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Somalie (1993-1994)

Publié le 24/09/2020

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« Somalie (1993-1994) L'assassinat de vingt-quatre "casques bleus" pakistanais, le 5 juin 1993, a entraîné une dérive inquiétante de l'Opération des Nations unies pour la Somalie (Onusom, sous direction américaine).

Celle-ci, organisée pour faire cesser l'affrontement des factions déchirant le pays depuis la chute du régime de Siyad Barre en 1991, a lancé la chasse au général Mohamed Farah Aydiid, dirigeant de l'Alliance nationale somalienne (SNA), et à ses conseillers, tenus pour principaux responsables de la dérive du pays.

En minimisant les aspects politiques aux dépens de la logique militaire, l'Onusom est ainsi devenue, en quelque sorte, une faction somalienne, tissant des alliances avec les opposants de Aydiid, menant une guerre urbaine sans aucune considération pour les droits de l'homme ou pour la convention de Genève.

Fin août 1993, les États-Unis, inquiets du piétinement de la mission, ont fait appel aux troupes spéciales des rangers de la Delta Force de sinistre réputation après leurs prestations à Grenade (1983) et à Panama (1989).

L'absence de coordination au niveau militaire et l'aveuglement politique ont conduit, le 3 octobre 1993, à un affrontement où ont péri dix-huit soldats américains, plusieurs dizaines de "casques bleus" malaisiens et des centaines de Somaliens. La mort de ces rangers a conduit à une inversion complète de la politique américaine - la responsabilité de l'échec étant attribuée aux Nations unies qui avaient suivi plus qu'elles n'avaient dirigé cette entreprise: les troupes américaines quitteraient la Somalie avant le 31 mars 1994; d'ici là le général Aydiid, diabolisé pendant l'été, serait choyé afin d'éviter de nouvelles pertes humaines.

Le 20 novembre Washington définissait d'une façon très restrictive les conditions d'une nouvelle participation à une opération des Nations unies; les effets en ont été sensibles peu après vis-à-vis des crises et conflits en Haïti, en Bosnie et au Rwanda. La crise somalienne n'en était pas réglée pour autant après le départ américain et, à sa suite, celui de tous les contingents occidentaux.

L'Onusom s'était trouvée un temps marginalisée par une médiation érythréo-éthiopienne, sollicitée par Washington, qui avait permis à Aydiid de quitter la clandestinité et de se rendre à des pourparlers à Addis-Abéba en décembre 1993.

Ces entretiens avaient échoué à cause de la partialité des Éthiopiens en faveur du général Aydiid et des assurances prodiguées par l'Égypte aux douze factions opposantes à la SNA, conduites par Ali Mahdi. Cet échec a eu deux effets importants.

Il a, d'une part, incité les deux principaux clans de Mogadiscio, Haber Gidir et Abgal, à faire la paix malgré la compétition entre leur dirigeant, Aydiid et Ali Mahdi, en janvier 1994.

Cet accord, malgré de nombreux incidents, dus surtout à l'hostilité de clans minoritaires (Murosade et Hawadle), s'est consolidé, rendant peu probable la reprise d'une guerre civile entre Somalis, mais redonnant une crédibilité à un affrontement entre certains clans et l'Onusom pour le contrôle d'espaces stratégiques de la capitale.

Ce revers a, d'autre part, permis à l'Onusom de reprendre l'initiative et de coopter une nouvelle fois les chefs de faction, sans trop s'interroger sur leur projet politique ou leur représentativité: le but était de voir se former au plus vite un gouvernement central, afin de quitter le pays la tête haute.

Malgré l'activisme de sa direction, l'accord conclu à Nairobi le 24 mars 1994 n'a fixé qu'un calendrier pour de nouvelles. »

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