Singapour (1987-1988)

« Singapour (1987-1988) En mai 1987, en vertu de la loi de la sécurité interne, seize opposants ont été arrêtés et détenus sans procès, accusés d'avoir ourdi un "complot marxiste".

De nombreux commentaires défavorables ainsi que six autres arrestations ont confirmé l'idée que le chef de l'État, Lee Kuan Yew, ne tolère pas la critique. Le gouvernement continue à nier que des détenus ont été maltraités et, en mai 1988, il a annulé une enquête sur ce sujet.

Dans le même temps, plusieurs médias étrangers prestigieux ont eu maille à partir avec les autorités.

Par ailleurs, un projet gouvernemental (le team MP) visant à protéger la représentation des minorités raciales au Parlement a ouvert un débat de fond sur un sujet jusqu'alors considéré comme tabou: le problème racial.

Pour la succession au chef du gouvernement (au pouvoir depuis trois décennies), le premier Vice-Premier ministre Goh Chok Tong et le propre fils de Lee Kuan Yew demeurent les favoris ; leur influence devrait se consolider aux élections prévues en 1988. L'Association des nations du Sud-Est asiatique (ANSEA) demeure la pierre angulaire de la diplomatie de Singapour, qui y voit le forum idéal pour maintenir des relations harmonieuses avec des voisins parfois hostiles, comme la Malaisie.

Lee Kuan Yew et ses deux dauphins ont effectué plusieurs visites à l'étranger pour développer les relations économiques et y rechercher des investissements.

Les rapports avec la Chine populaire ont continué à se réchauffer avec une participation financière active de Singapour dans plusieurs projets chinois.

Une manifestation de 4 000 travailleurs (appuyée par des démarches officielles) a dénoncé la résiliation par les États-Unis de la clause de traitement préférentiel des produits du pays. Après une douloureuse période de récession et de chômage, Singapour connaît à nouveau la prospérité.

En 1987, le taux de croissance a été de 8%, alors que les résultats avaient été peu enviables en 1986.

Quelques jours après le krach boursier d'octobre 1987, le réseau de transport métropolitain (MTR) a été inauguré à la satisfaction de tous.

Les prévisions de coût final de ce projet sont de 2,4 milliards de dollars.

Le revenu annuel per capita place Singapour au dix-neuvième rang mondial.

Environ 100 000 travailleurs étrangers dont 40 000 aides domestiques s'ajoutent à la main-d'oeuvre locale.

L'optimisme économique est resté toutefois prudent, comme en a témoigné le budget adopté pour l'année fiscale commençant le 1er avril 1988.. »