Vatican (1993-1994)

« Vatican (1993-1994) Au plan géopolitique, l'année vaticane 1993-1994 aura été marquée par la normalisation des relations avec Israël.

Un "accord fondamental" en quinze points a été signé le 30 décembre 1993 entre les deux États, aux termes duquel Israël et le Vatican ont établi des relations diplomatiques complètes le 15 juin 1994. Cette normalisation a été accélérée par l'accord "Gaza-Jéricho d'abord" intervenu entre Israël et l'OLP (Organisation de libération de la Palestine); le Saint-Siège craignait en effet de rester à l'écart du processus de règlement au Proche-Orient, une région où il possède des intérêts symboliques et matériels (lieux saints, notamment).

Officiellement, la non-reconnaissance de jure d'Israël depuis sa création était motivée par des raisons politiques (droit des Palestiniens, statut de Jérusalem...).

Dans l'accord du 30 décembre 1993, ces questions ne sont pas abordées et le Vatican ne revendique plus un statut spécial pour Jérusalem, mais seulement le statu quo pour les lieux saints chrétiens.

En fait, longtemps ont aussi pesé des considérations religieuses - n'a-t-il pas fallu attendre le concile Vatican II pour que l'Église de Rome efface en 1965 de son répertoire certaines formules judéophobes, telle l'évocation du "peuple déicide"? La normalisation devrait favoriser une réconciliation entre juifs et catholiques. L'année a par ailleurs été marquée par la publication de la dixième encyclique de Jean-Paul II, Veritatis Splendor ("Splendeur de la vérité") visant à rétablir l'ordre moral et théologique dans l'Église.. »