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Y a-t-il un devoir de prendre conscience ?

Publié le 15/05/2020

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« Cette remarque conduit à approfondir notre lecture du sujet dans deux directions.

II convient en effet des'interroger sur l'origine naturelle ou culturelle de la conscience morale; puis, surtout, de se demander si la prise deconscience du monde n'est pas un devoir pour l'homme. A.

Le problème de l'origine de la conscience moraleOn distingue en général aisément le sens moral de la conscience psychologique.

Une chose est de s'ouvrir sur lemonde, de prendre conscience de ce qui s'y passe; autre chose est d'envisager ce qu'il faudrait qu'il soit, de leconsidérer sous l'angle du bien et du mal.

La conscience morale est communément conçue comme l'intériorisation devaleurs transmises socialement.

L'inconvénient de cette opinion est qu'elle postule un processus d'intériorisation quirenferme l'essentiel du problème.

Une véritable explication de la morale consisterait précisément à rendre compte dufait que la contrainte sociale, parentale par exemple, parvienne à se muer en un sentiment d'obligation, en uneobéissance spontanée aux normes.

Car on peut comprendre que la pression sociale, à elle seule, puisse susciter lacrainte et l'obéissance par prudence mais pas le sentiment du devoir.

Alors faut-il voir dans le sens moral unedisposition innée? une dimension inscrite dans la nature humaine?Le problème sera peut-être résolu en approfondissant l'analyse du sujet.

Il peut être précieux pour cela de suivre lesusages de la langue.

On distingue communément, nous l'avons rappelé, la conscience morale de la consciencepsychologique.

Pourtant, en n'offrant qu'un seul mot pour désigner ces deux dimensions de l'existence humaine, lelangage semble nous indiquer l'existence d'une affinité entre elles. B.

L'unité de la conscienceOn qualifie souvent d'«inconscient» quelqu'un qui agit de manière irresponsable.

La conscience est alors considéréecomme la qualité du sujet capable de répondre de ses actes, de les justifier devant autrui.

On pourrait alors soutenirque l'acte moral est celui qui peut s'accomplir au vu et au su des autres, l'acte dont la conscience pourrait êtrepartagée par autrui sans entrer en conflit avec lui.

Ainsi, à sa façon, par ses valeurs, la conscience morale donnesens et cohérence à l'action des hommes.

La réflexion éthique ne porte donc pas sur un autre monde que celui dontnous prenons conscience à travers nos fonctions sensorielles; elle porte seulement sur ce que nous voulons que cemonde devienne, elle tente de donner sens à ce que nous y faisons.

L'exigence éthique fondamentale est donc bienune exigence de sens, d'accord à soi-même et au monde, ce que les Anciens appelaient la «sagesse». C.

La conscience comme acte critiqueCette articulation profonde des dimensions éthique et psychologique de la conscience humaine permet decomprendre en quoi la prise de conscience est par essence critique et en quoi elle représente un devoir pourl'homme.

Toute communauté humaine offre à ses membres des systèmes d'interprétation du monde et des codes devaleurs qui peuvent être plus ou moins cohérents entre eux.

La moralité ne consiste pas à endosser telle conceptiondu bien plutôt qu'une autre, qui serait moins juste.

Qui peut en effet décider, en matière de bien et de mal commeen d'autres domaines, d'une quelconque vérité? Il ne suffit pas non plus de revendiquer des valeurs, de les louer, dedénoncer le mal et d'agir en accord avec les préceptes de la moralité pour être moral.

Ces attitudes peuvent êtresuperficielles, décidées une fois pour toutes, contribuer à donner bonne conscience sans jamais engager le sujet enconscience.

L'éthique se fonde au contraire sur l'effort permanent deconfronter notre vécu quotidien aux exigences de nos valeurs.

L'enjeu de cette confrontation n'est pas de savoir sil'on est sur le droit chemin, ni de mesurer l'écart entre notre conduite et ce que nous aurions dû faire mais demettre à l'épreuve autant nos valeurs que notre action.

Dès lors qu'un système de valeurs est véritablementassumé, qu'il répond à une authentique quête de sens et de légitimité, il ne s'agit plus seulement d'y obéir, de s'yconformer mais surtout de s'assurer de son bien-fondé.

Une morale ne devient ma morale qu'à partir du moment oùj'accepte de la remettre en question. La conscience morale est donc une conscience critique qui, en posant la question de la valeur des valeurs, se libèredu dogmatisme moralisateur.. »

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