Singapour (2001-2002): Des élections sans surprise

« Singapour (2001-2002): Des élections sans surprise Avec pour toile de fond une conjoncture économique très difficile, les élections législatives du 3 novembre 2001 n'ont ménagé aucune surprise.

Le Parti de l'action du peuple (PAP) a conservé le même nombre de sièges (82 sur 84).

Dans ce véritable balayage électoral, le parti solidement établi au pouvoir depuis 1965 a même amélioré son score en nombre de voix (75 % au lieu de 65 % lors des précédentes législatives).

Ces résultats étaient prévisibles puisque les partis d'opposition n'avaient présenté des candidats que dans 29 des 84 circonscriptions.

La promesse de rénover plus rapidement les tours d'habitation des circonscriptions qui votaient «dans le bon sens» ont aussi favorisé le parti majoritaire. Dans l'opposition, le Parti démocratique de Singapour (SPD) du dissident bien en vue Chee Soon Juan a continué de se plaindre des règles électorales très contraignantes, des fréquentes menaces de poursuites judiciaires et de découpages discutables de la carte électorale.

La récession, le chômage, la présence de nombreux travailleurs étrangers et les difficultés de la couche la plus défavorisée de la population n'ont pas réussi à attirer plus de votes à une opposition elle-même encore très divisée.

Chee Soon Juan a été lui-même défait et accusé de diffamation.

L'année précédente, J.

B.

Jeyaretnam, opposant politique de longue date, avait été forcé d'abandonner son poste de député après avoir été déclaré insolvable, à la suite d'une condamnation en diffamation. Consécutivement aux attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, la police de Singapour a arrêté treize terroristes présumés dont certains auraient été entraînés dans les camps de l'organisation armée Al-Qaeda en Afghanistan.

Selon l'interprétation d'une vidéo qui a été saisie, ils préparaient des attentats contre des cibles américaines sur place.

Dans un pays où 15 % de la population est malaise (musulmane), et où les relations interethniques demeurent particulièrement délicates, la nouvelle risquait de susciter la méfiance au sein de la majorité chinoise. La récession qu'a connue la Cité du Lion en 2001 (- 2,1 %) a été la plus grave depuis l'indépendance en 1965.

Malgré des mesures gouvernementales énergiques, le ralentissement a été particulièrement sévère par rapport à la croissance à deux chiffres enregistrée en 2000.

Les exportations de produits électroniques ont souffert de la mauvaise conjoncture internationale.

Le taux de chômage (5 %) a été le plus élevé depuis quinze ans.

Le début 2002 laissait toutefois percevoir des signes concrets de redressement.. »