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JUGEMENT

JUGEMENT, n.m. (lat. judicium « décision de juge », « faculté de juger »). ♦ 1° Sens judiciaire. Décision du tribunal. ♦ 2° Appréciation portée sur une personne ou sur un fait. Opinion dominante {les jugements du monde). ♦ 3° Qualité d’esprit consistant dans la justesse et la mesure des appréciations portées, des décisions prises {discernement, rectitude morale). ♦ 4° Philosophie. Opération mentale consistant à affirmer ou à nier d’une façon réfléchie, avec l’intention de poser des énoncés à titre de vérité. Le jugement ainsi entendu est un acte. Du point de vue logique, les jugements peuvent consister : a) A affirmer une réalité {Il fait jour); b) À rapporter un attribut à un sujet {La terre est ronde). Ils peuvent être : c) Affirmatifs {Je viendrai) ; d) Négatifs {Il ne fait pas froid) ; e) Analytiques (quand le sujet implique l’attribut et que l’on peut extraire l’un de l’autre par analyse ; dans ce cas il ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà : Tout corps est étendu) f) Synthétiques (il faut alors que nous découvrions que l’attribut convient au sujet ; dans ce cas il y a progrès dans la connaissance : Pierre est savant) ; g) Catégorique {Je ferai ce travail) ; h) Hypothétique {Je le ferai si j'ai le temps) ; i) Jugement de réalité {Aristote est un philosophe) ; j) Jugement de valeur {La philosophie d'Aristote est utile). — La possibilité et le fondement des jugements synthétiques a priori qui permettraient un progrès du savoir sans recours exclusif à l’expérience se trouvent au point de départ de la philosophie critique de Kant. — Dans la Critique de la faculté de juger, Kant a donné à « jugement » le sens très spécial de faculté de penser le particulier au sein de l’universel.

JUGEMENT

♦ Du point de vue psychologique, c’est l’acte mental par lequel nous posons une assertion comme vraie. Plus généralement, le terme désigne la capacité d’user à juste titre de cet acte : on a (ou non) du jugement, le jugement sûr, etc. ♦ Logiquement, le jugement consiste à poser une relation entre deux ou plusieurs termes. C’est pourquoi il se présente en général sous la forme d’un sujet uni à un prédicat par l’intermédiaire d’une copule : on a alors affaire à un jugement de prédication. Le jugement peut être affirmatif (A est B), négatif (A n’est pas B) ou indéfini (A est non-B), quant à sa qualité ; universel, particulier ou singulier, quant à sa quantité.

♦ Chez Kant, le jugement désigne aussi la capacité de penser le particulier au sein de l’universel. Cela implique l’existence d’une finalité, mais celle-ci peut être « sans fin » (cas du jugement esthétique) ou « avec fin » (jugement téléologique). D’autre part, Kant distingue, logiquement parlant, les jugements analytiques des jugements synthétiques : dans les premiers, qui sont a priori, le prédicat est « contenu d’une manière cachée » dans le sujet ; dans les seconds, qui sont a posteriori, il est « en dehors » du sujet. Bien qu’indépendants de l’expérience, les jugements mathématiques (par exemple : le postulat d’Euclide) sont définis dans cette optique comme synthétiques a priori : selon l’interprétation que fait Heidegger de cette expression, ils constituent un repérage anticipé du champ à connaître et des hypothèses qui pourront s’y exercer.

jugement, appréciation d’un rapport entre différentes idées ; conclusion d’un raisonnement. Le jugement ne peut s’exercer sans un minimum d’intelligence et de connaissances, mais il ne se réduit pas à celles-ci : une « tête bien pleine » n’en est pas toujours apte ; une affectivité troublée suffit à le fausser. La jalousie, par exemple, ou la paranoïa conduisent à l’aberration des idées.

jugement, liaison entre des idées. — Le jugement est la pensée d'un rapport entre des concepts (ou idées); il se distingue du raisonnement, qui se définit comme une liaison des jugements entre eux. On distingue la connaissance et le jugement, qui est l'art de mettre en pratique des connaissances abstraites : une « tête bien pleine », comme la voulait Rabelais, peut posséder beaucoup de connaissances et ne point savoir « juger » dans la vie (ce que peut faire une « tête bien faite », selon le vœu de Montaigne). Kant a défini très précisément le jugement comme l'art de rapporter (de « subsumer ») un cas particulier sous un concept général, ou, ce qui est la même chose, d'appliquer ce concept général à une « intuition » particulière.

Jugement

Du latin judicare, « porter un jugement», « émettre une opinion ». - Pouvoir ou faculté de bien juger, de distinguer le vrai d’avec le faux (synonyme : bon sens, raison). - En logique, affirmation ou négation d’un rapport entre un sujet et un prédicat. - En droit, décision rendue par un juge. - Chez Kant, faculté de penser l’individu sous l’espèce, le cas particulier sous la règle.

• Est considérée comme jugement toute proposition qui peut être écrite sous la forme « S est P », où S symbolise le sujet et P le prédicat.

• On oppose traditionnellement jugements de valeur et jugements de réalité. Alors que, par le jugement de réalité, on se contente de constater la réalité d'un objet ou d’un fait, on précise, par le jugement de valeur, si l’objet ou le fait considéré mérite ou non d'être désiré.

• Les sceptiques, pour lesquels toute inquiétude provient de notre souci de savoir ce que sont les choses, préconisent la suspension du jugement (ou épochè).




JUGEMENT

1. Décision du juge ou du tribunal (la cour a prononcé son jugement). 2. Toute appréciation portant sur des choses ou des personnes (formuler un jugement sur le texte). 3. Capacité à bien juger, à faire preuve de réflexion (avoir du jugement). 4. Sens logique : acte de poser une relation entre deux ou plusieurs termes. Le jugement s’exprime dans une proposition qui affirme, ou nie, un attribut à un sujet ( l'homme est mortel est un jugement).

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