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Rimbaud, Conte

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Rimbaud, Conte Ce document contient 2074 mots soit 5 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« Demande d'échange de corrigé de HERRY Laurent ( [email protected] ). \Sujet déposé : Un Prince était vexé de ne s'être employé jamais qu'à la perfection des générosités vulgaires.

Il prévoyaitd'étonnantes révolutions de l'amour, et soupçonnait ses femmes de pouvoir mieux que cette complaisanceagrémentée de ciel et de luxe.

Il voulait voir la vérité, l'heure du désir et de la satisfaction essentiels.

Que ce fût ounon une aberration de piété, il voulut.

Il possédait au moins un assez large pouvoir humain.Toutes les femmes qui l'avaient connu furent assassinées.

Quel saccage du jardin de la beauté ! Sous le sabre, ellesle bénirent.

Il n'en commanda point de nouvelles.

– Les femmes réapparurent.Il tua tous ceux qui le suivaient, après la chasse ou les libations.

– Tous le suivaient.Il s'amusa à égorger les bêtes de luxe.

Il fit flamber les palais.

Il se ruait sur les gens et les taillait en pièces.– La foule, les toits d'or, les belles bêtes existaient encore.Peut-on s'extasier dans la destruction, se rajeunir par la cruauté ! Le peuple ne murmura pas.

Personne n'offrit leconcours de ses vues.Un soir il galopait fièrement.

Un Génie apparut, d'une beauté ineffable, inavouable même.

De sa physionomie et deson maintien ressortait une promesse d'un amour multiple et complexe ! d'un bonheur indicible, insupportable même !Le Prince et le Génie s'anéantirent probablement dans la santé essentielle.

Comment n'auraient-ils pas pu en mourir? Ensemble donc ils moururent.Mais ce Prince décéda, dans son palais, à un âge ordinaire.

Le prince était le Génie.

Le Génie était le Prince.La musique savante manque à notre désir. Jean Nicolas Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854 à Charleville et est mort le 10 novembre 1891 à Marseille àl'âge de 37 ans.

Arthur Rimbaud a été celui qui sans cesse, s'est trouvé en instance de partir.

On a dit souvent deRimbaud qu'il était l'homme aux semelles de vent, le voyageur qui, de Charleville à Paris puis d'Aden au Harrar, atoujours voulu aller plus loin.

Par ailleurs Rimbaud a très peu écrit et cela seulement durant 5 ans de 15 ans jusqu'à20 ans.

En outre il reste de ses écrits des poèmes versifiés et deux recueils de poèmes en prose intitulés : Unesaison en enfer et Les Illuminations ; puis il a été entre autre trafiquant d'armes et explorateur avant de succomberd'une tumeur au genou. Comme tant d'autres poèmes de Rimbaud, Conte est une petite fantaisie métaphysique, une allégorie en quelquesorte, sur le thème du rapport du tragique de l'homme à l'Absolu.

Dans l'espoir de hâter « l'heure du désir et de lasatisfaction essentiels » (ligne 4), il entreprend l'élimination physique de tout ce qui fait le quotidien de sa viemédiocre : femmes, courtisans, palais...

Mais ses violences se révèlent être infructueuses.

Survient alors un Géniemerveilleux qui lui inspire un amour d'abord passionné puis mortel tous deux extatiques mais profondément illusoirescomme un rêve de poète où se détache bien sûr Rimbaud à l'arrière-plan comme nous le verrons à travers sonpropre message dans ce Conte qui aura bien entendu sa moralité.

On admirera l'art avec lequel il oriente sadestruction des opinions reçues, des idées établies, sous les traits d'un orgueilleux et enfantin despote oriental quitente lui aussi de changer la vie ; encore que d'une manière plus ou moins féconde, Rimbaud ait entre autre rêvé,comme il l'écrit dans son Alchimie du verbe, à des révolutions de m½urs, à des déplacements de races et decontinents, autrement dit à de vastes mouvements moraux et historiques qui pourraient mener les peuples ailleurs ;il fallait creuser les secrets – les vies souterraines de la conscience comme aurait dit Nietzsche – quipermettraient de changer la vie.

Rarement d'ailleurs n'a-t-on vu d'artiste se révoltant avec autant de violencecontre l'éternel ordre des choses, de manière plutôt délibérée pour employer un euphémisme.

En poésie, on le saitd'après sa lettre du voyant, Rimbaud détestait tous ces amuseurs publics qui ne font que jongler avec les rimes etles hémistiches.

Plus ambitieux qu'eux, le poète du Bateau ivre a voulu se faire voyant par un « long, immense etraisonné dérèglement de tous les sens ».

Tentons donc de nous instruire de sa vision à travers ce Conte. L'oxymore « générosités vulgaires » aux lignes 1et 2 donne déjà un tour philosophique au texte : en effet c'estcomme si le Prince n'avait vécu jusqu'alors dans un profit qui ne correspondrait pas à son rang social qui est celui «du ciel et du luxe » (ligne 3) : le prince est donc richissime et déifié mais cela ne lui suffit pas.

En fait il « étaitvexé...

» (Ligne 1) et il « soupçonnait ses femmes de pouvoir mieux que cette complaisance...

» (Lignes 2 et 3).Remarquez l'ironie exorbitante de « Que ce fût ou non une aberration de piété, il voulut.

Il possédait au moins unassez large pouvoir humain.

» (Lignes 4 et 5) où le substantif « piété » vient tout juste faire écho à « complaisance» (ligne 3) et à « générosités » (ligne 1) où tout comme Pascal nous pourrions dire que « la vraie morale se moquede la morale » : on se délecte ici d'une ironie philosophique qui annonce une violence pourtant non contenue.

Dansce premier paragraphe, nous avons aussi : « Il voulait voir la vérité (quelle vérité ?), l'heure du désir et de lasatisfaction essentiels.

» (Lignes 3 et 4), comme un Epicurien dans une recherche « essentielle » des plaisirs ; parailleurs le mot « essentielle » revient à la ligne 17 quand il est fait mention « de la santé essentielle » comme d'uneextase venant « d'un bonheur indicible, insupportable même ! » (Ligne 16). Mais il est déjà fait un bilan (ligne 12) du fait que de donner la mort n'aboutit pas à la jouissance : « Peut-ons'extasier dans la destruction, se rajeunir par la cruauté ! » En effet nous avons ici affaire à une mort symbolique,générée par la « cruauté », la « destruction » massives d'une volonté de nuire aux règles, aux bonnes m½urs, à lamorale.

Car dans le texte en question le Prince tue par trois fois, avec surtout des passés simples qui marquent bienla brutalité du Prince que nous pouvons assimiler à la « sauvagerie iconoclaste » de Rimbaud en tant que poèterévolté face au système..

Remarquons ces extraits : « Toutes les femmes qui l'avaient connu furent assassinées.

». »

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