Qu'appelle-t-on doute méthodique ? En quoi différe-t-il du doute des sceptiques ?
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
Principales différences :1° Le doute méthodique est le doute employé par les savants pour arriver à la certitude scientifique.
C'est un douteprovisoire, un moyen pour l'esprit, de vérifier la valeur de ses connaissances.
— Le doute des sceptiques estsystématique et définitif : ce n'est pas un moyen, c'est une fin.2° Le doute méthodique ne s'applique qu'à la science pure et non aux choses de la vie pratique, et dans ce domainespéculatif il s'incline devant l'évidence.
— Le doute des sceptiques est à la fois spéculatif et pratique.
Niant toutevérité, il nie toute évidence et toute certitude : c'est un doute universel.3° Le sceptique doute parce qu'il ne croit pas à la valeur de la raison.
Le savant, au contraire, doute parce que,croyant à la puissance de la raison, il sait qu'après « avoir rejeté la terre mouvante ou le sable i) il finira par trouver« le roc » sur lequel il veut élever l'édifice scientifique.
Le vrai savant est un douteur qui croit à la science.
« Il nedoute que de lui-même et de ses interprétations » (Cl.
Bernard).
Du rôle des autorités dans les sciences.Rappeler le mot de Bacon : La vérité est la fille du temps et non de l'autorité.
Il veut dire par la que l'autorité desanciens n'est pas le critérium de la certitude ; que la vérité se dévoile avec le temps et que les modernes ont plusde chance de la connaître que les anciens.
Sur ce point, Bacon est d'accord avec Pascal.
Est-ce à dire cependantque, dans la recherche de la vérité, les savants et les philosophes doivent rejeter toute autorité ? Établir les troispoints suivants :
1° La science ne doit pas se contenter des autorités.
— Raisons :a) La science est la connaissance par les causes et par les principes ; elle résulte de l'intuition immédiate ou del'évidence intrinsèque et médiate.
du raisonnement.
Or, la méthode d'autorité ne peut donner qu'une évidence decrédibilité ou extrinsèque : son terme n'est pas la science, mais la croyance.b) L'autorité des devanciers n'est pas infaillible : rien ne prouve qu'ils aient toujours dit.
vrai.c) Se contenter de leur autorité, ce serait condamner la science à l'immobilité et s'interdire tout progrès intellectuel.
2° La science ne doit pas répudier toute autorité.
— Rappeler à ce sujet l'importance du témoignage comme sourcede nos connaissances, et comment en particulier tout progrès scientifique serait impossible si chaque savant devaittout vérifier par lui-même et ne s'en rapporter à aucune autorité.
Ce serait un perpétuel recommencement.Remarquer en outre que la science n'est pas une oeuvre exclusivement individuelle, mais une oeuvre collective, oùcollaborent les savants de tous les pays et des temps passés.
3.
La science doit user des autorités comme d'un moyen.
— Il ne faut donc pas mépriser a priori toute autorité.L'attitude qui convient au savant et au philosophe est celle d'un respect raisonnable.
« Comme la raison le faitnaître, dit Pascal, elle doit aussi le mesurer.
» Cette mesure consiste à nous servir de l'autorité, non comme d'unefin, mais comme d'un moyen; non comme d'une borne, mais comme d'un point d'appui, pour aller toujours plus avantdans la recherche de la vérité.
Les travaux et les découvertes des devanciers faciliteront la tâche de ceux quiviennent après eux..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Commentez cette page d'Albert Camus : « L'art formel et l'art réaliste sont des notions absurdes. Aucun art ne peut refuser absolument le réel. La Gorgone est sans doute une créature purement imaginaire; son mufle et les serpents qui la couronnent sont dans la nature. Le formalisme peut parvenir à se vider de plus en plus de contenu réel, mais une limite l'attend toujours. Même la géométrie pure où aboutit parfois la peinture abstraite demande encore au monde extérieur sa couleur et se
- Dans le transport aérien, pour un vol donné, un certain nombre de passagers ayant procédé à une réservation ne se présente pas à l’embarquement. On les appelle les « no-show »
- philo doute: « peut-on douter de tout ? »
- Le plus grand défaut du Moyen Age dans le domaine de la pensée, ce fut sans doute qu'il s'écarta constamment du texte, à un tel point qu'on ne connaissait plus de la Bible ou d'Aristote que les commentaires des commentaires qu'on en avait faits. C'est en cela que c'est véritablement le Moyen Age de la pensée, puisqu'il s'agissait alors d'une pensée sans objet, dangereusement indépendante et soumise par là à certaines idées de l'esprit tout à fait arbitraires.
- Vous expliquerez et discuterez, s'il y a lieu, les formules suivantes de Gide (Nouveaux Prétextes, De l'importance du public, pages 37-39, passim, conférence prononcée le 5 août 1903 devant la Cour de Weimar) : « Panem et circenses », criait la populace latine : du pain d'abord; les jeux ensuite. Le libre jeu de l'art n'est pas goûté quand l'estomac est vide. C'est après le repas qu'on appelle l'artiste en scène. Sa fonction n'est pas de nourrir, mais de griser.... L'oeuvre d'art est u