Werther (fragment)Goethe16 juillet.
Publié le 22/05/2020
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«
Werther (fragment)
Goethe
16 juillet.
— Ah ! quel frisson dans toutes mes veines quand mon doigt par mégarde
touche le sien, quand sous la table nos pieds se rencontrent ! Je me retire comme
d'un brasier et une force secrète me ramène… Un vertige s'empare de tous mes sens.
Ah ! dans son innocence, dans sa candeur, elle ne sait pas combien ces légères
familiarités me torturent.
Si dans la conversation elle vient jusqu'à poser sa main sur
la mienne, si tout entière à notre entretien elle s'approche assez près pour que le
souffle céleste de sa bouche effleure mes lèvres, je crois voir le sol m'engloutir, la
foudre me frapper… Mais, si dans ce ciel, grâce à cette confiance, si jamais j'osais…
Non, mon c œur n'est pas si corrompu.
Il est faible, bien faible, et cette faiblesse
n'est-elle point déjà corruption ?
Elle est sacrée pour moi.
Tout désir se tait en sa présence.
Je ne sais pas ce qui se
passe en moi quand je suis près d'elle.
Je crois sentir mon âme tendue à se briser au
milieu de mes nerfs.
Elle a une mélodie qu'elle joue sur son clavecin avec
l'expression des anges, leur simplicité, leur âme.
C'est sa mélodie favorite ; elle
chasse loin de moi les peines, les troubles, les soucis, dès qu'elle attaque la première
note.
De tout ce que l'on raconte sur l'antique magie de la musique, rien ne me paraît
invraisemblable quand je vois comme ce simple chant s'empare de moi.
Et comme
elle sait le faire entendre à propos, à l'instant même où je souhaiterais qu'une balle
me traversât la tête.
L'égarement, les ténèbres se dissipent dans mon âme et je
respire avec une liberté nouvelle..
»
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