Catégorie : Français / Littérature
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En 1883, Jules Ferry, adressant une lettre aux instituteurs, écrit :«Que vous demande-t-on ? Des discours ? Des dissertations savantes ? De brillants exposés, un docte enseignement ? Non ! La famille et la société vous demandent de les aider à bien élever leurs enfants, à en faire des honnêtes gens.»
L'école suscite aujourd'hui des débats passionnés et passionnels. École publique, école privée ; mission de l'école ;rénovation des programmes ; importance des diplômes ; perspective de chômage ; malaise des usagers, écoliers,collégiens, lycéens, enseignants ; apparition de la violence dans certains établissements : tels sont certains desthèmes qui reviennent le plus souvent dans les discours officiels, les médias, les pensées de chacun, car tout lemonde est passé par l'école, certains y sont re...
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La mode nous domine-t-elle ? (Lipovetsky)
On évoque parfois dans les médias, pour les vanter ou les dénigrer (mais la peur perce souvent sous l'éloge), lesfabuleux progrès techniques du xxe siècle, qui laissent souvent désemparés nombre de contemporains. Il semble quetout change si vite qu'on n'a guère le temps d'assimiler ; à peine est-on habitué à un « progrès » qu'une nouvelleinvention rend caduque la précédente. Course effrénée pour ne pas rater la dernière mode ; il y a de cela aussi : onvoudrait ne pas être en retard d'une nouveau...
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L'épisode des gouttes de sang sur la neige (Perceval ou le Roman de Graal de Chrétien de Troyes)
L'épisode des gouttes de sang sur la neige ( Perceval ou le Roman de Graal de Chrétien de Troyes) L'épisode des gouttes de sang sur la neige marque dans le roman le passage de la partie Perceval à la partie Gauvain. Or ce passage sefait au moment précis où Perceval, ayant atteint un point d'accomplissement courtois et chevaleresque, franchit une étape décisive dansson itinéraire. I. Un accomplissement courtois Une rêverie amoureuse Perceval entre dans une rêverie amoureuse devant le spectacle...
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L'amour courtois dans Perceval ou le Roman de Graal de Chrétien de Troyes
L'amour courtois dans Perceval ou le Roman de Graal de Chrétien de Troyes Pour Chrétien de Troyes, le roman, qui accorde à l'amour une place essentielle, est l'occasion de définir les règles d'uneéthique amoureuse. Le Conte du Graal propose ainsi d'une part une condamnation du « vilain désir », inclination violente digne des gens de peu, d'autre part une illustration de l'« amour courtois », relation raffinée distinctive des gens nobles. I. Une condamnation du « vilain désir L'initiative...
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Le prologue de Perceval ou le Roman de Graal de Chrétien de Troyes
Le prologue de Perceval ou le Roman de Graal de Chrétien de Troyes Le prologue a pour fonction essentielle de capter la bienveillance du public. Il s'agit de définir la figure de l'auteur, clerc instruit et capable;de magnifier la figure du commanditaire, seigneur puissant et éclairé; enfin de déterminer la nature de l'oeuvre, non pas en annonçantson sujet, mais en disant ou suggérant comment elle doit être appréciée. I. La figure de l'auteur La présence de l'auteur Dans le prologue, l'aute...
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Analyse du poème Le serpent qui danse de Charles Baudelaire
Né à Paris en 1821, Charles Baudelaire fait paraître en 1857 Les Fleurs du mal qui est l’une des plus importantesœuvres de la poésie moderne. Parmi les thèmes les plus présents dans le recueil sont la beauté, l’engouement, levoyage. Le serpent qui danse, poème extrait de la partie Spleen et Idéal, est un éloge de la femme aimée. Le poème peut être lu comme un voyage sur la mer mouvementée du désir. C’est dès le troisième vers, avec « Comme une étoffe vacillante » que les comparaisons avec la...
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ABSORBER
Maupassant et le roman Quelques repères biographiques Trois éléments de la vie de Maupassant sont importants pour comprendre son oeuvre : son origine normande, sonamitié avec Flaubert et la maladie qui le conduisit à la folie. De son expérience personnelle (la guerre de 1870, lamaladie, l'expérience du journaliste) comme de ses lectures et admirations (Flaubert, mais aussi le philosopheallemand Schopenhauer), l'écrivain tire un regard pessimiste sur le monde dont on retrouve constamment tr...
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Zola : Germinal - Sixième partie, chapitre IV
Zola : Germinal - Sixième partie, chapitre IV Durant la grève des mineurs, Étienne vient d'assister impuissant, au meurtre d'un soldat par Jeanlin, le jeune fils deses logeurs. Jeanlin se ramassa, se traîna sur les mains, avec le renflement félin de sa maigre échine ; et ses larges oreilles,ses yeux verts, ses mâchoires saillantes, frémissaient et flambaient, dans la secousse de son mauvais coup. — Nom de Dieu! pourquoi as-tu fait ça? —Je ne sais pas, j'en avais envie. Il se buta à cette rép...
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LECTURE MÉTHODIQUE : Le vieillard et les trois jeunes hommes - La Fontaine
LECTURE MÉTHODIQUE : Le vieillard et les trois jeunes hommes - La Fontaine La Fontaine évoque souvent le thème de la vieillesse à travers divers personnages, hommes et bêtes : on trouvedans l'ensemble des fables trois Vieillards (IV, 18 ; VI, 8 ; XI, 8), une Vieille (V, 6), un vieux Chat (XII, 5), sanscompter le centenaire de « La Mort et le Mourant » (VIII, 1). Dans cette fable inspirée par Abstemius, il s'agit d'unoctogénaire et de « trois jouvenceaux » qui peuvent nous faire penser, à cause d...
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Les Châtiments VII, 5 de Victor Hugo
Les Châtiments VII, 5 de Victor Hugo Introduction : De nos jours, Victor Hugo est davantage étudié pour son œuvre dramatique mais il n'en demeurepas moins un des plus grand poète de la littérature française. En effet, il occupe une place exceptionnelledans l'histoire de nos lettres ; il domine le XIXème siècle par la durée de sa vie et de sa carrière, par lafécondité de son génie et la diversité de son œuvre. Pourtant, s'il a travaillé presque tous les genres, duroman a...
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Bérénice - Acte 2 scène 2: TITUS
Bérénice Acte 2 scène 2 TITUS « Et je l'ai vue aussi cette cour peu sincère, A ses maîtres toujours trop soigneuse de plaire, Des crimes de Néron approuver les horreurs ; Je l'ai vue à genoux consacrer ses fureurs.Je ne prends point pour juge une cour idolâtre, Paulin : je me propose un plus noble théâtre ; Et sans prêter l'oreille à la voix des flatteurs, Je veux par votre bouche entendre tous les cœurs.Vous me l'avez promis. Le respect et la crainte Ferment autour de moi le passage à la plai...
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Guy de Maupassant : « La nuit. Cauchemar », extrait de Scènes de la vie parisienne
1 / 2 LA NUIT CAUCHEMAR Je criai. Personne ne me répondit. J'appelai plus fort. Ma voix s'envola, sans écho, faible, étouffée, écrasée par la nuit, par cette nuit impénétrable. Je hurlai : " Au secours! au secours 1 au secours! " Mon appel désespéré resta sans réponse. Quelle heure était-il donc? Je tirai ma montre, mais je n'avais point d'allumettes. J'écoutai le tic-tac léger de la petite mécanique avec une joie inconnue et bizarre . Elle se...
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Albert CAMUS « Retour à Tipasa » (L'Été)
Albert CAMUS « Retour à Tipasa » (L'Été) [Quelques années après la guerre, lors d'un voyage en Algérie (dont il était originaire), Albert Camus retourne visiterles ruines romaines du village littoral de Tipasa, qu'il avait aimé et célébré quinze ans plus tôt, comme un lieu «habité par les dieux ». Il évoque ici l'impression renouvelée que fait sur lui la solennité du site.]Sous la lumière glorieuse de décembre, comme il arrive une ou deux fois seulement dans des vies qui, après cela,peuvent s'es...
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Émile Zola (La Débâcle): Partie 3/Chapitre VIII
Émile Zola (La Débâcle): Partie 3/Chapitre VIII La Débâcle raconte l'effondrement du Second Empire au terme de la guerre franco-prussienne (1870-1871). Leroman s'achève sur la répression sanglante qui a mis fin à la Commune de Paris (28 mai 1871). Jean Macquart,bouleversé par la mort d'un ami, contemple, dans les dernières pages du roman, la capitale incendiée par lesCommunards désespérés. Jean, plein d'angoisse, se retourna vers Paris. A cette fin si claire d'un beau dimanche, l...
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L'écrivain contemporain Michel Le Bris déclare :«L'aventure est l'essence de la fiction. [...] Quelque chose arrive à quelqu'un : voilà le point de départ obligé. Sans événements, pas de roman.»En vous appuyant sur des exemples précis empruntés à vos études et à vos lectures personnelles, vous direz quelle place vous accordez à l'aventure dans le roman et vous vous demanderez dans quelle mesure elle vous semble indispensable.
Introduction Comment définir le roman? Selon l'écrivain Michel Le Bris, «l'aventure est l'essence de la fiction. [...] Quelque chosearrive à quelqu'un : voilà le point de départ obligé. Sans événements, pas de roman». Pourtant un grand romancier,Gustave Flaubert, disait, à l'époque où il rédigeait Madame Bovary, qu'il rêvait d'écrire «un livre sur rien», «un livre qui n'aurait presque pas de sujet, ou du moins où le sujet serait presque invisible» (lettre à Louise Colet, 16 janvier 1852). On...
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Blaise Cendrars, poète contemporain (1887-1961), a écrit : « La publicité est la fleur de la vie contemporaine ; elle est une affirmation d'optimisme et de gaieté ; elle distrait l'oeil et l'esprit. [...] Oui, vraiment, la publicité est la plus belle expression de notre époque, la plus grande nouveauté du jour, un art. »En vous appuyant sur des exemples et en songeant que la publicité peut faire appel à des mots autant qu'à des images, vous commenterez cette opinion et vous la discuter
Blaise Cendrars, poète contemporain (1887-1961), a écrit : « La publicité est la fleur de la viecontemporaine ; elle est une affirmation d'optimisme et de gaieté ; elle distrait l'oeil et l'esprit. [...] Oui,vraiment, la publicité est la plus belle expression de notre époque, la plus grande nouveauté du jour, unart. »En vous appuyant sur des exemples et en songeant que la publicité peut faire appel à des mots autantqu'à des images, vous commenterez cette opinion et vous la discuterez si v...
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A ceux qui se plaignent des écrivains qui disent «moi», Victor Hugo répond dans sa préface des Contemplations : «Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous.»En restant dans le domaine de la littérature, mais sans vous limiter au genre autobiographique, vous commenterez ce jugement à l'aide d'exemples précis.
Introduction Dans les Pensées, Blaise Pascal reprochait à Michel de Montaigne d'avoir tant parlé de lui dans ses Essais, car « le moi est haïssable ». A notre époque, aux arguments moraux s'ajoute la lassitude devant la profusion des mémoiresque la moindre vedette se croit obligée de publier. A ces reproches, Victor Hugo répondait, dans la préface des Contemplations :« Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. » Il justifiait ainsi un recueil de poèmes largement inspirés de sa vie...
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"Le sport qu'on a souvent présenté comme une école de la civilisation est devenu presque universellement le spectacle de la bêtise et de la barbarie." (Sport, Barbarie et Civilisation)
"Le sport qu'on a souvent présenté comme une école de la civilisation est devenu presque universellement lespectacle de la bêtise et de la barbarie." (Sport, Barbarie et Civilisation) Le sport, quelle réalité se cache derrière ce mot? Dans la société actuelle, il est souvent synonyme de personnesdéchaînées, de stades bondés, de dopage, de non-respect et de paris. Léon Bloy décrit le sport comme un excellentmoyen de produire une génération d'idiots nuisibles à autrui. Mais est-ce vrai...
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Dans l'avis « Au lecteur » de l'une de ses pièces, Molière écrit :« On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées ; et je ne conseille de lire celle-ci qu'aux personnes qui ont des yeux pour découvrir dans la lecture tout le jeu du théâtre. »Vous discuterez cette remarque en vous demandant dans quelle mesure la lecture d'une pièce de théâtre permet d'imaginer la représentation, et si, par ailleurs, l'absence de mise en scène ne limite pas la signification et la rich
Les origines du théâtre nous ramènent jusqu'aux pièces tragiques ou politiques de l'Antiquité grecque, qui sejouaient devant des milliers de spectateurs. L'Occident médiéval a, lui, connu les « mystères» religieux (vies desaints) joués sur le parvis des églises, puis les représentations profanes auxquelles se mêlaient les baladins, et les mimes. Ainsi, Molière semble donner au théâtre sa véritable nature en affirmant, dans l'avis «Au lecteur» de L'Amour médecin, que «les comédie...
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« Les hommes ont toujours aimé lire des histoires, dont ils savaient qu'elles étaient feintes, parce qu'ils en attendaient une vérité plus intime, plus vaste, plus proche de leur coeur que la vérité dite historique », affirme le philosophe Jean Guitton.En vous référant précisément à vos lectures, vous vous demanderez de quelle vérité l'oeuvre littéraire, malgré son caractère fictif, peut être l'expression.
« Les hommes ont toujours aimé lire des histoires, dont ils savaient qu'elles étaient feintes, parce qu'ilsen attendaient une vérité plus intime, plus vaste, plus proche de leur coeur que la vérité dite historique »,affirme le philosophe Jean Guitton.En vous référant précisément à vos lectures, vous vous demanderez de quelle vérité l'oeuvre littéraire,malgré son caractère fictif, peut être l'expression. • Jean Guitton (né en 1901), philosophe français catholique, a publié des études sur de gra...