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Suisse (1986-1987)

Publié le 27/09/2020

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« Suisse (1986-1987) En 1986, la Suisse s'est trouvée livrée comme jamais au tourment des angoisses millénaristes.

En mars 1986, le surprenant refus de trois citoyens helvétiques sur quatre de voir leur pays adhérer à l'ONU traduisait avant tout la crainte de se trouver un jour entraîné dans le maelström d'une conflagration mondiale. De même, peut-on interpréter l'approbation par une fraction importante de l'opinion du renforcement de la politique de refoulement des réfugiés politiques, suspects d'importer dans la paisible Confédération des ferments de conflits ou d'actions terroristes venus d'ailleurs.

Au cours du premier trimestre de l'année 1986, 1 606 demandes d'asile politique étaient ainsi rejetées, tandis que 222 étaient acceptées.

Le plus souvent, les candidats malheureux sont refoulés dans leur pays d'origine, avec tous les risques que cela suppose, lorsqu'il s'agit, comme c'est souvent le cas, de Kurdes de Turquie, de Tamouls du Sri Lanka ou d'Albanais du Kosovo... Mais c'est sur le terrain de l'écologie - et d'une manière mieux fondée - que cette angoisse du présent et de l'avenir s'est exprimée de la façon la plus spectaculaire.

L'"effet Tchernobyl" - le "traumatisme de Tchernobyl", comme dit la presse suisse - a été foudroyant dans la Confédération.

Tandis que se succédaient les manifestations en faveur de l'arrêt de la construction de toute nouvelle centrale nucléaire en Suisse, que deux représentants des Verts (Freie Liste) faisaient leur entrée au gouvernement du canton de Berne, tandis qu'à droite surgissait un "Parti libéral écologiste de Suisse" et que les sociaux-démocrates plaidaient en faveur d'un moratoire du nucléaire civil, les sondages montraient qu'à l'évidence, la majorité de la population suisse était d'ores et déjà acquise à l'idée d'un abandon progressif du nucléaire civil. Le courant sera bien difficile à remonter pour les tenants du lobby nucléaire suisse et pour le gouvernement de Berne.

En dépit de leurs efforts pour mobiliser des "contre-angoisses" (pertes d'emplois, nécessité d'économies d'énergie drastiques en cas de tournant radical dans la politique énergétique), ce sont eux qui, désormais, font figure d'"attardés" aux yeux d'une fraction importante de la population helvétique. A peine les effets du cauchemar de Tchernobyl commençaient-ils à s'estomper que survenait la catastrophe de Bâle (novembre 1986), le plus important accident chimique dont ait eu à souffrir cette région frontalière.

Consécutif à un incendie survenu dans un entrepôt du trust pharmaceutique Sandoz, un nuage polluant recouvrait Bâle et Saint-Louis (en France) et plus de 20 000 mètres cubes d'eau polluée se déversaient dans le Rhin.

Ainsi se trouvaient réduites à néant des années d'efforts entrepris pour assainir les eaux du Rhin.

Pendant plusieurs jours, toutes les opérations de pompage d'eau du fleuve durent être interrompues jusqu'aux Pays-Bas.

Tandis que la direction du groupe Sandoz s'obstinait à réduire l'accident aux proportions d'un incident sans gravité, on apprenait que quelques jours plus tôt, c'était le trust Ciba-Geigy qui avait déversé "par mégarde" 400 litres d'atrazine dans le Rhin.

L'influente Weltwoche résumait alors le sentiment de l'opinion suisse en écrivant: "La catastrophe Sandoz prend des proportions insoupçonnées, (...) tandis que la politique d'information de l'industrie chimique s'avère n'être que tactique de camouflage et de dissimulation visant à nous tranquilliser...". »

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