Suède (1993-1994)

« Suède (1993-1994) Après trois années de déclin, l'économie suédoise a amorcé en 1993 une reprise sensible dont l'augmentation des commandes (+6%) et la réduction des faillites (-12%) ont permis de donner la mesure: la production industrielle (en hausse de 2,6%) a bénéficié d'une productivité accrue et de coûts salariaux en faible augmentation (+2,6%) et s'est traduite par une envolée des exportations en volume (+8,6% pour l'ensemble de 1993 et +18% pour les quatre derniers mois de l'année) ainsi qu'en valeur (+19%) en raison de la dépréciation de 25% de la couronne suédoise, mise en flottement par rapport à l'écu en novembre 1992.

La balance des paiements courants a enregistré un surplus de 3,5 milliards de couronnes (contre un déficit de 31 milliards en 1992). Les autres indicateurs sont restés affectés par le très faible niveau de l'activité économique durant l'année: -2% pour le PNB, -81% pour la construction, -2% pour les importations, -15% pour les investissements, taux de chômage à 8% (contre 6% en 1992).

Ainsi, en 1993, la production industrielle s'est-elle trouvée inférieure à celle de 1990 (-12%), l'industrie ayant perdu un quart de ses emplois par rapport à 1989. La politique du gouvernement de coalition de Carl Bildt, chef du Parti conservateur, a affiché deux objectifs, créer des emplois stables par des mesures en faveur des PME (petites et moyennes entreprises) et réorganiser le système de protection sociale.

Au début de 1994 une commission parlementaire exposait une réforme des retraites, proposant d'en calculer le montant sur la base du revenu perçu au cours de la vie et non plus les quinze "meilleures" années de travail.

Pour remédier au déficit des finances publiques, en réduction dans le budget 1994-1995 (172 milliards de couronnes contre 217 milliards en 1993, soit 13,5% du PNB), un plan d'économies sur cinq ans (1993-1998) a été élaboré qui prévoit la révision des allocations chômage, la diminution des dépenses sociales, l'augmentation des impôts indirects. Le 1er mars 1994, la Suède est parvenue à un accord avec l'Union européenne sur son adhésion, garantissant le maintien de la production agricole nationale et l'équilibre de la politique régionale.

Les partis de la coalition quadripartite au pouvoir, conservateurs, libéraux, centristes (ex-agrariens) et chrétiens-démocrates, comme l'opposition sociale-démocrate (qui a progressé dans les intentions de vote au cours de l'année 1993) se sont montrés officiellement favorables à l'adhésion, défendue par le gouvernement au nom de la coopération Est-Ouest en faveur de la paix et de la sécurité.

Toutefois, le 29 mai 1994, six mois avant le référendum fixé au 13 novembre 1994, une majorité de Suédois s'y déclarait hostile (42%) et beaucoup demeuraient indécis (27%).

Annoncé le 2 décembre 1993, l'abandon du projet de fusion entre le constructeur automobile français Renault et le suédois Volvo a déçu la classe politique pro-européenne, qui voyait déjà dans cette opération une victoire sur les tendances protectionnistes toujours présentes dans le pays.. »