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Tout logis qu'on habite longtemps devient-il un prison ?

Publié le 15/05/2020

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« [Introduction] Le secteur économique du voyage est en perpétuelle évolution, il est de plus en plus accessible : les agences semultiplient, proposant les formules les plus diverses, du circuit organisé à la simple location d'un pied-à-terre,laissant la possibilité au voyageur d'être totalement libre de ses mouvements.

Cet engouement provient d'un désird'évasion, de « changer d'air », d'inconnu.

Guy de Maupassant affirmait, dans Au soleil, publié en 1884, que «tout logis qu'on habite longtemps devient prison ! » Il semble qu'il faille nuancer ce jugement.

D'une part en effet, l'idéeque chacun se fait de la notion de prison est une idée très subjective.

Le voyage n'est-il pas en outre une façonillusoire de chercher à fuir ses problèmes ? L'aspiration qui pousse chaque individu à voyager lui est en fait tout àfait propre. [L'idée que chacun se fait de sa prison est subjective] Il faut d'abord prendre en considération le fait que chaque être possède sa propre perception, et éprouve unsentiment personnel quant au fait de se sentir emprisonné : chacun est maître de se créer ses moyens d'évasion àl'intérieur même de son « logis ».

D'aucuns vont tapisser leurs murs de photos évocatrices, d'autres se sentiront àl'aise dans leur cocon, et éprouveront au contraire un sentiment angoissé à l'idée de quitter leur univers clos.12évasion peut également s'effectuer grâce aux souvenirs, qu'on peut évoquer, se remémorer afin de les revivre.

Ilspeuvent être de différentes sortes, qu'il s'agisse de souvenirs de voyages, de bons moments passés en famille ouavec des amis.

Camus faisait dire à son personnage, dans l'Étranger, qu'en ayant vécu ne serait-ce qu'une journée, il lui resterait suffisamment de souvenirs pour passer le restant de ses jours enfermé dans une prison. C'est donc par l'esprit, semble-t-il, que l'être humain peut le plus aisément s'échapper de la répétition du quotidien,que ce soit à travers la mémoire, mais aussi en se projetant dans l'avenir, en échafaudant des projets.

Et si l'onadmet, avec Maupassant, que «tout logis qu'on habite longtemps devient prison », faut-il se résigner à devoir vivreen éternel nomade, sans attaches? La liberté, ne serait-ce pas au contraire d'avoir la force d'accepter certainescontraintes, et de les gérer en se conservant une part de rêve? Fuir ces contraintes n'est-il pas illusoire? [Le voyage peut être une façon illusoire de fuir ses problèmes] De fait, le désir de s'échapper du quotidien ne résout pas les problèmes.

On se retrouve finalement seul face à soi-même, puisqu'on est dans un univers inconnu, parmi des êtres inconnus.

Même si le dépaysement intervient d'abord,avec l'exaltation de la nouveauté, ce sentiment se dis-sipe rapidement et peut laisser la place à une impressiond'amertume.

En effet, il arrive que le voyageur ressente une terrible angoisse, comme l'exprime Maupassant dans lesSoeurs Rondoli: « On éprouve la sensation atroce de l'être perdu.

On a le coeur serré, les jambes molles, l'âme affaissée.» Camus, encore lui, exprimera également ces sensations dans l'Envers et l'Endroit.

De plus, éloigné de tout et de tous, on ne peut échapper à soi-même.

De toutes façons, les soucis auxquels on cherche à sesoustraire, la répétition du quotidien, nous attendent et nous les retrouverons au retour. Une expression populaire exprime très bien, finalement, ce que peut ressentir le voyageur : si on est heureux departir pour rompre la monotonie du quotidien, on l'est également de rentrer et de retrouver son univers. [Des solutions propres à chaque individu] En effet, c'est à chacun d'entre nous qu'appartient la recherche du plus juste équilibre entre l'éloignement, le besoinde s'évader, et le désir d'être chez soi, dans l'univers que l'on s'est créé.

Il faut trouver la juste mesure, de façon àéviter que l'air de son « logis » ne devienne irrespirable, insupportable, tout en évitant d'éprouver ce qu'on appelle le« mal du pays ».

Finalement, ce qui rend supportable ce logis que l'on occupe la plupart du temps, c'est le fait desavoir que l'on pourra le quitter momentanément pour un ailleurs.

Et ce qui nous protège de l'amertume éprouvéedans un environnement étranger, c'est de savoir que l'on finira par retrouver son univers, son logis. Certains individus, contraints de déménager régulièrement pour des raisons professionnelles (ainsi en est-il desmilitaires), expriment le désir etressentent la nécessité d'avoir malgré tout un pied-à-terre qu'ils retrouvent à intervalles réguliers, pendant lesvacances par exemple.

Finalement, ce n'est pas le logis qui est une prison, mais une situation tellement répétitivequ'elle en devient lassante. [Conclusion] C'est à chacun d'entre nous de faire en sorte que le logis ne devienne pas une prison, d'autant plus que l'évasionapportée par le voyage est illusoire puisque le voyageur se retrouve à un moment où à un autre face à lui-même età ses difficultés.

La solution reste finalement très personnelle, c'est à chacun de trouver son équilibre entredépaysement et emprisonnement.

La liberté est avant tout liberté de l'esprit, et c'est par le rêve, le souvenir ou leprojet que l'être humain peut s'évader du quotidien.. »

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