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René Caillié

Publié le 16/05/2020

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« René Caillié1799-1838 René Caillé est le fils d'un bagnard.

Au moment où il vient au monde à Mauzé, le 17 novembre 1799, son père, boulanger deprofession, entre, non loin de là, pour n'en plus sortir, au bagne de Rochefort : lourdes suites d'une obscure histoire de vol insignifiant,greffée sur de malencontreux exploits d'ivrogne.

C'est à Rochefort, avec sa mère, qu'il passe les douze premières années de sa vie ;puis, quand celle-ci meurt, il rentre à Mauzé où, ses brèves études terminées, il devient, sans goût, par la volonté d'un oncle,cabaretier et son tuteur, apprenti cordonnier.

Peut-être le malheur infamant qui frappe les siens est-il à l'origine d'un certain repliementsur lui-même, d'un désir passionné de réhabilitation par un exploit à sa portée ; encore faut-il que le terrain s'y prête. Quel que soit le moment où il commence à penser à Tombouctou, en juin 1816, pour gagner le Sénégal, il s'embarque commedomestique d'un officier.

Par un bienheureux hasard, au lieu de monter sur la Méduse dont le naufrage est resté célèbre, il prend placesur la Loire dont le voyage s'accomplit sans histoire.

Sitôt arrivé ou presque, il apprend qu'en Gambie une expédition anglaise seprépare, une fois de plus, à pénétrer à l'intérieur des terres.

La bourse vide, il quitte Saint-Louis à pied pour la rejoindre, s'arrêteépuisé à Gorce et échoue finalement à la Guadeloupe.

Il n'y reste guère.

Par le détour de Mauzé, il revient en Afrique, réussit cette foisà rejoindre la mission anglaise et participe, après son échec, à son lamentable retour (1819).

Malade, il rentre en France.

Au bout dequelques années, un commerçant bordelais lui facilite une nouvelle installation à Saint-Louis (1824).

Nous approchons du grandvoyage, mais nous n'y sommes point encore.

Pensant partir de chez les Maures Brakna pour s'enfoncer au cOeur du continent, il vavivre près d'un an de leur vie.

Mais désespérant d'obtenir des autorités françaises le concours pécuniaire qu'il juge alors nécessaire, ilrenonce à son plan et offre ses services aux Anglais.

Ceux-ci lui confient, au Sierra Leone, la direction d'une fabrique d'indigo, maisrestent sourds à ses projets d'exploration.

Il les quitte alors et, sans appui officiel, sans bruit, gagne enfin Kakondy, à l'entrée du RioNunez (1827).

Il est à pied d'Oeuvre.

Voilà dix années qu'il piétine, semble-t-il, mais qu'il assure, en fait, le succès de son entreprise. Il comprend qu'un voyageur riche, chrétien, européen sera assassiné ou pour le moins rançonné jusqu'à épuisement et refoulé.

Déjà iln'a pu séjourner chez les Maures Brakna qu'en se donnant pour un Français désabusé aspirant à se convertir à l'Islam.

Désormais, ilse dit musulman : né à Alexandrie, ce qui doit justifier la couleur de sa peau, la religion qu'il prétend professer et la route poursuivie, ilest un esclave des chrétiens évadé ou libéré que les soldats de Bonaparte, lors de l'expédition d'Égypte, ont ravi en son jeune âge etqui cherche à regagner sa ville natale.

Vêtu en musulman, pourvu au départ d'une médiocre pacotille et de trois cents francssoigneusement dissimulés, vivant plus encore de dons et d'hospitalité, il progresse presque jusqu'au bout en s'agrégeant à des troupessuccessives de commerçants.

Que de dangers malgré son expérience, son subterfuge et ses précautions ! Il est à la merci d'unemaladresse de sa part, de la curiosité incessante et intempestive des naturels surtout lorsqu'il prend les précieuses notes de route sanslesquelles le voyage serait vain. De Kakondy à Djenné, c'est une longue marche à pied de plus de 1 500 kilomètres et de près d'un an à travers le pays noir.

Que defatigue déjà ! Les marches l'épuisent, la fièvre, une plaie au pied, le scorbut enfin, le terrassent et l'obligent à faire, en cours de route,un séjour prolongé à Timé.

A Djenné, il monte dans une pirogue : un mois de navigation inconfortable sur le Niger et, le 20 avril 1828,il entre à Tombouctou.

Le voilà au but, mais non au terme de son voyage.

Quelle satisfaction, mais quelle déception ! Tombouctou, oùle major Laing vient de le précéder et dont il sait déjà la fin tragique, bien déchue, étouffée par les Touaregs, moins importanteassurément que Djenné, n'a rien de la prestigieuse cité que l'on imaginait.

Aussi ne s'attarde-t-il pas.

Quinze jours après son arrivée, ilrepart : non par le chemin de l'aller, solution trop peu probante et inconciliable avec la fable qui l'a si bien servi jusqu'ici, mais par lenord, vers le Maroc. Et c'est la dure traversée du Sahara entreprise à la plus mauvaise saison ou presque.

Par Araouan, le puits de Télig, près de Taodeni,suivant la route des esclaves, il gagne le Tafilelt.

La caravane est imposante : plus de quatre cents hommes, de mille quatre centschameaux, mais l'eau est chichement mesurée.

Il connaît le vent de sable, il éprouve la soif et, pour bien lui rappeler le danger quisans cesse plane spécialement sur sa tête, il passe à l'endroit même où Laing a été assassiné.

Voyage pénible où Caillié souffre de soninaccoutumance au pays et au chameau, plus encore, peut-être, dans sa sensibilité à fleur de peau, de la rudesse de ses compagnons,d'une incompréhension mutuelle, mais voyage sans incident et sans à-coup.

Et le voilà en juillet au Maroc.

Il troque son chameau pourun âne, seule monture que ses maigres ressources lui permettent de s'offrir.

Il traverse Fès, Meknès, Rabat, plus misérable que jamais; mais aussi, perdu dans la foule, il passe, fort heureusement, inaperçu et, le 7 septembre, il atteint Tanger.

Reste alors le pas le plusdifficile à franchir peut-être : abandonner son personnage d'emprunt.

Grâce au vice-consul de France, Delaporte, il est hébergésecrètement au consulat et, déguisé en matelot, embarqué sur la goélette de la marine royale La Légère venue tout exprès lechercher. Caillié rentre en France.

Ses justifications sont telles que les milieux savants n'hésitent pas à reconnaître et à proclamer l'authenticitédu voyage et du séjour à Tombouctou.

La Société de géographie le reçoit solennellement en une séance où se pressent les célébrités,elle lui remet le prix promis au "vainqueur de Tombouctou", elle lui décerne sa médaille d'or, sans omettre, délicatement, d'associer lamémoire de Laing à cet hommage.

Les pouvoirs publics ne sont pas en reste et, nonobstant les éternelles difficultés administratives etbudgétaires que Caillié ressent parfois amèrement, lui assurent une pension.

Que de contrastes dans cette apothéose : la brusquecélébrité, la considération qui s'attache à l'humble fils de bagnard, la médiocrité des moyens et la grandeur de l'exploit, l'échec desexpéditions avouées et le succès de la tentative privée, l'attente du monde savant et l'imprévu de la réalisation ! Mais quel feu de pailleaussi ! A trente ans, Caillié est un homme fini : sa santé est si ébranlée que c'en est fait d'un retour en Afrique et des nouveauxvoyages que son imagination se plaît parfois à envisager.

Marié, il va se terrer à la campagne, traîne les dernières années de sa vie àMauzé, puis à Beurlay, puis à la Baderre et meurt le 17 mai 1838, entre sa femme et ses quatre enfants, propriétaire agricole et mairede son village.. »

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