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ACTE III, SCÈNE 3 (Fourberies de Scapin de Molière)

Publié le 15/05/2020

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« ACTE III, SCÈNE 3 (Fourberies de Scapin de Molière ) RÉSUMÉ Tandis que Géronte accable de menaces un Scapin qui a vite pris le large, Zerbinette, pouffant de rire, sort de lamaison d'Hyacinte et tombe sur le vieillard, qu'elle ne connaît pas: il croit qu'elle se moque d'elle, mais elle rit d'unehistoire dans laquelle un fils joue un tour à son père pour lui soutirer de l'argent; devant l'intérêt manifesté par le vieillard, elle entreprend, sans oublier un seul détail, le récit de l'histoire degalère que Silvestre vient de lui raconter.

Ulcéré, Géronte S'E va en promettant le gibet à Scapin. COMMENTAIRE L'enchaînement des disgrâces Sitôt Scapin enfui, et alors que Géronte se sent encore tout moulu de multitude de coups qu'il vient de recevoir, ilva subir une nouvelle avanif le récit, longuement détaillé, par une inconnue qui se révèle être l'amante de son fils,de la précédente fourberie que lui a jouée Scapin.

On voit que Géronte ne quitte guère le premier plan de l'actiondepuis la scène 7 d u second acte.

Telle est la subtile construction sur laquelle reposent Le s Fourberies de Scapin : tandis que les tours joués à Argante sont développés à la fin de l'acte I et occupent tout le coeur de l'acte II, lesridicules de Géronte sont l'objet de la fin de l'acte II et des deux plus longues scènes du début de l'acte III. En même temps, on constate que le traitement infligé aux deux vieillards est sans commune mesure.

Non seulement,nous l'avons vu, Géronte e; t bien plus malmené que l'avait été Argante - physiquement aussi bien que moralement -, mais cela était resté jusqu'alors entre Scapin et lui (et le public...).

Le comble ici est atteint puisqu'il se faitmoquer par un tiers qui ignore son identité et qui lui révèle en outre sa propre image: «avaricieux fieffé», «ladre», «chfen d'avare»... Changement de rythme Ainsi, une nouvelle fois, si Molière a puisé l'idéede cette scène de Cyrano de Bergerac, il en amodifié non seulement le contenu, mais laportée.

Dans la scène correspondante duPédant joué (III, 2), en effet, le personnage ridicule doit essuyer une immense description detous ses ridicules physiques et moraux et necomprend qu'à la fin de la tirade qu'il s'agit delui ; c'est seulement après cette litanieburlesque que l'histoire de la galère est trèsrapidement racontée.

Molière au contraire avoulu donner une absolue cohérence à lascène: tout le récit de Zerbinette est centrésur l'origine, les causes et le détail de l'histoirede la galère, et tout est fat pour que Géronteentrevoie, se doute, puis ait la certitude qu'ilest bien la victime ridicule de toute l'histoire. De ce fait, la particularité de cette scène est qu'elle marque une rupture complète de rythme par rapport à laprécédente.

Elle était fondée sur des dialogues endiablés et des courses à travers le théâtre, celle-ci repose sur lelong récit de l'histoire de la galère, entrecoupé seulement par deux très courtes répliques prononcées par Géronte.Toute la saveur de ce long récit réside dans le fait qu'il est expressément fondé sur une accumulation de détails quiralentissent la progression de l'histoire et font progressivement monter l'exaspération d'un Géronte contraint à setaire jusqu'à la fin.

Or, si tout est nouveau pour Géronte, aucun de ces détails n'est ignoré par le public: Zerbinettese présente, raconte sa rencontre et ses amours avec Léandre, et passe enfin à l'histoire de la galère.

On n'ytrouve même pas une parcelle d'information supplémentaire (chez Cyrano, au contraire, l'essentiel était constituépar une immense et délirante description du pédant).

Dans la mesure où ce phénomène n'arrive jamais - du moinschez les bons auteurs -, puisqu'une scène doit apporter des informations non seulement sur le plan interne desrelations entre les personnages, mais aussi sur le plan externe du rapport entre l'auteur et son spectateur, c'est queMolière a cherché à créer un effet de redondance absolue. Or - c'est là le paradoxe - un effet de redondance absolue constitue précisément une information adressée au public: il lui indique que toute son attention doit être centrée sur le personnage qui écoute le récit, en l'occurrenceGéronte.

On comprend que cette scène - plus encore même qu'une scène de mouvement - ne peut vraimentprendre tout son sens qu'à la représentation.. »

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