TECHNOLOGIE DE L'ALIMENTATIONAu cours des quarante-cinq dernières années, la population mondiale a augmentéde 3,2 milliards d'individus, passant de 2 milliards et demi à 5 milliards et 700millions, soit une augmentation de 128 % !

« 1 TECHNOLOGIE DE L'ALIMENTATION Au cours des quarante-cinq dernières années, la population mondiale a augmenté de 3,2 milliards d’individus, passant de 2 milliards et demi à 5 milliards et 700 millions, soit une augmentation de 128 % ! On prévoit que d'ici 2025, elle croîtra encore de 2 milliards et 600 000 personnes, soit environ 87 millions par an.

Cette croissance vertigineuse pose de gros problèmes quant à la capacité de notre planète à satisfaire les besoins alimentaires de tous ses habitants.

En effet, la demande mondiale de nourriture est déjà en train d'atteindre la limite maximale de la capacité des terres cultivées à produire des céréales (y compris sous la forme de fourrage pour l'élevage du bétail), des océans à fournir du poisson, et même du sous-sol à fournir la quantité nécessaire d'eau potable.

En même temps, l'érosion du sol et son appauvrissement, joints à la pollution atmosphérique, ont déjà entraîné une diminution de la production de blé par tête d’habitant, une tendance qui ne semble pas devoir s'inverser.

Aujourd'hui, dans le monde, selon des estimations récentes de l'ONU, une personne sur cinq souffre de la faim, et le conflit entre la croissance des besoins alimentaires et l'étroitesse des ressources de la planète fera augmenter la population des malnutris dans les prochaines décennies, à moins qu'on n'intervienne tout de suite par des initiatives draconiennes de réduction des naissances et d'application des moyens technologiques de façon non destructive pour l'environnement. Un rapport récent du Worldwatch Institute , l'organisme américain qui étudie les conditions économiques et environnementales de la planète, trace un tableau pessimiste de l'humanité au cours des premières décennies du XXI esiècle.

Il y aura plusieurs millions de personnes affamées et au chômage, qui chercheront désespérément à survivre en franchissant les frontières nationales.

Cette situation tragique sera le résultat inévitable des tendances économiques actuelles, à moins que n’ait lieu une inversion de tendance radicale dans la gestion des ressources. Par exemple, l'industrie de la pêche ne pourra pas dépasser le record atteint en 1989 (avec 100 millions de tonnes de poissons pêchés) du fait des limites naturelles des ressources en poissons, et c'est pour cette raison que la disponibilité de poisson par tête d’habitant d'ici l'an 2030 diminuera de 19 à 11 kilogrammes.

Et il ne faut pas trop attendre de l'élevage des poissons (aquaculture).

Bien que les poissons soient les animaux ayant le plus grand pouvoir de transformation de grains en viande, puisqu'il leur faut moins d'un kilo de nourriture pour que leur poids corporel augmente d'un demi-kilo, si l'on voulait maintenir la production au niveau atteint à la fin des années 80, il faudrait 4 millions de tonnes de nourriture en plus chaque année.

Il en va de même pour l'élevage du bétail qui, ayant atteint l'exploitation maximale des pâturages dans tous les continents (on est passé au cours des quarante dernières années de 24 à 62 millions de tonnes de viande produite), ne pourra probablement pas maintenir cette augmentation au cours des prochaines décennies, à moins qu'on ne dispose d'environ 7 millions de tonnes de fourrage en plus chaque année.

Bref, 11 millions de tonnes de céréales par an seraient nécessaires pour soutenir l'aquaculture et l'élevage, une quantité à peu près équivalente à l'augmentation annuelle de la production mondiale des dernières années.

Étant donné qu'il reste peu de nouvelles terres fertiles à exploiter, cette perspective semble irréaliste, d'autant plus que le sol où l'on cultive actuellement le blé, le maïs, le riz, les céréales fondamentales de l'alimentation humaine, ne suffira même pas à maintenir au niveau actuel la production par tête d’habitant au cours. »