Tanzanie 1986-1987
Publié le 27/09/2020
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Tanzanie 1986-1987
En Tanzanie, bien qu'ayant abandonné ses fonctions de chef de l'État en 1985,
Julius Nyerere n'est pas resté absent des affaires ; président du parti unique,
le Chama cha Mapinduzi, il tient sous surveillance la succession gérée par ses
anciens collaborateurs et dirigée par le dauphin qu'il avait proposé, le
zanzibarite Ali Hassan Mwinyi.
La profonde réorientation amorcée au début des années quatre-vingt dans la
politique économique s'est poursuivie.
Le pouvoir sait désormais que la
considération internationale, même assortie d'une aide financière et technique
diversifiée, ne fait pas une politique de développement.
Les bons principes non
plus ne suffisent pas: ils peuvent se transformer en dogmatisme, irréalisme ou
autoritarisme policier.
L'initiative privée devait retrouver la dignité que le
FMI, entre autres mesures, a souhaitée.
Selon les tenants de la politique mise en oeuvre, la dénationalisation de
certaines plantations (sisal), les incitations à l'investissement privé -
national et étranger - et la libéralisation des transactions en devises devaient
permettre la relance d'un appareil de production paralysé par les pannes, les
pénuries de fournitures et la dégradation des moyens de communication.
On
attendait de ces mesures une stimulation des échanges internationaux, notamment
par l'accroissement des cultures d'exportation, source des devises nécessaires à
l'importation des équipements indispensables pour sortir, de la pénurie.
Dans le
même esprit, on attendait de la libéralisation du commerce intérieur une
meilleure distribution de la production alimentaire qui, quantitativement,
couvre les besoins nationaux.
Dans ce domaine, on a enregistré le démantèlement
de certaines entreprises d'État particulièrement inefficaces, tandis que le
gouvernement procédait à une substantielle revalorisation des prix à la
production.
Celui du maïs, nourriture de base, est par exemple passé de 7,6 à
12,2 shilling le kilo.
Les effets du plan de redressement ne pourront se mesurer qu'à long terme.
Mais
le taux d'inflation reste préoccupant ; dans le secteur public, la paix sociale
impose de revaloriser les salaires avant de constater des progrès de
productivité ; le shilling est régulièrement dévalué (33% en juillet 1986) et la
population augmente plus vite que le produit national.
Cependant, le groupe de
la Banque mondiale n'a pas paru trop inquiet puisqu'un accord de tirage a été
conclu avec le FMI en août 1986.
Les autres créanciers de la Tanzanie, notamment
le Club de Paris, ont accepté un rééchelonnement de sa dette.
Le "réajustement structurel" ne va pas sans problème.
La répression d'une
manifestation d'ouvriers agricoles à Kilombero a obligé le président Mwinyi à
promettre des explications et les étudiants acceptent mal la dégradation
croissante de leurs conditions de travail.
Au sein de la classe politique, la
poursuite de la dérive amorcée par le Mwalimu J.
Nyerere ne fait pas l'affaire
de tous, et le retrait du maître a pu réveiller des ambitions.
Mwinyi a donc
bien des raisons pour entretenir dans la région une diplomatie de bon voisinage
où chacun (le Kénya par exemple) trouve son compte..
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