Vatican (1989-1990)

« Vatican (1989-1990) Karol Wojtyla, pape polonais, pense beaucoup à l'Europe.

Il considère que son action et celle de l'Église romaine ont été décisives dans le basculement des "démocraties populaires" et dans la retraite du communisme.

Et il entend bien ne pas en rester là.

C'est le message qu'il a de nouveau délivré à St-Jacques-de-Compostelle le 19 août 1989 où étaient réunies des foules de jeunes venus de l'Est comme de l'Ouest.

De ce lieu symbole - où il s'était déjà rendu en 1982 - qui vit au cours des siècles converger des chrétiens de l'Europe entière pour le célèbre pèlerinage et où, au VIIIe siècle, fut stoppée la progression musulmane en Espagne, il a réitéré son appel à la rechristianisation du Vieux Continent. Conforté par le fait que, depuis qu'il préside aux destinées du catholicisme romain (1978), il a vu se défaire le communisme en Pologne, puis en Europe, le pape est certain que le renouveau de l'Église qu'il encourage est inscrit dans l'Histoire.

Son ambition est de refonder à la fois l'idée de religion, de mission et de nation.

Deux événements ont marqué symboliquement sa quête européenne: sa rencontre spectaculaire - une première historique - avec Mikhaïl Gorbatchev le 1er décembre 1989 au Vatican, et sa visite éclair effectuée en Tchécoslovaquie les 21 et 22 avril 1990 pour célébrer le "retour à l'Europe" de la patrie de Václav Havel. Poursuivant son oeuvre de "nouvelle évangélisation", le pape est allé par ailleurs prêcher comme chaque année aux quatre coins de la planète: Scandinavie (juin 1989), Corée du Sud, Indonésie, Ile Maurice (octobre 1989), pays du Sahel (janvier 1990), Mexique (mai 1990)... Sur le plan intérieur, le remaniement de l'Institut des oeuvres de la religion (IOR), la "Banque vaticane", a confirmé le départ de Mgr Marcinkus qui en occupait la présidence depuis 1971 et qui avait été mêlé au scandale de la banque Ambrosiano.

Un Conseil de direction de cinq laïcs, experts financiers, a été nommé pour tourner la page.. »