Singapour (1997-1998)

« Singapour (1997-1998) Singapour a été l'un des pays qui ont le mieux résisté à la crise financière et monétaire asiatique.

La situation chez ses deux grands voisins (Malaisie et Indonésie), où sont présents ses intérêts, laissait présager le pire.

Le taux de croissance de Singapour a été de 7,8 % en 1997.

Les exportations se sont maintenues.

La croissance a quand même chuté en 1998.

Ce diagnostic négatif s'applique aux recettes touristiques et bancaires, au secteur immobilier et à l'emploi. Sur le plan politique et diplomatique, l'attention a aussi porté sur la crise régionale.

L'ancien " numéro un " Lee Kuan Yew, devenu Senior Minister (Ministre émérite), suivi d'autres dirigeants, a publiquement critiqué le président indonésien Suharto dès février 1998, soit trois mois avant son retrait.

Dans un effort de concertation, le Premier ministre Goh Chok Tong s'est pour sa part rendu dans les capitales voisines à la recherche de solutions. Concernant les deux grands procès politiques qui ont suivi les législatives du 2 janvier 1997, le Premier ministre a gagné contre le chef du Parti des travailleurs (WP), Joshua Benjamin Jeyaretnam, qu'il accusait d'avoir nui à son intégrité lors de la campagne électorale, mais le montant des dommages et intérêts réclamés à ce dernier (58 000 dollars) n'a été que la moitié de ce qu'exigeait Goh Chok Tong.

Dans l'autre procès remporté par ce dernier, la Cour d'appel a réduit de plus de la moitié l'amende imposée à l'avocat Tang Liang Hong (Parti des travailleurs). Dès février 1998, les nuages de fumée provenant des forêts indonésiennes ont à nouveau altéré la qualité de l'air et menacé d'éloigner les touristes.

Le fait que le problème se soit posé plusieurs mois plus tôt que l'année précédente a gravement inquiété les Singapouriens.

Des écologistes ont évalué les coûts de cette pollution à plus d'un milliard de dollars pour la région en 1997. Dans la poursuite de son idéal de cité futuriste, le gouvernement a fait abonner 10 000 personnes à son programme Singapore One entre juin 1997 et juin 1998. Avec des investissements publics annuels de 400 millions de dollars, cet ambitieux " super corridor multimédia " a relié familles, écoles et services publics tout en offrant du divertissement.

Le ministère de l'Information et des Arts espérait connecter la totalité des 900 000 foyers d'ici 1999.

Les usagers de la route et des aéroports ont déjà recours au microprocesseur.

Il en allait de même pour la surveillance des prisonniers et les agences de rencontres sociales (" mariages organisés ").. »