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futurisme

futurisme
Mouvement artistique venu de l’Italie, dont le premier manifeste fut publié le 20 février 1909, à la une du Figaro, par le poète Filippo Tommaso Marinetti. Il se développa ensuite en Russie dès 1912. En réaction contre les arts du passé, il propose de célébrer le dynamisme du monde moderne dans tous les arts.
Commentaire
L’idéologie futuriste plonge ses racines dans la pensée de Nietzsche, dans le naturalisme, le symbolisme et l’unanimisme. De l’Italie où il répondait à une angoisse devant le vide artistique du XIXe siècle, le futurisme gagna la Russie, où des écrivains comme Maïakovski ou Kamenski furent séduits par son goût de la provocation et son antiesthétisme. En effet, le futurisme célèbre l’amour du danger, la révolte, et surtout la beauté du mouvement, de la vitesse, de l’énergie ; il développe un culte pour la machine, l’automobile, l’avion, le progrès technique en général. Son dynamisme le pousse à proposer en littérature un travail sur les mots, une interrogation sur la syntaxe, la ponctuation, etc. Son influence, essentielle en peinture, fut importante en littérature, puisqu’il précéda le dadaïsme et le surréalisme.
Citations Admirer un vieux tableau, c'est verser notre sensibilité dans une urne funéraire, au lieu de la lancer en avant par jets violents de création et d'action. (Filippo Tommaso Marinetti, Manifeste du futurisme, in le Figaro, 20 février 1909.) L'œuvre futuriste essaiera de rendre les divers états du mouvement par des notations vivement colorées qui se pénètrent et s'entrechoquent. (G. Besson, in Encyclopédie de Monzie, XVII.)

FUTURISME nom masc. - Mouvement artistique et littéraire, fondé en 1909 par le poète italien Marinetti, qui proclamait le rejet du passé, le refus de se conformer aux modèles historiques traditionnels et la nécessité pour l’art et la poésie d’exprimer la modernité, laquelle s’identifiait essentiellement à ses yeux à la vitesse, à la violence et à la machine. Il est à la fois normal et absolument naturel que le futurisme soit né en Italie, patrie de la tradition culturelle européenne, pays des églises et des musées dont Marinetti réclamait la destruction. C’est, en effet, par réaction contre ce culte excessif du passé que les futuristes italiens se firent les chantres de la modernité. Si l’on fait la part de la provocation dans les scandales organisés par Marinetti, il n’en reste pas moins qu’il a été à la source de la plupart des procédés qui, en littérature, en peinture aussi bien qu’en musique définissent jusqu’à nos jours l’art moderne. Marinetti a été le premier à pratiquer l’écriture automatique avec « les mots en liberté». Son disciple Russolo a été l’inventeur de la musique concrète. Mais le futurisme italien a pour principal titre de gloire de compter parmi ses adeptes l’un des plus grands peintres du XXe siècle : Boccioni (1882-1916). Dans les arts plastiques et la photographie, le futurisme s’est efforcé de traduire le mouvement. En cela, il est fidèle à sa désacralisation de l’art qui ne doit plus prétendre à l’éternité, mais, au contraire, aura désormais vocation d’exprimer l’instant présent, dans sa fugacité et dans sa vérité. L’esthétique futuriste a eu pour principal mérite de substituer dans la création artistique l’action à la contemplation. Descendu de son piédestal, l’art est pour la première fois conçu en fusion étroite avec la vie quotidienne, avec l’existence commune. Les idées de Marinetti seront répercutées en France par Guillaume Apollinaire, Biaise Cendrars, et par la revue Sic de Pierre-Albert Birot. Elles seront reprises et développées par les dadaïstes et les surréalistes. Plusieurs groupes littéraires russes se réclamèrent aussi du futurisme.

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