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VENUS ANADYOMENE DE RIMBAUD

Publié le 09/03/2024

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« Vénus Anadyomène d’Arthur Rimbaud Introduction Les Cahiers de Douai est le recueil de poèmes que Rimbaud a écrit à l’occasion de ses fugues en 1870 et d’où est extrait le sonnet “Vénus Anadyomène”.

Le poème décrit une femme en utilisant les différentes parties de son corps.

Il commence par la comparer à Vénus, la déesse de la beauté, mais montre ensuite qu'elle est en réalité vulgaire, laide et malade.

Cela permet à Rimbaud de remettre en question la poésie classique et de proposer une nouvelle esthétique poétique. .Ainsi, nous pourrons nous demander comment ce poème constitue une sorte de parodie de la Vénus sortie des eaux mais aussi un rejet de la poésie lyrique traditionnelle. Nous expliquerons d’abord en quoi ce poème est une parodie, ensuite, nous montrerons comment Rimbaud dans ce poème rejette tout ce qui est poésie traditionnelle. I.

Une parodie a- Le détournement du tableau vers la dérision On voit d’emblée la volonté parodique de Rimbaud qui reprend un grand poète de la pléiade pour déformer ses mots.

Les premiers mots du poème : “Comme d’un cercueil” rappellent le premier vers d’un poème de Ronsard : “Comme un chevreuil”.

Les sonorités sont très similaires. Le titre de ce sonnet, composé du nom propre « Vénus » et de l'adjectif savant, directement issu du grec, « anadyomène », qui signifie « qui sort de l'eau », semble annoncer un poème sérieux et à la gloire de cette Vénus.

Le nom de vénus, déesse de l'amour, évoque féminité, beauté.

Mais, on est déçu, puisque au premier vers du sonnet, la Vénus est découverte sortant d'un « cercueil » qui suggère la mort. Si les couleurs présentes dans les vers 1 et 2 : “vert” ; “blanc” ; “bruns” sensées désigner la mer et l’écume de manière méliorative qualifient en fait une baignoire usée.

La traditionnelle coquille de laquelle sort la Vénus est remplacée par Rimbaud par L’adjectif épithète péjoratif “vieille” qui qualifie la “baignoire” (vers 3) construite dans un matériel peu noble « vert en fer blanc » (vers 1), ce qui ne laisse pas voir une Vénus aussi belle que prévue. De même, la femme présentée ici contraste avec la beauté de la Vénus.

La femme est vieillissante (« déficits assez mal ravaudés » vers 4), les « cheveux bruns » s'opposent au blond vénitien souvent attribué à Vénus.

Le tableau que nous propose Rimbaud se présente donc d'emblée comme une parodie du motif original, avec un portait particulièrement dépréciatif, faisant ainsi de son poème un contre-blason. b- Un portrait dépréciatif La Vénus est présentée comme une personne vieille : « cercueil » (vers 1), « déficits assez mal ravaudés » vers 4.

L'expression « fortement pommadés » (vers 2) suggère des soins, incapables de lutter contre la laideur due à l'âge. L'allitération en [S] du vers 4 traduit l'amollissement de la chair. Femme sans grâce : « lente et bête » (vers 3).

Le terme « bête » peut également conférer une dimension animale à la femme « bête » vers 3, « échine » vers 9, « croupe » vers 13.

L’animalisation se poursuit car Rimbaud évoque, non pas le cou, mais le “col” de la femme.

On assiste à une sorte de transformation en.... »

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