Suède (1983-1984)
Publié le 24/09/2020
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Suède (1983-1984)
Malgré sa faible population (8,3 millions d'habitants), la Suède occupe en
Europe une position-clé sur le plan géopolitique, à la fois par son organisation
économique et sociale et par sa neutralité dans les relations internationales.
La fin de l'année 1982 avait été marquée par le retour au pouvoir des
sociaux-démocrates d'Olof Palme, qui avaient d'emblée annoncé leur intention de
redresser une économie et des finances en mauvais état en pratiquant une
politique de "rigueur" à laquelle les syndicats s'étaient résignés.
Début 1984,
le bilan apparaissait plutôt positif, malgré la baisse du pouvoir d'achat des
personnes actives et des retraités (suppression des indexations sur le coût de
la vie): la production industrielle et les exportations ont sensiblement
augmenté, la balance des paiements a quasiment atteint l'équilibre et le taux de
chômage s'est stabilisé (mais non réduit comme l'annonçaient les
sociaux-démocrates) à moins de 4%.
Deux différences principales apparaissent avec la Norvège: le déficit budgétaire
reste considérable (il est vrai que la Suède possède moins de ressources
énergétiques) et la relance de l'investissement passe par la création de "fonds
salariaux" alimentés par les bénéfices des sociétés mais qui introduiront un
certain contrôle des syndicats sur la gestion des entreprises (dont,
rappelons-le, la très grande majorité appartiennent au secteur privé).
La Suède,
on le voit, est toujours à la recherche de solutions intermédiaires entre le
libéralisme économique et le socialisme dirigiste.
Cette politique n'a
d'ailleurs pas fait l'unanimité: Stockholm a ainsi en octobre 1983 une insolite
manifestation de plusieurs dizaines de milliers de personnes, convoquée par les
chefs d'entreprise tentant de s'opposer à l'adoption du projet de "fonds
salariaux".
Mais la presse internationale a surtout parlé en 1983 des démêlés de la Suède
avec les sous-marins soviétiques ou "inconnus" qui pénètrent régulièrement dans
ses eaux territoriales.
La position stratégique de la Scandinavie a été aussi
illustrée par les débats qui ont entouré le projet, révélé début 1984, d'une
autoroute géante doublée d'une voie ferrée à grande vitesse reliant Hambourg à
Copenhague, Malmö, Göteborg et Oslo ; cet "arrimage" de la Suède et de la
Norvège (voire de la Finlande) aux pays de la CEE risquerait en effet de mettre
en cause la politique d'équilibre entre les blocs suivie à divers degrés par les
pays scandinaves..
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