RDA (1985-1986)

« RDA (1985-1986) L'année 1985 s'est achevée sans qu'Erich Honecker, le chef d'État de la République démocratique allemande (RDA), ait pu effectuer en Allemagne fédérale la visite tant attendue.

Mais on aurait tort d'y voir l'indice d'un raidissement des relations interallemandes.

En février 1986, Horst Sindermann, président de la Chambre du peuple et numéro trois du régime est-allemand, s'est déclaré "convaincu", à l'issue d'un voyage en RFA, que Honecker y serait reçu en 1986. Un important accord culturel liant les deux pays a d'ailleurs été élaboré dans cette perspective.

On a en outre constaté en 1985 un léger accroissement du volume des échanges économiques et de la circulation des personnes entre les deux pays. Remarquable, cette quasi-insensibilité du baromètre des relations interallemandes aux aléas de la conjoncture "locale" comme internationale! Faut-il rappeler qu'en mars 1985, un officier américain est tombé en territoire est-allemand sous les balles d'un soldat soviétique? Et encore qu'au mois d'août 1985, la secrétaire du ministre de l'Économie de Bonn, une secrétaire à la Chancellerie et surtout Hans-Joachim Tiedge, responsable de la section "RDA" du contre-espionnage ouest-allemand, sont passés à l'Est, provoquant le limogeage du chef des services secrets de RFA? "Pas de quoi en faire un fromage!", devait déclarer à la foire de Leipzig Franz-Josef Strauss, donnant le ton des réactions à Bonn.

Et Honecker d'abonder dans son sens: "Le ciel peut parfois apparaître nuageux, mais je dois dire que la direction de l'État est-allemand envisage l'avenir avec le plus grand optimisme." Optimisme renforcé par les succès remportés par la politique de désenclavement de la RDA vis-à-vis de l'Europe capitaliste: visite de Honecker à Rome (où il a été reçu par le Pape) en avril 1985, visite de Laurent Fabius à Berlin-Est (juin 1985) à l'occasion de laquelle a été décidé un doublement des échanges entre les deux pays.

Après l'éviction de Konrad Naumann (novembre 1985), ex-"patron" du SED (Parti socialiste unitaire), et la mort du général Heinz Hoffmann, ministre de la Défense, Honecker a les mains plus libres pour poursuivre cette politique d'ouverture mesurée. Autre sujet de satisfaction pour le régime, les bonnes performances économiques enregistrées en 1985, dernière année du Plan quinquennal.

Avec le plus haut niveau de vie des pays de l'Est et un honorable taux de croissance économique de 4,8% (supérieur aux prévisions du Plan, 4,4%), la RDA est restée le cheval de flèche des pays du CAEM.

En 1985, chaque citoyen de RDA a mangé en moyenne 96 kilos de viande, 15,9 kilos de beurre.

45% des foyers est-allemands ont une voiture, 99% un réfrigérateur, 93% la télévision.

Outre le développement général de la production de matières premières et de biens industriels (le Plan a été nettement dépassé pour l'extraction du lignite et dans les chantiers navals), les autorités soulignent l'amélioration de la productivité par la rationalisation du travail, l'effort produit dans les secteurs de pointe (bureautique, robots industriels) et surtout la croissance importante enregistrée dans le secteur des biens d'équipement privés (magnétophones, téléviseurs couleur...), du bâtiment (121 000 nouveaux logements contre 118 000 prévus par le Plan) et de la consommation alimentaire (fruits: +42%, légumes: +34%).

Le volume des échanges extérieurs s'est accru de 3,5% en 1985 et la balance du commerce extérieur a été excédentaire.

Pour l'année 1986, le taux de. »