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Se sentir libre implique -t-il qu'on le soit ?

Publié le 15/05/2020

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« Se sentir libre implique -t-il qu'on le soit ? Introduction Nul doute qu'il existe, entre le sens commun et la philosophie, un incommensurable abîme sur la conception de laliberté humaine.

Si le premier consacre un global et vulgaire « fais ce qu'il te plaît », la seconde est riche d'uneréflexion complexe et de points de vue variés sur la nature de la liberté humaine.

Une telle notion reçoit en effet enphilosophie, de manière problématique, diverses déterminations (psychologiques, politiques, morales). Toutefois, nombreuses sont les réflexions qui se rejoignent sur un caractère particulier de la liberté humaine : jamaisconcrètement atteinte, celle-ci affirme plutôt une tendance humaine irrépressible fondée sur l'affect.

Il semble quela liberté soit le but universellement reconnu de l'activité humaine, basé sur le sentiment moral d'être libre. Nous nous interrogerons alors sur la valeur d'un tel sentiment.

Est-il le principe fondateur d'un but accessible ou aucontraire une simple tendance illusoire des hommes refusant toutes les servitudes et déterminations inhérentes àl'existence concrète ? I) L'illusion du sentiment de liberté Bien que toute la civilisation occidentale repose sur l'affirmation de l'existence de la liberté humaine commeexpérience concrète, nombreux sont ceux qui rejettent une telle position.

Si la liberté est compréhensible commevaleur, c'est parce qu'elle n'a de sens qu'à travers le sentiment qu'éprouve l'humain qui accomplit une épreuve,relève un défi.

Cet acte détermine alors une liberté négative, qui se comprend comme délivrance d'unedétermination, d'une situation asservissante.

La valeur d'un tel sentiment de liberté serait alors purementpsychologique.

Le sens d'une telle liberté, négativement déterminée en fonction de l'épreuve, sera mêmeindéterminé puisque reposant sur un sentiment indéfinissable, simple moteur d'une réaction face à une situationéprouvante. Le fait est que de puissants arguments sont avancés par nombreux penseurs pour affirmer le caractère illusoire d'untel sentiment. Leibniz, par exemple, reprenant l'exemple de la légende du paradoxe de l' « âne de Buridan » (cf.

Nouveaux essais sur l'entendement humain ), nous donne à voire les déterminations psychologiques (inconscientes), invisibles et invincibles, qui pousse l'âne a choisir une voie plutôt que l'autre.

Ce paradoxe est fondé sur l'exemple d'un âne,également affamé et assoiffé, qui se trouve à égale distance d'un picotin d'avoine et d'un seau d'eau et qui finit parmourir, incapable de choisir en priorité l'une des deux possibilités.

Cette légende fut construite pour accentuer ladifférence entre l'animal et l'homme, prônant la faculté humaine à faire un « choix par hasard » pour ne pas selaisser « bêtement » mourir.

Ce raisonnement par l'absurde, développant l'idée paroxystique du « dilemme », permit àLeibniz de battre en brèche l'idée d'une « liberté d'indifférence » (« qui ne saurait avoir lieu dans l'univers, dans l'ordre de la nature », selon lui) en défendant une position « déterministe ». D'une manière très différente, la position hégélienne affirme également l'idée d'une liberté humaine illusoire, fictive.Ce dernier construisit, de fait, une pensée toute entière centrée sur la notion métaphysique d' « Esprit » (« Geist »). Celui-ci serait le moteur invisible et absolu de nos existences et de nos choix.

Nous ne serions, selon Hegel, que lessimples représentants de sa volonté d' « auto-affirmation », chacun de nos choix, illusoirement libres, n'étant que lasimple actualisation de sa volonté profonde, que nous ne saurions contrôler, bien au contraire.

(cf.

Phénoménologie de l'Esprit ).

Nos actes seraient bien plutôt l'expression de la ruse de cette « Raison » suprême, Spirituelle, nous gouvernant insidieusement.

Pour étayer sa thèse, Hegel, détermina, dans la même œuvre, l'existence humainecomme soumise à un principe conflictuel essentiel : celui qu'il nomma « Dialectique du Maître et de l'esclave ».

Enson sens, chaque conscience de soi s'oppose originellement aux autres, étrangères.

C'est une relation d'oppositionet de domination qui est ici consacrée comme indépassable, car originelle.

Celle-ci sape, dans ses fondementsmêmes, toute idée d'une possible liberté existante.

C'est bien plutôt une relation de d' « interdépendance » qu'Hegeldécrit dans cet antagonisme, puisque l'esclave accepte sa condition pour survivre et le Maître devient, finalement,dépendant de son esclave dans l'effectuation des tâches quotidiennes.

Aucune liberté véritable n'est donc reconnuepar Hegel, valorisant la simple illusion d'un tel sentiment pour l'accomplissement de l'Esprit, seul véritable but de lanature et de l'existence.. »

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