Soudan (2000-2001): Nouvelle configuration régionale
Publié le 24/09/2020
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Soudan (2000-2001): Nouvelle configuration régionale
Le régime soudanais a continué de retirer les dividendes du conflit qui a opposé
de 1998 à 2000 l'Éthiopie et l'Érythrée et des découvertes pétrolières
effectuées dans le sud du pays.
Après avoir définitivement exclu le leader
islamiste Hassan al-Tourabi du quasi parti unique, le Congrès national, en mai
2000 et en lui faisant porter la responsabilité de tous les excès commis depuis
le coup d'État de juin 1989, dopé également par la politique américaine au
Proche-Orient, le président Omar al-Bechir a réussi à capitaliser le soutien de
nombreux pays arabes et africains.
En juin, la Ligue arabe et le Mouvement des
non-alignés, suivis par l'OUA (Organisation de l'unité africaine), ont exigé la
levée des sanctions internationales frappant Khartoum depuis avril 1996 pour son
soutien aux organisations islamistes radicales.
En octobre, le Soudan a échoué
de peu à entrer au Conseil de sécurité des Nations unies au titre de membre non
permanent.
Les relations avec les États européens, notamment la France, le
Royaume-Uni et l'Italie, ont également repris à haut niveau.
Le Soudan a posé sa
candidature à l'Organisation internationale de la francophonie quelques semaines
après avoir accordé à la compagnie pétrolière française TotalFina (décembre
2000) un contrat de recherche dans le Sud ; l'Union européenne a décidé, malgré
le peu de résultats du dialogue critique avec les autorités de Khartoum,
d'allouer 15 millions d'euros pour mettre en place des programmes permettant
l'amélioration du respect des droits de l'homme.
Désormais, le régime soudanais
n'était donc plus seulement courtisé par la Malaisie, la Chine, la Corée du Sud
et les États arabes.
Ces rapprochements ont notamment été dus aux découvertes
pétrolières avec une production d'environ 200 000 barils/jour, qui pourrait
doubler dans les années suivantes.
Le pétrole représentait en 2000 près de 75 %
des recettes d'exportation (1,3 milliard de dollars), permettant pour la
première fois un solde positif de 420 millions de dollars pour le commerce
extérieur.
Cette manne a permis de réduire l'inflation à son taux le plus bas
depuis 1996 (8 %) et de doubler le budget de la défense.
Dans son environnement régional, le Soudan est également apparu comme le grand
vainqueur de la guerre entre ses deux voisins à l'est.
Les relations économiques
avec l'Éthiopie se sont développées, Addis-Abéba cherchant à isoler Asmara et à
diversifier ses accès à la mer.
Outre l'accroissement des échanges commerciaux,
certains projets d'infrastructures, notamment une ligne de chemin de fer reliant
Port-Soudan à Moyale, en passant par de grands centres urbains éthiopiens,
étaient en discussion, ouvrant la voie à une plus grande intégration régionale.
Les relations avec l'Érythrée étaient, quant à elles, nettement moins bonnes car
Asmara n'a pas abandonné le soutien à l'opposition armée soudanaise qui a
continué à pouvoir utiliser le territoire érythréen pour mener des offensives
symboliques dans l'est du Soudan, comme ce fut le cas en octobre 2000, lorsque
la ville de Kassala est passée pour quelques heures sous le contrôle des
opposants.
La normalisation des relations avec l'Ouganda n'a pour sa part pas eu
lieu, malgré un léger réchauffement en janvier puis mai 2000.
Si le Soudan a engrangé de nombreux succès sur la scène internationale, la
situation politique intérieure est demeurée problématique.
La création, en mai
2000, d'un nouveau parti, le Congrès national populaire, par H.
al-Tourabi a mis
en lumière les importantes tensions existant au sein de la mouvance islamiste,
au point que la répression s'est surtout concentrée sur ses partisans, offrant.
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