PEUR
PEUR. n.f. Émotion provoquée d'ordinaire par un danger imminent, parfois par l'imagination d'un péril. Alain en a donné une description célèbre : «La première des émotions, et qui résulte de la surprise. La surprise se traduit par un sursaut, composé de la contracture soudaine et désordonnée de tous les muscles, jointe au désordre sanguin et à la congestion des viscères. Cette sorte de maladie engendre aussitôt une maladie de l'esprit qui est la peur de la peur, et qui redouble la peur...» (Définitions, pp. 169-170.) Ainsi, la peur s'engendre elle-même à partir d'une simple appréhension, et elle se grossit d'elle-même (l'attente de la peur, c'est la peur même) ; d'où le remède : si on lui refuse une pensée, elle n'ira pas loin (pensée, ici, c'est surtout imagination). De là résulte le conseil de ne pas rester inactif devant la peur, mais d'agir, de diriger son esprit vers ce qui est possible — d'éviter la nocivité de l'inaction. Encore faut-il que la peur n'ait pas encore submergé l’âme, aussi est-il prudent de se détourner des imaginations qui la provoquent dès le début, et d'occuper tout de suite son esprit à agir positivement.
peur, sentiment d’inquiétude éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger. Les psychanalystes distinguent nettement la peur de l’angoisse. La première est la réaction normale à un danger réel, la seconde se rapporte à une peur sans objet (elle serait l’impression vague de courir un danger indéfini devant ses propres pulsions).
PEUR (nocturne). L’angoisse, l’anxiété sont des manifestations courantes de l’état névrotique. L’angoisse avec ses symptômes physiologiques de la peur : sueurs froides, tachycardie, tremblement, accélération du rythme respiratoire et l’anxiété, sentiment d’un danger imminent ,avec attitude d’attente devant un danger indéterminé et désarroi, impuissance face à lui, se distinguent de la notion de peur, sentiment normal et bien compréhensible vis-à-vis d’un danger réel. Ce qui est considéré comme danger par le névrosé est évidemment tout à fait subjectif et très relatif. Aller en société peut être considérer par l’éreutophobe comme un très grand danger. Il existe chez l’enfant une manifestation psychopathologique, le pavor nocturne ou frayeur nocturne qui se manifeste sur le plan clinique par une grande démonstration dramatique de la peur. Pendant le sommeil le sujet se dresse dans son lit, pâle, le regard hagard, transpirant et tremblant. Cette scène peut se répéter pendant plusieurs nuits, parfois pendant des semaines et des mois. Elle cède à un traitement psychothérapique qui met à jour les éléments inconscients se trouvant à la base de ces frayeurs. Elles sont parfois accompagnées de cauchemars, scènes terrifiantes que le sujet raconte au cours des entretiens psychothérapiques. PEUR SOCIALE. La peur doit être distinguée de l’anxiété : elle est en effet un état d’appréhension qui se concentre sur des dangers isolés et reconnaissables, alors que l’anxiété est un état diffus de tension (E.H. Erikson). De même la « peur sociale > de l’enfant a une signification bien différente de celle de l’angoisse de 8 mois décrite par Spitz, et qui est en rapport direct avec le lien affectif très étroit qui unit l’enfant à la mère. La peur sociale est la peur de l’inconnu. Elle n’existe pas chez le nouveau-né et apparaît seulement à partir de l’âge de 6 mois. Elle se développe surtout au cours du deuxième semestre de la vie en liaison étroite avec les nombreuses expériences sociales accumulées par l’enfant et qui sont souvent induites ou conditionnées par l’entourage. Elle dépend donc du milieu où vit l’enfant et représente souvent une réaction utile dans la mesure où elle assure sa sécurité.