelle.
Par conséquent, Alain s'oppose à la notion d'inconscient,
qui soutient l'existence d'un conflit permanent entre le « vrai » Moi et l'inconscient.
Dès lors, à travers le raisonnement de l'auteur, nous comprenons que l'inconscient n'est pas un
autre Moi, mais plutôt qu'un mécanisme corporel auquel il ne faut pas donner de sens.
De fait, Alain explique qu'abuser du terme d'inconscient est dangereux, car lui donner
de l'importance signifierait qu'il dicte notre conduite.
Mais s'il en était ainsi, personne ne
serait vraiment responsable de ses actes, et tous les crimes pourraient être commis au nom de
l'inconscient de leurs auteurs.
Ainsi, pour éviter tout sentiment de culpabilité, l'homme
chercherait à faire retomber les fautes sur cet autre Moi qu'il ne contrôle pas.
Cependant, le sujet est le seul qui pense, le seul être conscient, il est donc le seul responsable
de ce qui lui arrive et de ce qu'il entreprend.
En effet, il ne peut plus se donner d'excuses pour
justifier ce qu'il a fait en mettant simplement ses erreurs sur le dos de son inconscient.
Nous
sommes d'une part les seuls responsables de nos actes mais nous sommes donc par la même
occasion libre de nos actes.
On s'accordera que nous devons en effet réfléchir avec responsabilité à la conséquence de nos
actes car, encore une fois, l'inconscient ne pourra nous déresponsabiliser.
En sommes, on ne
pourra pas dire que nous agissons ou que nous nous comportons de telle façon parce qu'une
force qui nous échappe nous l'a dicté..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ALAIN (1868-1951) Propos sur le pouvoir: Voter
- Alain explication de texte: critique du freudisme
- Entrainement: On veut agir» à «on n’aime que la puissance, Alain
- Le citoyen contre les pouvoirs (Alain)
- Alain, Propos sur le bonheur, XCII (16 mars 1923), Paris, Gallimard « Folio-essais », 1928, p. 209