Portugal (1986-1987): En quête d'une stabilité politique
Publié le 21/09/2020
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Portugal (1986-1987):
En quête d'une stabilité politique
Depuis la révolution du 25 avril 1974, le Portugal souffre d'une instabilité
chronique: il a déjà connu seize gouvernements de toutes tendances idéologiques
et aucun des cinq Parlements élus depuis 1976 n'a pu terminer les quatre ans de
mandat constitutionnel.
Anibal Cavaco Silva, Premier ministre depuis quinze mois
à peine, en a fait l'amère expérience le 3 avril 1987: le gouvernement
minoritaire du Parti social-démocrate (centre-droit) a été renversé par une
coalition des forces de gauche.
Faute de solution, le chef de l'État, Mario
Soarès, a décidé de dissoudre le Parlement et d'organiser des élections
législatives anticipées le 19 juillet 1987.
En effet, l'Assemblée de la République élue au mois d'octobre 1985 ne reflétait
qu'imparfaitement le rapport de forces réel dans le pays.
Avec 30% des suffrages
à l'époque, le Parti social-démocrate (PSD) constitue, plus que jamais, au
printemps 1987, le pôle de rassemblement d'une droite dont l'autre composante,
le Centre démocratique et social (CDS), est en perte de vitesse depuis la
défaite du candidat Diego Freitas do Amaral à l'élection présidentielle de
février 1986.
La situation à gauche est également en pleine évolution.
Le Mouvement
démocratique portugais (MDP) a rompu, en novembre 1986, son alliance avec le
Parti communiste.
Ainsi a disparu le sigle APU (Alliance du peuple uni), sous
lequel ces deux formations politiques se présentaient aux élections depuis 1976.
Cet éclatement préfigure l'isolement progressif des communistes qui se sont
repliés sur leurs places fortes régionales (l'Alentejo de la réforme agraire) et
sur un mouvement syndical (la Confédération générale des travailleurs portugais,
CGTP - Intersyndicale) qu'ils contrôlent pour l'essentiel.
Le Parti socialiste, de son côté, s'est remis lentement de la très sévère
défaite subie aux législatives de l'automne 1986 (il est passé de 36% à un peu
plus de 20%).
Certes, la désignation de Victor Constancio au poste de secrétaire
général, lors du VIe Congrès (juin 1986), a marqué un retour à gauche du parti.
Mais le nouveau leader a eu du mal à s'imposer et à faire oublier le charisme de
son prédécesseur, Mario Soarès.
Quoi qu'il en soit, le PS semblait avoir des
chances de remonter au score en juillet 1987.
Cette situation ne faisait pas l'affaire de la troisième composante de la gauche
portugaise qu'est le Parti rénovateur démocratique (PRD).
Formé par un groupe
d'amis de l'ancien Président de la République, le général Antonio Ramalho Eanes,
le PRD s'est présenté pour la première fois à l'électorat en octobre 1985.
Bénéficiant à l'époque du mécontentement qui régnait dans les secteurs de gauche
du PS, il a obtenu 18% des suffrages.
En septembre 1986, le général Eanes a pris
officiellement la direction du parti.
Mais, en dépit du prestige encore intact
de l'ancien chef de l'État, le PRD était en perte de vitesse au printemps 1987.
La raison? Une trop grande bienveillance à l'égard d'un exécutif assez
conservateur a provoqué des remous considérables à la base du parti.
Avec ses quarante-cinq députés, sur deux cent cinquante, le PRD s'était, en.
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