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Qu'est-ce que la laïcité ? de Henri Pena-Ruiz (fiche de lecture)

Publié le 17/05/2020

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« Qu'est-ce que la laïcité ? de Henri Pena-Ruiz (fiche de lecture) « Les trois mille morts des Twin Towers semblent faire écho aux trois mille morts de la Saint Barthélemy » L'auteur... Henri Pena-Ruiz est professeur de philosophie au lycée Fénelon et maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris.

Il était membre de la commission surla laïcité, présidée par Bernard Stasi, qui a rendu un rapport à Jacques Chirac. La problématique d'ensemble... Certains hommes croient en un dieu ; d'autres en plusieurs ; d'autres encore sont athées ou agnostiques.

Tous ont à vivre ensemble.

Cette vie commune doit assurer àchacun sa liberté de conscience.

La puissance publique promeut le bien commun.

Elle doit donc être neutre sur le plan confessionnel et développer l'exerciceautonome du jugement afin que tous apprennent à vivre leurs convictions sans fanatisme ni tolérance.

La laïcité est donc, non pas l'ordre d'une option spirituelleparticulière, mais une condition de possibilité fondamentale de la vie publique.

Tout au long de son livre, Pena-Ruiz explique donc ce qu'est pour lui la laïcité et cequ'elle doit être dans un Etat comme le notre mais aussi comment la rendre possible.

Il tient un propos défensif sur le concept de laïcité.

A cette fin, son livre estconstitué de deux grandes parties : Le sens de l'idéal laïque et la laïcité aujourd'hui. Résumé du livre... Le sens de l'idéal laïc • Chap.1 Le mot, le principe, l'idéalA l'origine, laïcité qui vient du grec laos signifiant l'unité de la population, le laïc est l'homme du peuple qui n'a pas le pouvoir de dire et d'imposer ce qu'il convientde croire.

Il y a donc un principe de liberté et d'égalité vis-à-vis de la croyance.

Entre le bien commun et les hommes, nul privilège de fait ne doit s'imposer, aucuneconfession particulière ne doit devenir une norme publique : la République n'est pas arbitre des croyances.

On a donc une première définition, positive, de la laïcitécomme l'affirmation originaire du peuple comme union d'hommes libres et égaux.Cependant, la neutralité confessionnelle de l'Etat laïque ne signifie pas qu'il soit désormais indifférent à toute valeur et à tout principe.La neutralité de l'espace publique laïque ne peut prêter à malentendu : elle n'exprime aucun relativisme et n'est donc pas opposable au pluralisme, ni à la séparationjuridique de l'Eglise et de l'Etat qui constitue à la fois sa condition et sa garantie.

Deux idées majeures sont donc impliquées dans l'idéal laïque : une démarcationentre ce qui est commun à tous et ce qui relève de la liberté individuelle, et une souveraineté de la volonté.La vie commune n'implique pas qu'autrui ait un droit de regard sur ma conscience et m'impose une religion, mais elle requiert que nous observions les règles de lacoexistence de nos libertés.

La laïcité a donc pour référence la chose commune à tous.

« Bien commun », res publica, a donné république.

L'idée de laïcité vise l'unitépremière du peuple souverain, fondée sur la stricte égalité de droits de ses membres.Le terme laïc désigne tout simplement l'homme alors que le clerc est celui qui est dévolu à un rôle directeur dans l'administration de la foi.

La religion n'a pas lemonopole de la spiritualité : art, science, culture…Le recours au pouvoir est ambigu.

Pour A.Comte, le pouvoir spirituel joue d'ailleurs le rôle d'une mise à distancedes intérêts immédiats.Il faut donc distinguer religion, comme croyance unissant librement les fidèles, et cléricalisme en tant qu'ambition toute temporelle de domination qui va bien au-delàde l'autorité légitime.L'idéal laïc n'entre donc pas en contradiction avec les religions mais avec la volonté d'emprise de leur cléricalisme.

Il existe deux régimes d'autorité : définir lesprincipes et exercer un magistère.

Le cléricalisme confond et subordonne les deux.

Le danger est une pointe extrême d'un cléricalisme radicalisé en intégrisme (cf.

:Twin Towers, Saint-Barthélemy…) S'exprimer dans le débat public, ce n'est pas disposer d'une emprise sur l'espace public : l'Eglise peut dire publiquement sonhostilité à la pilule du lendemain, elle n'a pas à exiger d'être consultée comme telle. • Chap.2 Un peu d'histoireA partir du moment où pouvoir politique et pouvoir religieux ne sont plus confondus, la question de leurs rapports ne se pose plus de manière conflictuelle qu'enraison de deux prétentions : aspiration du pouvoir clérical à un pouvoir politique et celle du politique à un contrôle de la religion.

Dans tous les cas, la maîtrise de lapuissance temporelle par une religion dominante conduit à des atteintes à la liberté, assorties parfois de tortures et d'exécutions (Saint-Barthélemy).

L'Etat instrumentde la domination (César) diffère radicalement de l'Etat-République comme auto-organisation du peuple souverain (Marianne) ; et la religion comme témoignagespirituel (Dieu esprit) se distingue de la religion compromise dans la domination temporelle (Dieu pouvoir).

La religion comme affaire purement spirituelle nesaurait être confondue avec l'existence temporelle telle qu'elle est réglée par le pouvoir politique (César).

Il y a donc deux royaumes, celui d'ici-bas, et celui de Dieu.La distinction christique des deux royaumes laissait ouverte la question de leur rapport. • Chap.3 L'émancipation laïqueLa laïcité ne se contente pas de poser la prééminence du pouvoir temporel mais elle promeut l'indépendance simultanée des religions et de l'Etat.Le chemin ouvert en 1789 aboutira à l'acte de libération mutuelle de la communauté politique et de la spiritualité religieuse en 1905.

C'est toute la sphère spirituellequi se trouve libérée de son assujettissement à la tutelle religieuse.L'émancipation laïque se conduit en deux grands moments : de la tolérance restreinte à la tolérance générale et une césure avec les limites de la tolérance pour établirune affirmation simultanée de la liberté de conscience et de l'égalité éthique des citoyens.

L'autorité tolère ce qu'elle ne veut pas ou ne peut pas empêcher, mais ce quiest simplement toléré reste en position inférieure par rapport à ce qui est donné comme norme.

Les pays qui respectent la liberté de conscience tout en privilégiantofficiellement une religion ne respectent donc pas strictement le principe d'égalité des citoyens.

L'athéisme, par exemple, ne bénéficie pas du même régime que lesreligions officialisées.L'émancipation laïque requiert que les religions cessent d'être impliquées dans la puissance publique.

La laïcité est un principe de droit politique.

Elle recouvre unidéal universaliste d'organisation de la Cité et le dispositif juridique qui tout à la fois se fonde sur lui et le réalise.

Elle se fonde sur trois exigences : la liberté deconscience, l'égalité des citoyens quelles que soient leurs convictions, et la visée de l'intérêt général.L'Etat laïque n'est pas vide puisqu'il incarne le choix simultané de la liberté de conscience et de l ‘égalité, ainsi que de l'universalité qui lui permet d'accueillir tous lesêtres humains, sans privilège.Le principe laïque d'égalité est incompatible avec la moindre discrimination positive ou négative appliquée à la figure athée ou religieuse de la conviction spirituelle. • Chap.4 Croyance religieuse et laïcitéLa manifestation de la foi dans l'espace public doit se distinguer rigoureusement de son emprise sur cet espace.

Parler de « religieusement correct », c'est mettre encause la distinction de la sphère publique et de la sphère privée.Les hommes ne percevraient plus l'Etat que comme l'instrument de leurs intérêts personnels, c'est-à-dire le « privatiseraient » à leurs fins propres et l'idéal laïque neserait plus qu'une fiction nouant deux illusions : une sphère publique définie positivement par la visée du bien commun et une sphère privée pleinement libre dans son. »

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