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« La modération des désirs » chez Epicure (Rappel de cours sur le Bonheur)

« La modération des désirs » (ou « le bonheur est atteignable ») = taxinomie / classification des désirs, diététique (diète-éthique) des désirs. Calcul des plaisirs. Hédonisme n'implique pas que l'homme doive se ruer sans discernement sur tous les plaisirs (# hédonisme vulgaire des sophistes). Ni manger trop, ni manger trop peu ne sont raisonnables. Ce qui est sain est de manger à sa juste faim des mets simples.
3 sortes de désirs :

LE BONHEUR - texte d’Épicure extraits de la « Lettre à Ménécée »
 
* (1) "Désirs naturels et nécessaires" ou besoins = en commun avec les animaux. Boire, manger, dormir. Menace de mort s'ils ne sont pas satisfaits. Limiter les désirs au besoin, c'est se protéger contre tout coup du sort, du hasard. Il est toujours plus facile de se procurer l'essentiel, du pain et de l'eau, que des produits plus raffinés mais aussi plus chers et plus rares. Quand je connais un « désir naturel », il cesse d’être dès qu’il est satisfait. Une fois que j’ai mangé, je n’ai plus faim. Limite naturelle du corps. Logique du « Rien de trop ».
* (2) "Désirs naturels et non nécessaires" = dont on peut faire l'économie. Mets délicats (boire un bon vin plutôt que de l'eau, manger un bon plat plutôt que du pain). Variation des plaisirs. De tels plaisirs ne sont pas interdits, à condition de ne pas en être dépendant. Pour leur satisfaction il faut savoir en calculer les effets et savoir y renoncer s'ils risquent d'apporter des désagréments. Désir sexuel qui est naturel mais dont on peut faire l'économie du moins au niveau de l'individu et pas de l'espèce. Ce qu'il ne faut pas, c'est que le besoin sexuel devienne obsédant.
* (3) "Désirs non naturels et non nécessaires" = Seulement chez les hommes (désirs vains de gloire, de richesse, de luxe, d'immortalité, etc.). Désirs de notre société de consommation. Il ne faut pas satisfaire ces désirs car ils sont insatiables. Ces désirs sont de "vaines opinions" qui trouvent leur origine dans la crainte de la mort. Les désirs vains doivent être écartés, produits par la société, ils rendent l'individu insatiable, avide, constamment insatisfait donc malheureux. Principe du « toujours plus »: l’homme qui veut être riche, admiré, m’en a jamais fini de son désir [// Platon et la métaphore du tonneau des Danaïdes]. Logique du « Trop de rien » ; du « Jamais assez ».


But de la sagesse épicurienne = « Ataraxie » : substantif formé de « a » privatif et d'un dérivé de « taraxis », « action d'agiter, de troubler ». L'ataraxie est l'absence d'agitation, la paix de l’âme, la tranquillité d'esprit. L’épicurisme est la quête de la stabilité, de la tranquillité - synonyme de bonheur.
Epicure affirme que seuls les plaisirs de la catégorie (1) sont à satisfaire pour atteindre l’ataraxie (= parfait équilibre physiologique). Les plaisirs de la catégorie (2) sont à satisfaire avec parcimonie, car il faut apprendre à se contenter de peu. La gloutonnerie créée un déséquilibre qui provoquera de la souffrance. Enfin, les désirs de la catégorie (3) sont à fuir absolument, car ils nous apporteront bien plus de maux (peur de manquer, angoisse, convoitise, jalousie, etc.) et de troubles que de bien. L'épicurisme est la valorisation du besoin pour éradiquer le désir.


 
Nécessité de se contenter de peu : un peu de pain et d’eau nous procureront un vif plaisir si nous avons vraiment faim et soif.
Le plaisir se trouve déjà dans l'absence de souffrance (contre la pensée commune qui ne voit de plaisir que dans une excitation positive, un toujours plus).
La philosophie d’Épicure est une ascèse, d'une maîtrise des désirs. Philosophie de la modération, de la pondération: jouir le plus souvent et le plus longtemps possible. Épicurisme = philosophie de la frugalité.
Le véritable épicurien ressemble davantage au moine dans son monastère qu’au bon vivant dans son restaurant (« Cigarettes, whisky et p'tites pépées» 😉). Anti-libéralisme, décroissance, minimalisme, frugalisme chez Epicure, car mettre un terme à l’inflation des désirs et des faux-besoins. Le bonheur n’est pas à trouver dans l’excès, la démesure mais dans la “prudence.




Critique de la sagesse épicurienne:



>>> QCM SUR EPICURE ET L’EPICURISME : https://www.qcm-de-culture-generale.com/qcm/epicure  <<<



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