La dissertation : François Mauriac a écrit que les personnages de roman « nous aident à nous mieux connaître et à prendre conscience de nous-mêmes ». Les personnages de la Peste de Albert Camus remplissent-ils cette fonction ?
Publié le 09/02/2022
                            
                        
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6B n°18         Français
La dissertation   :  François Mauriac a écrit que les personnages de roman  «   nous aident
à nous mieux connaître et à prendre conscience de nous-mêmes   ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Les personnages de la
Peste de Albert Camus remplissent-ils cette fonction   ?
S’identifier   à   un   personnage   fictif   est   un   moyen   souvent   utilisé   par   le   lecteur   afin   d’être   plus   facilement
accroché   et   captivé   par   la   lecture   d’un   roman.
                                                            
                                                                                
                                                                      Mais   est-ce   le   choix   de   certains   personnages   fictifs   qui
dévoilerait,   de   manière   inconsciente,   la   propre   personnalité   du   lecteur,   ainsi   que   sa   manière   d’être.
                                                            
                                                                                
                                                                      Plus
spécifiquement,   cette   identification   aiderait-elle   à   nous   mieux   connaître   ?   C’est   ce   que   tente   d’affirmer
François Mauriac par sa citation sur les personnages de roman qui «   nous aident à nous mieux connaître et
à prendre conscience de nous-mêmes   ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Alors il parait nécessaire de se poser les questions suivantes   : Est-
ce que les personnages du roman d’Albert Camus,  La Peste  remplissent-ils cette fonction ? Est-ce vraiment
le cas   ? Ou alors comment y parviennent-ils   ? Par quels moyens   ? Il parait étonnant de voir qu’il a fallu la
création de personnages fictifs pour que l’Homme vivant y voit plus clair dans son propre cœur et se rende
compte de ce qu’il peut apprendre au milieu des fléaux.
                                                            
                                                                                
                                                                    C’est pourquoi, afin de vérifier la déclaration de
l’écrivain français, le roman   La Peste   d’Albert Camus servira d’appui afin de se pencher   : dans un premier
temps sur la véracité de ses propos, ensuite sur son inexactitude et enfin sur un point de vue nuancée du
sujet.
                                                            
                                                                                
                                                                    
 
Depuis la période du confinement en mars 2020, «   La Peste   » de Albert Camus connait un énorme regain
d’intérêt.
                                                            
                                                                                
                                                                      Le   lecteur   est   en   effet   plus   à   même   de   rentrer   dans   le   cœur   de   ce   roman   en   le   lisant
particulièrement durant cette période-là.
                                                            
                                                                                
                                                                    Une situation assez inimaginable d’une épidémie de peste à Oran,
est  le  moteur   du  roman   d’Albert  Camus.
                                                            
                                                                        
                                                                     Salomon   Malka,   journaliste   et  écrivain,  suite   à  sa   lecture   de   La
peste ,   s’est   permit   de   dire   que   «   nous   sommes   tous   un   peu   des   personnages   de   Camus   ».
                                                            
                                                                                
                                                                      Mais
qu’entendait-il exactement par-là   ? S’il est vrai qu’en général lorsque le lecteur s’identifie à un personnage
fictif, il se demande  ce que lui aurait fait s’il était à sa place, qu’est-ce qu’il aurait décidé,….
                                                            
                                                                                
                                                                      Cela dévoile
inévitablement qui il est réellement face à des tels prises de  choix.
                                                            
                                                                                
                                                                    Un exemple  se  présente  au début du
récit avec  le  journaliste  Rambert qui n’a qu’une  seule envie   :  rejoindre  sa fiancée  en dehors de  la  ville.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il
cherche à s’enfuir, à atteindre son but et fait tout pour y arriver.
                                                            
                                                                                
                                                                    Une mise en parallèle de ce personnage
fictif  et  de  l’Homme  en général  paraît évidente.
                                                            
                                                                                
                                                                     Rambert se  comporte   comme  quelqu’un qui  chercherait
aujourd’hui   à   suivre   ses   propres   désirs   et   ses   ambitions   plutôt   que   d’obéir   aux   règles   et   d’accepter   le
confinement aussi dur soit- il.
                                                            
                                                                                
                                                                    Autre exemple, le Dr Rieux, protagoniste du roman, paraît tel un personnel
médical courageux, engagé et généreux.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il est toujours en première ligne dans le combat contre la peste.
«   Son   grand   désir   est   simplement   de   faire   son   métier   d’homme,   de   diminuer   arithmétiquement   la
douleur   », comme il le dit si bien.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce personnage du roman est conforme aujourd’hui à tous les personnels
soignants   qui   réclament   des   conditions   de   travail   dignes   de   ce   nom   et   qui   pourtant,   lorsque   la   crise   a
commencée, ont fait passer leur métier avant tout.
                                                            
                                                                                
                                                                    Malgré que Camus place le docteur Rieux au centre du
roman, cela n’en fait pas un héros pour autant.
                                                            
                                                                                
                                                                    L’auteur permet donc de prendre conscience que chacun
fait ce qu’il peut à son petit niveau.
                                                            
                                                                                
                                                                    En effet, celui qui est réellement qualifié de «   héros   » dans La Peste est
un modeste employé de bureau qui s’appelle Grand..
                                                                                                                    »
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