Zimbabwé (1986-1987)
Publié le 30/09/2020
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Zimbabwé (1986-1987)
Au pouvoir depuis 1980, et confirmés à la tête du Zimbabwé par les élections
législatives de 1985, le Premier ministre Robert Mugabe et son parti la ZANU-PF
(Union nationale africaine du Zimbabwé-Front patriotique) continuent à
revendiquer la création d'un parti unique.
Depuis la fin de 1985, le
gouvernement semble avoir renoncé à la violence pour l'imposer et, en 1986, des
discussions répétées ont eu lieu avec Joshua Nkomo et les responsables du
principal parti d'opposition, la ZAPU (Union du peuple africain du Zimbabwé),
pour fusionner les deux partis dans une ZANU élargie.
De nombreux prisonniers
politiques ont été relâchés.
Mais, alors que l'unification des deux partis
semblait inéluctable, les négociations ont été rompues en avril 1987.
Sur un
autre plan, des tensions très vives ont opposé certains responsables de la
ZANU-PF qui s'appuient de manière évidente sur des clientèles ethniques.
Le
Premier ministre a été obligé d'intervenir personnellement pour mettre un terme
au conflit ouvert au sein du gouvernement entre les Karanga (B.
Hove et E.
Zvogbo) et les Zezuru (H.
Ushewokunze).
Cette lutte a enterré définitivement le
code de bonne conduite du parti.
Dans cette affaire, la communauté blanche, qui
dispose de vingt sièges au Parlement, est restée à l'écart.
Il est vrai qu'elle
est surtout active au plan économique.
La politique de réconciliation nationale prônée par Robert Mugabe depuis 1980 a
permis une coopération interraciale fructueuse, notamment dans le domaine
économique, avec des résultats non négligeables.
Appuyé sur une économie
diversifiée dans laquelle les secteurs agricole, manufacturier et minier
représentent respectivement 16%, 28% et 6% du PNB, le gouvernement, en liaison
avec les responsables socioprofessionnels du pays, est parvenu à renforcer et à
rééquilibrer les structures de production, notamment dans le domaine agricole.
En 1986, la balance des paiements a été équilibrée, tandis que les échanges
commerciaux dégageaient un surplus de 636 millions de dollars zimbabwéens.
Le
pays, presque autosuffisant en biens manufacturés, est largement excédentaire en
produits miniers et agricoles.
Confronté à une surproduction de maïs en 1986 et
1987, il a dû se résoudre à réduire - de manière drastique - le prix d'achat de
cette denrée.
Si l'inflation est contrôlée (environ 15%), la balance des capitaux reste
déficitaire, et le chômage s'accroît (12,5% de la population active), alors même
que le taux de natalité est très élevé (40%).
La publication d'un code
d'investissement et la diffusion du nouveau plan quinquennal de développement,
en août 1986, ont cherché à corriger ces défauts.
La situation relativement
satisfaisante du pays est cependant menacée par les tensions régionales
suscitées par la crise politique sud-africaine.
L'accroissement des dépenses
militaires a lourdement grevé le budget (déficit prévisionnel: 1 047 millions de
dollars zimbabwéens), tandis que, parallèlement, la surproduction agricole
mondiale empêche le Zimbabwé de concrétiser financièrement sa réussite
agro-alimentaire..
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