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Shakespeare, Hamlet, acte IV, scène 3

Publié le 09/12/2021

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La folie ici, joue un rôle de dédramatisation de la mort et même minimise celle-ci. Hamlet réduit la fin des êtres à un repas pour des asticots, et peu importe le rang social durant la vie. Ou alors, il n'évoque le corps de Polonius qu'à travers l'odeur que celui-ci dégagera « si d'aventure (ils) ne le (trouveraient) pas avant la fin du mois ». Hamlet se joue même de la mort et défie celle-ci comme il défie le roi. On retrouve une sorte de courage extraordinaire dans ce personnage qui à travers son discours ne laisse transparaître aucune peur face à la mort et son destin. Ici encore on peut retrouver un des caractères du héros de tragédies grecques.

« Hamlet est une tragédie de Shakespeare, auteur de nombreuses pièces du XVIIème siècles.

Cette pièce relate la lutte d'un jeune prince humaniste et philosophe pour maintenir sa position.

En effet, son père a été tué par sononcle.

Ce dernier a épousé par la suite la mère du jeune intellectuel.

Hamlet deviendrait donc gênant si jamais lecouple avait des enfants.

Hamlet voit le spectre de son père et après une reconstitution des faits, le jeune hommeest certain de la culpabilité du nouveau roi.

Il décide donc de feindre la folie afin de piéger son entourage et vengerson père.

De plus, celui-ci sait que son oncle a décidé de l'éliminer.

Hamlet dans les scènes précédentes a tuéPolonius, un courtisan du roi.

Le roi mis au courant de ce meurtre par la reine veut savoir où se trouve le corps dudéfunt.

Comme Hamlet refuse de révéler l'endroit à Rosengrantz et Guilderstern, deux de ses camarades de mècheavec le roi, ce dernier le convoque dans le but de le faire avouer.

Il s'en suit donc un dialogue dont le ton estironique.

Mais derrière ce comique, à travers cette folie, n'y a-t-il pas un réel malaise du côté d'Hamlet ? Quel est lerôle réel de la folie dans cet extrait ? L'étude du comique de la folie, puis de ses limites permettra de comprendre enquoi les deux combinés amènent à un questionnement sur le rôle de la folie dans le pathétique.

La première chose qui saute aux yeux du lecteur à la première lecture de ce dialogue est que celui-ci faitrire.

En effet, Hamlet a un discours très imagé et farfelus aux premiers abords.

C'est un vrai discours de fou.

Ainsi,Hamlet qualifie le petit asticot de « seul empereur en matière de manger » (v.21).

Il va même jusqu'à humaniserceux-ci e, qualifiant les vers de « congrès de vers politiques » (v.20).

Il inverse beaucoup de conceptionscommunes chez l'homme : ce n'est plus l'homme qui mange mais qui est mangé.

Il met même à la carte « Roi etmendiants maigres » qu'il qualifie de « menu varié » (v.25).

Hamlet fait donc beaucoup d'assemblages d'images trèscomiques.

Ceux-ci peuvent paraître très farfelus.

Au-delà du discours d'Hamlet, on remarque que ses répliquespeuvent paraître en décalage avec les questions du roi.

Ainsi quand il lui demande où est Plolonius, Hamlet secontente de répondre qu'il est « à souper ».

Mais le lecteur sait aussi bien que le roi lui-même que Polonius est mort.Et lorsque malignement, le roi lui redemande où le défunt est à souper, Hamlet reprend cette même phrase nominaleen y ajoutant un verbe au passif.

On comprend donc que c'est Polonius qui est mangé et non l'inverse.

Tout au longdu dialogue, Hamlet poursuit son discours sans réellement faire attention à celui du roi qui est très lapidaire.

De plusHamlet continue à détourner les questions, et lorsque le roi réitère sa question sur le leur où se trouve Polonius,Hamlet lui répond encore une fois semble-t-il tout aussi décalé, car il lui évoque le « ciel » (v.33) tout en luiconseillant d'y envoyer « quelqu'un pour y voir ».

Ce dialogue parait donc comme un dialogue de sourd avec deuxinterlocuteurs hermétiques aux attentes et réponses de l'un et l'autre.

Hamlet fait rire par son décalage ironique.

Malgré cela, Hamlet tient un discours totalement construit.

En tant qu'intellectuel celui-ci montre uneargumentation et une logique qui font de son discours un raisonnement très structuré, presque scientifique.

Il refaittout le cycle naturel de la chaîne alimentaire.

Ainsi les hommes sont mangés par les vers, les vers par les poissonsqui eux-mêmes sont mangés par les mêmes hommes qui sont mangés précédemment.

Son discours est tellementbien structuré que l'on pourrait même croire à sa conclusion un peu folle que les hommes mangent les hommes àtravers les poissons pêchés.

Hamlet tient donc un discours qui semble complètement fou mais finalement n'a-t-il pasrépondu aux questions du roi par des moyens détournés? Il ne faut pas oublier que la folie n'est qu'un stratagèmepour se jouer de son destin.

Il a conscience de cette finalité inéluctable qu'est la mort.

Au-delà du comique réel dece texte n'y a-t-il pas une certaine tension pathétique? On comprend donc que la situation d'Hamlet est grave.

Ainsi, dans ce dialogue ressort tout d'abord unetension certaine entre les deux hommes.

Le roi reste stoïque face au discours de son beau-fils et neveu.

Il tente desavoir par toutes les ruses possibles où est le corps de son courtisan.

On remarque donc que le roi pose plusieursfois la même question.

Ceci montre sa réelle détermination.

Il tente même de rentrer dans la folie du Prince lorsqu'ildemande où Polonius est à souper tout en sachant que ce dernier est décédé.

De plus il essaye de comprendre lediscours du fou quand il lui demande: «Qu'entends-tu par là? ».

C'est comme si il essayait de récolter le plusd'indices possibles.

Mais encore, bien au-delà de cette simple confrontation pour savoir où est le corps, ce dialogue met enavant un jeu réel pour le pouvoir, la vie et la mort dans ce discours.

En effet, le roi joue sur son autorité dans cedialogue.

Il tente d'asseoir son pouvoir en voulant prendre le dessus sur Hamlet : le faire avouer prouverait sasupériorité.

Le jeu d'Hamlet ici aussi montre cette rivalité c'est-à-dire que le prince en ne répondant pas défiel'autorité de son oncle.

Hamlet sait très bien qu'il risque la mort.

Face à cette conscience du danger, Hamlet fait des menaces directes au roi.

Il explique dans sonraisonnement sur les asticots que la mort d'un roi finalement n'a rien d'exceptionnel et d'inéluctable lorsqu'il comparele « roi gras et mendiant maigres » en les mettant sur « la même table »(v.26).

De plus, le lecteur comprend bienqu'il se moque ouvertement du roi, par exemple il lui conseille d'allé chercher « dans l'autre endroit (lui) -. »

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