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La perception (synthèse)

La perception (synthèse)

 

Les petites perceptions sont, pour Leibniz ("Nouveaux essais", 21), des perceptions insensibles ou inconscientes, qui composent la perception consciente d'un objet. Par exemple, la perception de la mer est faite d'une infinité de petites perceptions du bruit des vagues. Il convient de les opposer à l'aperception, ou conscience, qui unifie toutes les perceptions dans notre esprit. C'est ainsi que Kant parle de l' « unité d'aperception» qui définit le sujet ou le « je pense», comme condition transcendantale de l'expérience sensible. Sans cette unité d'aperception postulée, nos perceptions seraient un chaos sans conscience. Il convient aussi de distinguer perception externe et perception interne: la perception externe nous fait connaître les objets extérieurs (par les sens externes: vue, ouïe, toucher...) ; la perception interne nous fait con­naître nos sentiments (par le sens interne: douleur, plaisir, ennui, regret, désir. .. ). Enfin, le doute sur la valeur objective de nos perceptions expose au risque de solipsisme: si nos perceptions ne garantissent pas l'existence d'un monde extérieur, alors il se peut que j'existe seul (solipsisme) et que le monde ne soit qu'un rêve ou une illusion. C'est le thème baroque de "La vie est un songe" (pièce de théâtre de Calderon de la Barca, 1635), repris par Descartes au service du doute méthodique dans la première des "Méditations métaphysiques".

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