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RWANDA (république du)

État de l'Afrique orientale, situé entre le lac Kivu et le fleuve Kagera ; capitale Kigali. Après avoir fait partie du Ruanda-Urundi sous mandat belge, le Rwanda se constitua en république à la suite du coup d'État de janv. 1961 et obtint sa pleine indépendance, en même temps que le Burundi, le 1er juill. 1962. Les Hutus, largement majoritaires au Rwanda (plus de 90 % de la population), mais dominés pendant des siècles par les Tutsis, massacrèrent ces derniers, qui trouvèrent refuge dans les pays voisins, au Congo-Kinshasa (futur Zaïre), au Burundi, en Ouganda. Le Rwanda, sous la présidence de Georges Kayibanda, opta pour une étroite coopération avec la Belgique et les pays occidentaux. Un coup d'État porta l'armée au pouvoir, le 5 juill. 1973, sous la présidence du général Habyarimana, réélu en déc. 1983 avec plus de 99 % des voix. Le régime de Habyarimana s'efforça de mener une politique « de réconciliation nationale », très limitée dans la pratique, mais qui suscita de violentes réactions de la part de certains Hutus. Il mena une importante politique de développement agricole. Attaqué à partir de l'Ouganda par le Front patriotique rwandais (FPR), émanation des réfugiés tutsis, le régime de Habyarimana fut obligé, en 1992 d'intégrer l'opposition dans le gouvernement et d'accepter le retour de 250 000 réfugiés. Un accord de paix, signé le 4 août 1993 à Arusha, n'empêcha pas la poursuite du conflit qui opposait le FPR à l'armée gouvernementale, les Forces armées rwandaises (FAR), équipées et conseillées par la France jusqu'en 1993. L'assassinat, le 6 avr. 1994, du président Habyarimana servit de déclencheur à un véritable génocide, perpétré par des milices et par les FAR sur près d'un million de Tutsis et de Hutus modérés. Une force de l'ONU (MINUAR), mais aussi des contingents belges et français présents sur place n'arrivèrent pas à rétablir l'ordre. Dans le même temps, 2 millions de réfugiés hutus, craignant les représailles des Tutsis, fuyaient vers le sud-ouest du pays. Alors que les troupes du FPR prenaient Kigali, le 4 juill. 1994, la France et les États-Unis envoyèrent des troupes pour protéger les réfugiés Hutus, avec un succès mitigé. Décimés par le choléra dans les camps à la frontière du Zaïre, ceux-ci refusèrent cependant le retour vers leurs régions d'origine, proposé par le FPR à l'automne 1994. En oct. 1996, le Rwanda soutint, avec les États-Unis et l'Ouganda, la rébellion de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila au Zaïre. En 1997, la situation du Rwanda était marquée par le retour des réfugiés hutus exilés dans l'ex-Zaïre devenu République démocratique du Congo (RDC), et en Tanzanie et par les premiers jugements de responsables du génocide par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). En 1998, la recrudescence des violences entre les Hutus et le FPR, mais aussi la condamnation à mort par les autorités de vingt-deux personnes accusées d'avoir participé au génocide de 1994 firent planer la menace d'une nouvelle guerre civile. En sept. 1998, Jean Kambada, Premier ministre pendant les massacres, fut condamné à la réclusion à perpétuité par le TPIR. La même année, le Rwanda, allié à l'Ouganda, appuya militairement la rébellion des Tutsis contre L.-D. Kabila, que ces deux pays avaient pourtant contribué à porter au pouvoir en 1997. Mais le Rwanda et l'Ouganda commencèrent à s'affronter en RDC. Des pourparlers de paix eurent lieu en sept. 2000 entre les deux anciens alliés. 00020000045D00000DBD 457,Sur le plan intérieur, Pierre-Célestin Rwigema, Premier ministre depuis 1995, à peine reconduit dans ses fonctions, se vit à nouveau menacé d'inculpation pour participation au génocide et dut démissionner en févr. 2000, suivi peu après par le président de la République Pasteur Bizimungu. Le général-major Paul Kagamé, candidat du FPR, fut élu à la présidence par l'Assemblée en avr. 2000. En juin 2002, la cour d'assises de Bruxelles condamnait quatre personnes, en vertu de sa « compétence universelle » en matière de génocide, à des peines allant de 10 à 12 ans de prison. Le 14 août, l'ancien président Bizimungu, arrêté en Ouganda, fut transféré au TPIR. En politique étrangère, une solution fut trouvée au conflit en RDC : le 30 juill. 2002, par l'accord de paix signé à Pretoria avec Joseph Kabila, fils et successeur de Laurent-Désiré Kabila, P. Kagamé s'engageait à retirer les troupes rwandaises présentes en RDC. Le 26 mai 2003, les Rwandais approuvèrent à 93 % la nouvelle Constitution du pays, et votèrent en octobre lors d'élections multipartites, où des irrégularités furent cependant constatées.

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