céréales
céréales. Les Grecs n’ont, en général, utilisé que l’orge et le froment. Le mil était connu en Campanie, mais la consommation semble en avoir été laissée aux Barbares, tels les Sarmates. L’avoine était considérée comme une maladie du blé ; le seigle était aussi classé comme un mauvais blé et cultivé dans les Alpes ; les Grecs ne l’ont connu qu’à une époque tardive et ne l’ont point utilisé. Le riz (oryza), cité par Théophraste, était connu, mais non importé. L’orge était couramment consommée ; utilisée dans les cérémonies religieuses, on la grillait ou on en faisait des gâteaux. Elle servait surtout à faire la maza, bouillie de farine d’orge et de lait ou de vin, base de l’alimentation jusqu’à l’époque classique, le pain de blé étant réservé aux jours de fêtes. Les Grecs ont connu plusieurs sortes de blé, mais il est difficile de les identifier. Homère cite l’olyra et la zeia, dont Hérodote dit qu’elles étaient identiques. La zeia (Triticum spelta) était réservée aux chevaux, si l’on en croit l'Odyssée. Le blé le plus estimé était ce que Pline appelle le siligo (Triticum hibernum), fragile et tendre, dont le grain tombait dès la maturité; il poussait en Laconie. La Grèce ne produisant pas suffisamment de blé pour la consommation, on en importait de Sicile, de Syrie, d’Égypte, de Cyrénaïque, de Thrace et des régions riveraines de la mer Noire. Athènes, où une population nombreuse vivait sur une terre pauvre, pratiqua une véritable politique du blé. Les colonies de la mer Noire étaient les meilleurs fournisseurs de blé, et ses navires surveillaient les convois et conservaient la maîtrise des détroits du Bosphore et de l’Hellespont. Des greniers à blé étaient constitués par les sitones, commissaires chargés d’acheter et d’entreposer le blé, avec des sommes du Trésor ou perçues par emprunts et d’en faire la distribution lors des disettes ou aux citoyens nécessiteux. Le prix du blé, celui du pain et son poids étaient surveillés par les « sitophylaques », au nombre de 10, à l’origine, puis 35 au IVe s. av. J.-C.. Afin de préserver sa production, la loi athénienne interdisait à tout marchand installé en Attique de vendre du blé à l’étranger. Lorsqu’un bateau chargé de blé relâchait au Pirée, il devait vendre sur place les deux tiers de son fret, seul le dernier tiers pouvant être réexporté. Deux épimélètes étaient chargés de faire appliquer cette loi. D’autres cités grecques avaient édicté des lois similaires pour réserver aux habitants cette denrée essentielle. Il en est d’autres, comme à Samos, qui faisaient parfois des distributions gratuites de céréales.