Zambie (1998-1999): Inquiétante augmentation de la pauvreté
Publié le 30/09/2020
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Zambie (1998-1999): Inquiétante augmentation de la pauvreté
Le début de l'année 1998 a été marqué par les poursuites engagées à l'encontre
des commanditaires supposés de la tentative de coup d'État d'octobre 1997.
Les
chefs des principaux partis d'opposition, Kenneth Kaunda, de l'UNIP (Parti de
l'indépendance nationale uni), Dean Mung'omba, du ZDC (Congrès démocratique
zambien), et Roger Chongwe, du LPF (Front progressiste libéral), faisaient tous
partie des suspects et certains ont été emprisonnés.
Des membres du parti au
pouvoir, le MMD (Mouvement pour la démocratie multipartite), ont même été
inquiétés.
Mais, une fois de plus, c'est surtout l'ancien président écarté du
pouvoir en 1991, K.
Kaunda, qui a fait les frais de l'acharnement du
gouvernement.
En dépit des mises en garde de la Commission zambienne des droits
de l'homme et de plusieurs donateurs, il a été accusé de haute trahison en
février 1998 puis emprisonné jusqu'au mois de juin, tandis que l'état d'urgence,
décrété à la suite de la tentative de coup d'État, était prolongé jusqu'en mars.
Après sa libération, K.
Kaunda s'est engagé à rebâtir l'UNIP avant de quitter
définitivement la scène politique.
Le président Frederik Chiluba a lancé une politique d'austérité, guère favorable
à sa popularité ni à celle de son gouvernement.
Le gel des salaires de la
fonction publique l'a opposé au ZCTU (Conseil zambien des syndicats).
Le
ministre des Finances, Ronald Penza, a été écarté du gouvernement fin mars 1998,
en raison de l'échec des négociations visant à la privatisation des mines de
cuivre.
Sa remplaçante, Edith Nawakwi, auparavant ministre de l'Agriculture,
s'est trouvée d'emblée sous le feu des projecteurs.
Le recours à la bonne
volonté des donateurs est en effet devenu de plus en plus pressant, notamment en
raison de la dépréciation continue du kwacha, la monnaie nationale, et de
l'augmentation inquiétante de la pauvreté parmi la population.
Selon un rapport
des Nations unies d'avril 1998, plus de deux tiers des Zambiens sont proches de
l'état de misère.
E.
Nawakwi n'a pas ménagé ses efforts, se rendant notamment à
Tokyo en octobre pour quémander l'assistance internationale.
Elle a également
été au centre d'une polémique l'opposant au ministre de l'Industrie et du
Commerce, Enoch Kavindele.
Ce dernier souhaitant favoriser financièrement
(réduction des taxes d'importation) l'entreprise américaine Coca-Cola, ce qui
lui a coûté son portefeuille.
Le refus du président et d'E.
Nawakwi d'accorder
ce régime de faveur a conduit Coca-Cola à suspendre son programme
d'investissement.
L'attention s'est de plus en plus concentrée sur la succession de F.
Chiluba en
2001, lequel, en vertu de la Constitution, ne peut se représenter une troisième
fois.
Ben Mwila et Michael Sata, ministres respectivement de l'Énergie et sans
portefeuille, n'ont jamais caché leur ambition, mais la crainte d'être exclu du
gouvernement a tempéré leurs ardeurs..
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