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RABELAIS: GARGANTUA : Dizain " Aux lecteurs " et prologue (lecture analytique)

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : RABELAIS: GARGANTUA : Dizain " Aux lecteurs " et prologue (lecture analytique) Ce document contient 1526 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« RABELAIS: GARGANTUA : Dizain " Aux lecteurs " et prologue (lectureanalytique) COMPRÉHENSION 1.

Les rapports de l'auteur et du lecteur : ce dizain, qui figure en tête duroman, apparaît comme une profession de foi parfaitement claire, au contrairedu prologue, où les intentions de l'auteur sont présentées de façon ambiguë.Le ton en est direct et amical.2.

Le lecteur : Rabelais l'invite à garder un esprit ouvert sans se formaliser nirien interpréter à mal (il ne doit pas se " scandaliser ").

Il ne trouvera rien dedangereux dans le livre.3.

Le contenu de l'ouvrage et sa justification : il n'y faut pas chercher unenseignement utile au perfectionnement moral.

Il s'agit seulement de seperfectionner dans le domaine du rire.

Cette conception de la créationlittéraire se justifie par le souci déclaré de Rabelais de venir en aide auxaffligés et aussi par une raison d'ordre philosophique : le propre de l'homme(ce qui le distingue des autres êtres) est le rire.

Il est donc utile, et légitime,d'écrire sur un thème qui concerne l'homme au premier chef, car il a autant ledroit de rire que de penser.

C'est dans le rire qu'il faut saisir la pensée del'auteur.La seconde édition connue du Gargantua (éd.

Juste, Lyon, 1535) donnait, à la suite du dizain, le conseil : " Vivez joyeux ".

Ainsi se trouve confirmée la conclusion du Pantagruel qui invite àvivre en " bons pantagruélistes ", c'est-à-dire " en paix, joye, santé, faisant toujours grande chère ".En classe, il sera bon de grouper les explications du dizain et du prologue, pour en faire ressortir les contrastes.Document : Dizain de Maistre Hugues Salel, au début du Pantagruel.4.

Les intentions de Rabelais dans le prologue et le problème posé : ce prologue a suscité de nombreusesdiscussions.

Il pose le problème du sens que Rabelais a voulu donner à son oeuvre.

Faut-il s'en tenir au sens littéral,et n'y voir que matière à rire, ou chercher un sens caché, un message philosophique ou politique ? Il contraste, entout cas, avec l'avis au lecteur, dont les intentions semblent fort claires.

Rabelais, ici, prend plaisir à déconcerter.Ses affirmations contradictoires restent ambiguës : ceux qui s'efforcent de donner à son oeuvre une interprétationsecrète ne sont pas moins dans l'erreur que ceux qui s'arrêtent au sens littéral.Le ton est celui d'une parade de foire, d'un boniment de charlatan où se mêlent avec une éblouissante virtuositél'érudition, l'enthousiasme humaniste et la bouffonnerie, la solennité du ton oratoire et l'aisance de la conversationfamilière.5.

Les comparaisons visent au même but : marquer le contraste entre l'apparence et la réalité profonde (Silène etles boîtes, Socrate et les Silènes).

Elles tendent à prouver la nécessité d'interpréter convenablement le Gargantuapour y découvrir une portée morale au-delà des fictions bouffonnes.Le second paragraphe, où l'auteur interpelle son lecteur, illustre le même dessein et le précise par une troisièmecomparaison entre les " titres " facétieux de ses livres et l'" enseigne " d'une boutique.

Deux proverbes soulignent ledanger de se fier aux apparences trompeuses (" habit " du moine, " cape ").

Ils indiquent au lecteur la méthode àsuivre pour déchiffrer correctement la pensée de l'auteur (" ouvrir ", " soigneusement peser ").

S'il ne faut pass'arrêter au sens littéral, mais le dépasser (" toutefois pas demeurer là ne faut "), il convient pourtant de tirer toutle plaisir possible de ces " matières assez joyeuses ".

La signification de l'oeuvre est à deux degrés, le rire qu'elleprovoque étant le symbole de la pensée qu'elle renferme.6.

L'idée centrale est précisée par deux comparaisons (la " bouteille " à crocheter, l'os à moelle : un effort est requisdu lecteur).

La première, qui convient à une assemblée de buveurs, est rapide.

Le ton humoristique sur lequel laseconde est longuement développée n'exclut pas le sérieux de la pensée (la référence à " Platon ", le terme de "philosophe ").

La précision des substantifs décrivant les sentiments du chien et des verbes notant ses attitudes, ensix groupes parallèles, invitent à transposer les efforts de la bête et sa récompense finale sur un tout autre plan,celui du lecteur (motif qui l'induit à cette " étude ") et du profit auquel il " prétend ".

Les mérites de cettedescription vivante sont d'autant plus remarquables que chaque terme peut s'appliquer aussi bien au chien qu'aulecteur (" dévotion ", " ferveur ", " prudence ", " diligence ").

La valeur de l'expression " un peu de moelle ",apparemment restrictive, sera d'ailleurs justifiée plus loin.7.

Une nouvelle comparaison, très expressive, entre le lecteur et le chien de chasse à la poursuite d'un gibier estintroduite par celle du manège du chien (" fleurer ", " sentir ").

Elle démontre de même la nécessité de l'activité del'esprit au cours de la lecture, mais en termes plus vigoureux (" leçon et méditation "), soulignés par des épithètesen chiasme.

L'image de la moelle est reprise et précisée encore par le qualificatif " substantifique ", qui lui donnetoute sa valeur, en même temps que l'assimilation aux " symboles pythagoriques ", est explicitée.

L'idée centraleparaît parfaitement dégagée cette fois.

Et l'auteur promet du même coup, à ses lecteurs, l'acquisition de la sagesseet la révélation d'une doctrine absconse dans les domaines les plus divers.

Toutefois l'ironie des expressions " hautssacrements " et " mystères horrifiques " (au sens propre : qui font dresser les cheveux sur la tête) incite auscepticisme.

Elle amorce la mise en garde contre les interprétations abusives que le lecteur pourrait faire d'uneoeuvre dont le rire reste la visée essentielle.

L'exemple des commentaires et des gloses dont on a surchargé etdéfiguré (" calfreter ", c'est-à-dire vraisemblablement calfater : combler les trous) L'Iliade et L'Odyssée, celui desMétamorphoses d'Ovide, où l'on a voulu voir des mystères qui annonçaient l'Évangile, dénoncent les erreurs dont lelecteur de ces " joyeuses chroniques " doit se garder.

Il lui est recommandé, au contraire, de se mettre à l'unissonde l'auteur.

C'est dans l'allégresse, en s'adonnant aux plaisirs naturels pour un bon vivant, que notre pantagruéliste. »

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