ORGANE / ORGANICISME / ORGANIQUE / ORGANISATION / ORGANISME

ORGANE, n.m. (gr. organon « instrument »).♦ 1° Partie du corps organisé en vue de l'accomplissement d'une fonction (organe des sens). Aristote, dans le Traité de l'âme, parle du corps comme d'un outil organisé. Et dans le Traité des parties des animaux, il parle de la main comme d'un outil qui remplace tous les outils. ♦ 2° Tout ce qui sert à la diffusion de la pensée : un journal est l'organe d'un parti. Tout ce qui sert à l'exécution d'un service.

ORGANE (n m.) 1. — Syn. instrument ; cf. organum. 2. — Partie d’une machine, d’un corps vivant, d’une société, caractérisée par sa fonction et son rapport à la totalité (par ce dernier trait, opposé à instrument). 3. — Organicisme : a) Doctrine d’après laquelle la vie résulte soit de la coordination mécanique de divers organes, soit de la coordination d’organes ayant des propriétés vitales spécifiques, b) Toute doctrine qui décrit une réalité quelconque (en part, la société) sur le modèle de l’organisme vivant ; auj., souv. péj. 4. — Organique : a) Composé d’organes, b) Qui a rapport avec les organismes vivants ; par ex., la chimie organique étudie les composants chimiques qu’on rencontre dans des corps vivants, et, par ext., ceux de même type qu’on peut produire artificiellement ; qui concerne ce que les organismes vivants ont en commun, c) Qui est organisé par un principe vivant, par un principe unique agissant de façon téléologique et non mécanique ; souv. employé métaphoriquement pour désigner ce qui a une solidarité ou une organisation semblable au vivant, d) Qui concerne les organes du corps humain, en part, par opposition au psychisme, Syn. physique, corporel, e) Qui organise, qui constitue ; par ex., une loi organique est une loi fondamentale organisant une institution. 5. — Organisation : a) Caractère de ce qui est organisé au sens a. b) Tout ensemble de fonctions coordonnées ; en part., institution regroupant diverses fonctions pol. ou sociales, c) Action de coordonner des fonctions, d’organiser quelque chose. 6. — Organisé : a) Composé de parties à la façon d’un organisme au sens c : « Un produit organisé de la nature est celui dans lequel tout est à la fois fin et en même temps moyen » (Kant). b) En parlant des choses, bien agencé, témoignant d’une bonne organisation au sens c ; en parlant des personnes, méthodique, qui effectue ses actions de façon économique et régulière. 7. — Organisme : a) Tout composé dont les parties sont solidaires et exercent des fonctions différentes, b) Syn. organisation au sens b. c) Être vivant.

ORGANICISME. n.m. ♦ 1° Biologie. Doctrine qui explique la vie soit par le résultat mécanique de la configuration et du fonctionnement des organes (Janet), soit par une propriété inhérente aux organes qui sont irritables, sensibles, etc. (Bichat, Barthez, C. Bernard). ♦ 2° Sociologie. Théorie qui voit dans les sociétés des réalités vivantes d'une nature particulière dont les lois seraient celles de la biologie (Comte, Spencer, Novicov, Durkheim, et, plus récemment, Spengler, Toynbee, Malinowski.) ♦ 3° Psychologie. Tendance qui attribue aux maladies mentales une cause organique. ♦ 4° Médecine. Doctrine qui explique toute maladie par la lésion d’un organe.

organicisme, doctrine selon laquelle la vie procède non pas d'une force qui anime les organes, mais du simple jeu des organes (Descartes, Bichat, Cl. Bernard et surtout W. Roux). — L'organicisme se présente donc comme une application de la mécanique à l'organisme vivant. L'organicisme est aussi une théorie sociale qui conçoit la société comme un organisme et applique les lois biologiques aux phénomènes sociaux (A. Comte, Espinas).

ORGANIQUE, adj. ♦ 1° Ce qui concerne le vivant, et le fonctionnement des organes ; ce qui peut être attribué aux organes (vie organique, maladie organique). ♦ 2° Ce qui est produit par des tissus vivants (chimie organique). ♦ 3° Ce qui est organisé comme un vivant, un tout composé de sous-ensembles ayant chacun sa fonction. ♦ 4° Ce qui contribue à l'organisation d'un ensemble, ce qui en fait partie ou en résulte (loi organique, vie organique).

ORGANISATION, n.f. ♦ 1° Caractère de ce qui est organisé, c'est-à-dire composé de parties différentes fonctionnant de façon ordonnée en vue d'un but commun (la vie est caractérisée par l'organisation). ♦ 2° L'action d'organiser. ♦ 3° Dans la société, ensembles structurés et cohérents constitués par les hommes en vue d'accomplir une fonction définie (les syndicats sont des organisations sociales, les services publics sont des organisations).

ORGANISME. n.m. (gr. organon « instrument »). Chez un être vivant, ensemble des organes dont les fonctions s’accomplissent de façon coordonnée pour assurer la vie. L'organisme vivant manifeste une certaine indépendance par rapport au milieu extérieur (par exemple, constance de la température interne malgré les variations de la température extérieure) et une finalité interne, c'est-à-dire que tous les organes semblent concourir au même but. C'est ce qui distingue un organisme vivant d'une machine. Les organismes vivants se distinguent aussi des machines en ce qu'ils ont en eux-mêmes leur principe de construction et de développement.

ORGANE, ORGANICISME, ORGANISME

♦ Le mot organe provient du grec organon, instrument. Instrument de musique d’abord, puis d’une machine et enfin du corps. En tant qu’élément d’un être vivant, l’organe est l’instrument d’une fonction déterminée. Au sein des êtres vivants complexes, une organisation apparaît ainsi qui régit les organes et leurs fonctions.

♦ L’organisme est l’ensemble des éléments ou organes interdépendants constitutifs de l’être vivant. La finalité interne qui régit ses différents éléments ainsi que la présence d’un milieu intérieur font la spécificité de l’organisme en le distinguant de la simple machine. Il en résulte que l’organisme possède une certaine autonomie (auto-conservation, autoreproduction) et qu’il demeure relativement indépendant du milieu extérieur (par exemple constance de la température interne du corps ou homéothermie en dépit des variations externes) sans exclure pour autant des échanges (alimentation et élimination des déchets).

♦ Le terme organicisme s’applique à un ensemble de doctrines qui, de l’Antiquité à nos jours, ont pour point commun de comparer le fonctionnement du corps social à celui du corps biologique. S’opposant au vitalisme depuis Descartes et le développement des sciences physiques, l’organicisme utilise le modèle de la machine pour concevoir l’organisme comme un tout cohérent dans lequel chaque organe occupe une fonction spécialisée solidairement avec les autres (Bichat, Cl. Bernard). L’application de ce schéma à la société, notamment chez Comte, Durkheim (notion de solidarité organique) et Espinas, traduit un conservatisme social qui, au lendemain de la Révolution, tend à lutter contre l’individualisme. Au XXe siècle, l’interdépendance des différentes parties de la société, mise en lumière par les fonctionnalistes, justifie toujours, d’une certaine manière, mais avec prudence, l’analogie avec l’organisme biologique.

Du grec organon, « instrument », « outil ». - Organe : partie d’un corps organisé remplissant une fonction (exemple : l’oeil, organe de la vue). - Pièce d’un mécanisme contribuant à son fonctionnement. - Organisme : ensemble des organes constituant un être vivant ; l’être vivant, en tant que corps organisé. • Pour les partisans du finalisme, et notamment pour Aristote, c’est la fonction qui crée l’organe : les ailes des oiseaux sont « faites » pour leur permettre de voler, et nous avons des yeux pour voir.