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LE CAS CHRISTOPHE CAUD


Après deux ans de procès, le corps de Christophe Caud, paysan breton qu’on a retrouvé pendu chez lui, est condamné à une amende et à l’exposition publique.
Le dimanche 9 mai 1773 à seize heures, Christophe Caud, paysan de cinquante-cinq ans, est retrouvé pendu dans sa maison, au village des Escures, en Bretagne.
Les autorités sont aussitôt prévenues par le curé, et le 11 mai, en présence du sénéchal, du procureur fiscal et d’autres officiers, les chirurgiens examinent le cadavre et dressent le procès-verbal. Le même jour, le corps est emmené en prison, sous la garde de deux sergents, à Vitré. On le marque d’un tampon sur le front. Le lendemain, 12 mai, il est embaumé, afin de le conserver jusqu’à la sentence.
Les 11,13 et 21 mai on procède à l’audition des témoins, en présence du curateur du défunt, nommé d’office maître Louis Éloy Jacques. Le cadavre est également présent, mais les témoins ne peuvent le reconnaître, « attendu qu’il est tombé en putréfaction », C’est le 2 septembre 1775, deux ans et quatre mois après le suicide, que se termine l’affaire, par le dernier interrogatoire de maître Louis Eloy Jacques.
La sentence définitive est alors prononcée : « Le siège faisant droit sur les conclusions des gens du roi a déclaré feu Christophe Caud dûment atteint et convaincu de s’être défait et homicidé lui-même avec une cravate de mousseline qu’il s’est attachée au col et ensuite à une échelle servant de perche à pain placée dans l’embas de sa maison, pour réparation de quoi et intérêt public, ordonne que sa mémoire demeure éteinte et supprimée à perpétuité, que son cadavre sera attaché sur une claye pour être traîné par les rues et les carrefours ordinaires et ensuite à la place des lices pour y être pendu par les pieds à la potence y élevée, y rester trois heures et ensuite jeté à la voirie, déclare ses biens meubles acquis et confisqués au profit de qui il appartient, ses frais de justice préalablement pris sur eux et l’a outre condamné à trois livres d’amende au profit de Sa Majesté, à prendre sur ses autres biens et l’a condamné aux dépens. » Sentence exécutée quelques jours plus tard, dans les rues de Rennes, sur ce qu’il reste du cadavre.




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