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Philosophie

Philosophie (gr. philosophia, « amour de la connaissance »). 1. Grèce. Pour les Grecs, « philosophie », la quête du savoir par une recherche rationnelle, était un terme au sens assez large. Il commençait par la spéculation scientifique, mais incluait aussi la réflexion sur la conduite de la vie politique et sociale, et ce dernier aspect fut l'une des principales préoccupations des philosophes aux Ve et ive siècles av. J.-C. La philosophie grecque ultérieure traite de questions morales et religieuses,. du concept de vertu et des relations de ; l'individu avec le divin. À cette époque, elle n'est pas devenue une activité purement intellectuelle, mais un mode de vie, qu'il fallait suivre en se conformant à ses convictions philosophiques. La philosophie grecque naît au vie siècle parmi les Ioniens, en Asie Mineure. Elle était alors essentiellement intéressée par une spéculation sur la cause de l'univers, et elle est associée au nom de Thalès de Milet, dont les principaux successeurs (des Milésiens du VIe s. eux aussi) furent Anaximandre et Anaximène. Ils recherchaient le principe matériel de l'Univers dans quelque substance unique, échappant à la création et à la mort, qui, en subissant diverses modifications, produisait la multitude des phénomènes dans le monde : Thalès pensait que ce principe était l’eau, Anaximandre quelque chose d’indéterminé, sans qualités particulières;. et Anaximène l'air. Héra-clite d’Ephèse (qui a écrit aux environs de 500 av. J.-C.) s’écartait de cette école et rejetait la notion d’une substance permanente qui serait sous-jacente aux variations de la matière (il admettait toutefois que la matière essentielle de l’Univers était le feu pur). Il considérait que toutes choses étaient dans une situation de flux et que la matière elle-même changeait constamment. Pythagore (dernier quart du vie s. av. J.-C.), un Grec ionien originaire de Samos, émigra à Crotone, une colonie achéenne à l’extrémité méridionale de l’Italie. Là, il fonda une seconde école de philosophie qui, par certains aspects, ressemblait. à une secte mystique, avec des doctrines secrètes qu’il ne fallait pas révéler aux non-initiés. Les pythagoriciens voyaient dans les nombres et dans leurs relations le fondement de l’Univers. La troisième école fut celle d’Élée (également en Grande-Grèce), fondée par Parménide (début du Ve s. av. J.-C.), qui fat suivi de Zénon*. Cette école distinguait entre la matière véritable de l’Univers, unique, éternelle et immuable, et le phénomène irréel du changement. de la diversité et du mouvement, qui appartenait aux sens. Empédocle d’Agrigente, en Sicile, Anaxagore de Clazomènes en Ionie, et Leucippos (peut-être un Ionien lui aussi), tous trois en activité au Ve siècle av. J.-C., développèrent de nouvelles hypothèses sur le fondement physique de l’Univers, en postulant non plus un matériau unique de base, mais une pluralité de constituants. Empédocle fat le premier à proposer la théorie des quatre éléments, la terre, l’air, le feu et l’eau, à partir desquels toute chose est composée, selon des proportions variables. Anaxagore croyait en un mélange original contenant les «germes» de toute substance ; de manière plus significative, cependant, il a introduit le concept fondamental d’une intelligence (nous), principe de pouvoir et d’ordre différent de la matière. On dit que Leucippe fat à l’origine de l'école de la philosophie atomiste: selon cette doctrine, l’univers est composé d’un nombre considérable d’atomes qui se combinent de manière mécanique. Cette doctrine fat développée par Démocrite et trouva son porte-parole le plus éloquent à une époque plus récente, à Rome, en la personne de Lucrèce. Durant le vie siècle, Xénophane, savant et philosophe ionien, en se basant sur la logique, élabora une théologie rationnelle. La philosophie grecque atteint son point culminant avec Socrate, durant la seconde moitié du Ve siècle, et avec Platon et Aristote, au IVe siècle. Les conquêtes d’Alexandre le Grand, toutefois, vers la fin du ive siècle, balayèrent le cadre de leur enseignement moral : les cités-États indépendantes. Ils n'avaient eu aucun doute sur la continuité de l’existence de ces cités. Les philosophies hellénistiques, en particulier celles des stoïciens et des épicuriens, révèlent un changement de perspective. Elles voient l’intérêt se déplacer des problèmes théoriques de la nature de la réalité et de la finalité de la connaissance vers les problèmes pratiques du comportement quotidien. Elles sont, dans une certaine mesure, des philosophies de la résignation ; elles cherchent une voie vers la. paix et le bonheur dans l’esprit de l’individu, en le rendant indépendant des circonstances extérieures.

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