Talleyrand
Publié le 16/05/2020
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Talleyrand (1754-1838)
Le diable boiteux.
Une caricature de la Restauration montre l'homme aux six têtes «brandissant d'une main la crosseépiscopale, de l'autre une girouette tournant à tous vents».
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (né à Paris le13 février 1754) a en effet successivement servi tous les régimes.
Pied-bot par accident, il est entré sans vocationau séminaire, a reçu à 25 ans l'ordination.
Nommé évêque d'Autun en 1788, élu peu après aux états généraux, cegrand seigneur comprend l'intérêt d'adopter les idées nouvelles: il officie au Champ-de-Mars avec sa crosse et samitre le 14 juillet 1790 et accepte de consacrer les évêques constitutionnels.
Mais les événements l'inquiètent.Ayant jeté son froc aux orties, il se fait donner une mission en Angleterre (mars 1792), d'où il passera en Amérique.Rentré en France en 1796, il est nommé ministre des Relations extérieures et en profite pour se constituer uneénorme fortune.
Il encourage alors Bonaparte dans ses projets d'expédition en Egypte.
Evincé de son poste en juillet1799, il contribue au coup d'Etat de Brumaire et retrouve son portefeuille.
Il participe alors à toutes les négociationsdu Consulat.
Rendu à la condition laïque, il épouse une ravissante sotte, Mme Grand (sa «belle d'Inde»).
C'est lui quisignale à Bonaparte la présence du duc d'Enghien près du Rhin (ce qu'il niera ultérieurement).
Le Premier consul saitreconnaître les services rendus.
L'Empire proclamé, Talleyrand devient grand chambellan et prince de Bénévent.
Safidélité au régime durera autant que l'ère des succès.
Ayant dû rendre son portefeuille en 1807, il reçoit le titre device-grand électeur, mais lors de l'entrevue d'Erfurt, il encourage en secret le tsar à résister à Napoléon.
Toujoursavide d'argent, il vend des renseignements aux ennemis de l'Empereur: des millions tombent ainsi dans son escarcelleblasonnée.L'ère des grandes défaites arrivée, le prince devient chef du gouvernement provisoire (1er avril 1814) et faitproclamer la déchéance de Napoléon.
Devenu ministre des Affaires étrangères, il va représenter Louis XVIII aucongrès de Vienne.
Après les Cent-Jours, il est chargé de former le ministère, mais la haine que lui portent les ultrasle force à donner sa démission (23 septembre 1815).
Il continue à siéger à la Chambre des pairs, dans l'oppositionlibérale.
En 1830, il pousse le duc d'Orléans à ceindre la couronne.
Nommé ambassadeur à Londres, il réussit à créerun climat d'amitié entre les deux pays.
Revenu en France, il vit tantôt à Valençay, tantôt à Rochecotte, chez sanièce, la duchesse de Dino, et meurt à Paris le 17 mai 1838, après s'être réconcilié avec l'Eglise..
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