Acte III, scène 8 – un dénouement tragique
Publié le 02/07/2025
Extrait du document
«
1
Acte III, scène 8 – un dénouement tragique
PERDICAN.
Insensés que nous sommes ! nous nous aimons.
Quel songe avons-nous fait,
2
Camille ? Quelles vaines paroles, quelles misérables folies ont passé comme un vent funeste
3
entre nous deux ? Lequel de nous a voulu tromper l'autre ? Hélas ! cette vie est elle-même un si
4
pénible rêve : pourquoi encore y mêler les nôtres ? ô mon Dieu ! le bonheur est une perle si rare
5
dans cet océan d'ici-bas ! Tu nous l'avais donné, pêcheur céleste, tu l'avais tiré pour nous des
6
profondeurs de l'abîme, cet inestimable joyau ; et nous, comme des enfants gâtés que nous
7
sommes, nous en avons fait un jouet.
Le vert sentier qui nous amenait l'un vers l'autre avait
8
une pente si douce, il était entouré de buissons si fleuris, il se perdait dans un si tranquille
9
horizon ! Il a bien fallu que la vanité, le bavardage et la colère vinssent jeter leurs rochers
10
informes sur cette route céleste, qui nous aurait conduits à toi dans un baiser ! Il a bien fallu
11
que nous nous fissions du mal, car nous sommes des hommes.
Ô insensés ! nous nous aimons.
12
Il la prend dans ses bras.
13
CAMILLE.
Oui, nous nous aimons, Perdican ; laisse-moi le sentir sur ton cœur.
Ce Dieu qui nous
14
regarde ne s'en offensera pas ; il veut bien que je t'aime ; il y a quinze ans qu'il le sait.
15
PERDICAN.
Chère créature, tu es à moi !
16
derrière l'autel.
17
CAMILLE.
C'est la voix de ma sœur de lait.
18
PERDICAN.
Comment est-elle ici ? Je l'avais laissée dans l'escalier, lorsque tu m'as fait
19
rappeler.
Il faut donc qu'elle m'ait suivi sans que je m'en sois aperçu.
20
CAMILLE.
Entrons dans cette galerie ; c'est là qu'on a crié.
21
PERDICAN.
Je ne sais ce que j'éprouve ; il me semblé que mes mains sont couvertes de sang.
22
CAMILLE.
La pauvre enfant nous a sans doute épiés ; elle s'est encore évanouie ; viens,
23
portons-lui secours ; hélas tout cela est cruel.
24
PERDICAN.
Non, en vérité, je n'entrerai pas ; je sens un froid mortel qui me paralyse.
Vas-y,
25
Camille, et tâche de la ramener.
26
Je vous en supplie, mon Dieu ! ne faites pas de moi un meurtrier ! Vous voyez ce qui se passe ;
27
nous sommes deux enfants insensés, et nous avons joué avec la vie et la mort ; mais notre
28
cœur est pur ; ne tuez pas Rosette, Dieu juste ! Je lui trouverai un mari, je réparerai ma faute ;
29
elle est jeune, elle sera riche, elle sera heureuse ; ne faites pas cela, à Dieu ! vous pouvez bénir
30
encore quatre de vos enfants.
Eh bien ! Camille, qu'y a-t-il ?
31
32
33
Camille rentre.
CAMILLE.
Elle est morte.
Adieu, Perdican !
Il l'embrasse ; on entend un grand cri
Camille sort..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Andromaque, Acte III, scène 8 (v.992-1011) Le dilemme tragique & le registre pathétique
- Explication linéaire n°2 : Molière, Le Malade imaginaire, Acte III, scène 3
- Le Jeu de l’Amour et du hasard- extrait de la scène 8 de l’acte III– récapitulatif de cours pour une analyse linéaire à l’oral
- Analyse linéaire 1 : Acte III, scène 5 Molière, Le Malade Imaginaire, 1673.
- LL Molière, Le Malade imaginaire , Acte III scène 10 de « par ma foi…à …le poumon »