Singapour (1988-1989)

« Singapour (1988-1989) Pendant la seconde moitié de 1988, l'ex-président Devan Nair (exilé en Europe) a sévèrement critiqué le régime politique en place.

Ce fut aussi le début de l'affaire Francis Seow: ce ministre déchu a été incarcéré pendant 72 jours, sans procès.

Plus tard, après son départ autorisé vers les États-Unis, des détectives engagés par Singapour l'ont suivi et harcelé. La scène politique a été marquée par la fièvre électorale et la victoire écrasante du parti du Premier ministre Lee Kuan Yew au scrutin du 3 septembre 1988.

Les forces de l'opposition ont recueilli un pourcentage de suffrages élevé, mais elles n'ont pu s'emparer que d'un seul des 81 sièges du Parlement.

A 65 ans, Lee Kuan Yew a déclaré en être à son dernier mandat et il a dit vouloir favoriser un jeune ministre aux allures de technocrate, Goh Chok Tong, pour lui succéder.

Ce choix s'effectuerait au détriment de son propre fils, Lee Hsien Long, qui a toujours été perçu comme le véritable dauphin. Le caractère autocratique du régime a donné lieu à une autre affaire, celle des quatre prisonniers politiques libérés le 8 décembre 1988 et renvoyés en prison en moins de quelques minutes.

La loi de la sécurité interne permet en effet les détentions préventives.

Cette pratique ternit la réputation de Singapour à l'étranger. La réconciliation a remplacé la méfiance dans les relations avec la Malaisie et l'Indonésie.

Le gouvernement Lee a décidé de sévir contre les travailleurs étrangers illégaux et plusieurs Thaïs ont dû regagner leur pays à la hâte. Entre-temps, l'économie de Singapour n'a cessé son expansion, avec, notamment, un dynamisme enviable dans l'industrie de la construction et de l'immobilier.. »