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POUVOIR

POUVOIR, v. auxil. et tr. ♦ 1° Verbe. Avoir la possibilité : soit le droit, ou la permission, soit la force, soit la «puissance» (au sens 2°). ♦ 2° Substantif, a) Force, énergie (physique, psychique ou morale), b) Autorité. Le pouvoir civil ou militaire ; le corps social constitué qui détient ce pouvoir (par exemple, le gouvernement), c) Puissance, faculté (le pouvoir de se décider) ; le pouvoir, c’est la capacité d’agir, d) Chez Montesquieu, les trois organes sociaux qui doivent exister séparément, être indépendants les uns des autres (pouvoir législatif, pouvoir exécutif, pouvoir judiciaire).

POUVOIR

Le verbe est synonyme d’avoir la possibilité, le droit ou la permission. Le substantif a un sens plus fort : à peu près synonyme de puissance, il désigne la capacité (en particulier légale ou morale) d’agir, ou l’exercice d’une autorité (qui, lorsqu’on évoque un pouvoir personnel, tend vers l’arbitraire). D’où, au sens concret, l’institution exerçant cette autorité. C’est pour concilier son poids avec la liberté des citoyens que Montesquieu énonce le principe de la séparation des pouvoirs, au terme duquel les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire doivent être soigneusement distingués.

POUVOIR

1. Faculté physique de faire quelque chose (j'ai le pouvoir de soulever cette pierre). 2. Droit, moral ou légal, de faire quelque chose (le Président a le pouvoir de dissoudre le Parlement). 3. Autorité sur autrui, capacité de commander et d’infliger des sanctions (détenir un pouvoir absolu). 4. Le pouvoir : autorité centrale de direction et de gouvernement de l’Etat (les prétendants au pouvoir).

Pouvoir

Du latin populaire potere, réfection du latin classique posse, « être capable de ». - Verbe : avoir la possibilité, la faculté de. - Avoir le droit, l’autorisation de. - Nom : puissance, aptitude à agir. - En politique, ressource qui permet à quelqu’un d’imposer sa volonté à un autre, autorité. - Employé seul (le pouvoir), les institutions exerçant l’autorité politique, le gouvernement de l’État. • Pour garantir la liberté des citoyens, Montesquieu prône une stricte séparation des pouvoirs : les pouvoirs législatif (pouvoir de faire les lois), exécutif (pouvoir de faire exécuter les lois) et judiciaire (pouvoir de rendre justice) doivent être exercés par des instances réellement distinctes les unes des autres. • Pour Michel Foucault, le pouvoir ne se possède pas ; il s'exerce, comme stratégie de domination ou simple rapport de force, dans toute relation sociale, quelle qu'elle soit (relations parent-enfant, professeur-élève, médecin-patient, etc.).

POUVOIR, n. m. 1° Ce qu’on a la capacité de faire physiquement (force, énergie physique) ou moralement (volonté, potentiel). J’ai le pouvoir de courir, chanter, m’attabler au travail, dominer mes émotions.

2° Ce qu’on a le droit de faire, légalement, socialement, moralement. J’ai le «pouvoir» (au sens n° 1) d’assassiner mon voisin, de ne pas assister au cours, de mentir à mon ami, mais je ne peux pas le faire et je ne le ferai pas en raison de contraintes extérieures (la peur du gendarme; la sanction de l’école) ou intérieures (mon éthique personnelle).

3° L’autorité, l’influence ou la domination que quelqu’un exerce sur autrui, que ce pouvoir soit naturel, légitime ou injuste. Le pouvoir du parent sur l’enfant, du maître sur l ’ esclave, du chef sur ses soldats, de l ’ orateur sur la foule, du pasteur sur les fidèles. Pouvoir de commander, de sanctionner, de récompenser. Pouvoir bénéfique, maléfique. Pouvoir physique, spirituel.

4° Le pouvoir politique (ou plus généralement, institutionnel) : pouvoir obtenu par le droit ou par la force; pouvoir reconnu; pouvoir d’autorités constituées comme telles dans le cadre de l’organisation sociale, économique ou politique d’une nation. Lutte pour le pouvoir. Le pouvoir: le gouvernement en place, qui a en face de lui l’Opposition. Pouvoir absolu. Pouvoir souverain. Pouvoir du peuple. Abus de pouvoir. Pouvoir et contre pouvoir. Théorie du pouvoir. Légitimation des pouvoirs. Voir les termes qui définissent les différents régimes politiques, issus des racines grecques -kratos (puissance) ou arkhê (pouvoir).

La séparation des pouvoirs. Théorie classique, illustrée par Montesquieu. Il existe dans un régime politique trois pouvoirs : le pouvoir législatif (qui fait les lois), le pouvoir exécutif (qui fait exécuter les lois, administre la cité) et le pouvoir judiciaire (qui veille à la conformité aux lois des décisions politiques, et règle les rapports des citoyens entre eux). La liberté du citoyen est menacée lorsque ces pouvoirs sont confondus (soit deux à deux, soit les trois à la fois) ; il faut que ces pouvoirs se contrebalancent et s’équilibrent pour que le citoyen se sente légalement protégé et respecté. À ces trois pouvoirs, on ajoute parfois le pouvoir technocratique (la puissance que les experts exercent par leurs compétences sur les gouvernants ou les législateurs). On a aussi parlé de «quatrième pouvoir» à propos de l’influence politique déterminante de la presse et des médias.

POUVOIR (n m.) 1. — Force, énergie, capacité, faculté phys. de faire effectivement quelque chose ou de le faire faire. 2. — Droit de faire ou d’exiger quelque chose. 3. — Autorité sur autrui ; faculté de commander ou d’exiger quelque chose sous peine de sanctions. 4. — Au sens concret, désigne celui (ou ceux) qui, dans la société, possède en dernière instance le pouvoir au sens 3 (cf. l’expression : « les pouvoirs publics »). 5. — Séparation des pouvoirs (théorie de la —) : théorie (souv. attribuée à Montesquieu) selon laquelle le fait que les trois principaux pouvoirs (celui de faire les lois, celui de les appliquer, et celui de rendre la justice) soient détenus par des personnes ou des organes différents assure la liberté des citoyens.




Pouvoir

1 Exercice du pouvoir politique : Corneille, Cinna, Rodogune; Racine, Britannicus; Stendhal, La Chartreuse de Parme (Ranuce-Ernest IV, Mosca), Lucien Leuwen (2e partie) ; Jarry, Ubu roi; Romains, Les Hommes de bonne volonté; Montherlant, La Reine morte, Le Cardinal d’Espagne; Yourcenar, Mémoires d’Hadrien. 2 Goût de la puissance, volonté de puissance : Balzac, Ferragus (les Treize), Le Père Goriot, Illusions perdues (Vautrin, Rastignac), Une ténébreuse affaire-, Romains, Knock; Malraux, Les Conquérants (Garine), La Voie royale (Perken), La Condition humaine (Ferrai).

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