Philippines (1993-1994)
Publié le 20/09/2020
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«
Bien que le mandat présidentiel ne doive s'achever qu'en 1988, on parlait déjà
beaucoup à Manille de cette échéance électorale dès 1993.
La construction
démocratique s'est poursuivie.
Ainsi après sept ans de procédure, Imelda,
l'épouse de l'ancien dictateur Ferdinand Marcos (au pouvoir de 1965 à 1986), a
été condamnée par deux fois en septembre 1993 pour corruption.
Et, pour la
première fois depuis 1989, on a voté le 9 mai 1994 dans tout le pays pour
choisir les élus des barangay, l'unité politique de base.
C'est cependant en
nommant le général Arturo Enrile à la tête des forces armées, sans respecter
l'ordre hiérarchique mais sans provoquer de remous, que le président Fidel Ramos
a démontré l'ampleur du changement.
L'armée est apparue moins fragmentée que
durant les années de pouvoir de Corazon Aquino (1986-1992) et les craintes de
coup d'État se sont peu à peu estompées.
Les efforts de réconciliation et de paix ont néanmoins été la meilleure
réalisation du gouvernement.
Si la peine de mort a été restaurée à la fin 1993,
à l'occasion de l'intensification de la lutte contre le trafic de drogue, le
pouvoir en place a, plus que jamais, recherché les voies du dialogue avec les
deux insurrections (musulmane, communiste) et avec les militaires tentés de se
rebeller.
Un accord de cessez-le-feu a été passé avec les insurgés musulmans du
Front moro de libération nationale dont le chef historique Nur Misuari a pu
rentrer d'exil.
Ces négociations intervenaient peut-être trop tard, compte tenu de l'émergence
de groupes plus radicaux tel le Front islamique de libération moro ou employant
des stratégies mafieuses comme l'un de ses dissidents, le MNLF "Lost Command".
Les très sérieuses rivalités internes au sein du camp communiste ont rendu
l'entente avec ce dernier plus difficile encore, la Nouvelle armée du peuple
(NAP), malgré des dissidences, pouvant être évaluée à 8 000 combattants.
Le gouvernement a entrepris de réduire progressivement le nombre des armées
privées, ces unités paramilitaires, représentant plus de 11 000 hommes au total,
apparaissant bien plus menaçantes pour la démocratie que les insurgés.
Après
l'ultimatum gouvernemental du 9 septembre 1993, il n'en demeurait plus que 258
sur un total de 560.
La construction démocratique s'est accompagnée d'une nouvelle diplomatie
asiatique via des contacts avec les pays-hôtes (Indonésie, Vietnam), des
négociations Manille-MNLF et l'encouragement aux investissements étrangers.
Ainsi le général Ramos a-t-il abandonné de facto les revendications sur le Sabah
(île de Bornéo, Fédération de Malaisie) au profit d'une coopération économique
de voisinage avec Kuala Lumpur.
Dans le même esprit, il a donné son accord à une
visite privée du président taïwanais Lee Teng-hui en février 1994.
Mais
l'objectif premier demeurait les États-Unis avec comme premier succès un
entretien en tête à tête avec le président Bill Clinton en novembre 1993.
A cette occasion, le président Ramos a pu faire valoir la relance de l'économie
avec un taux de croissance en 1993 de 1,8%, l'amélioration de la situation
énergétique, la réduction du taux de chômage (9,8% en 1993).
L'endettement avait
cependant continué d'augmenter très vite (+22% pour la dette intérieure et +10%
pour la dette extérieure, soit près de 60 milliards de dollars).
Bien que les.
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