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Peut-on vivre en paix avec son inconscient ?

Publié le 16/10/2022

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« PEUT-ON VIVRE EN PAIX AVEC SON INCONSCIENT ? Introduction Lorsque Freud écrit que « le moi n'est pas maître dans sa propre maison » il évoque l'existence d'une étrangeté dans la conscience humaine, blessure narcissique où l'homme se voit mal à l'aise avec lui-même.

(Accroche). La question du sujet présuppose l'existence d'un inconscient et rejette ainsi toute hypothèse de vie seulement consciente.

En effet il ne s'agit pas d'interroger si on « peut vivre en paix avec sa conscience, le sujet ne porte donc pas sur la conscience morale mais sur le comment vivre avec l'inconscient et un inconscient personnel (« son ») et non collectif.(Enjeu du sujet). L'analyse du sujet nous demande d'expliquer son énoncé.

« Peut-on » est une possibilité, il s'agit donc de se focaliser sur l'idée qu'il s'agit d'un choix de la part de l'individu, choix qui semble a priori difficile puisque ce n'est pas un vouloir (« veut-on »).

La possibilité entraine ainsi un obstacle qui est à lier à la suite des termes de la question. « Vivre en paix » n'est pas « vivre », la question apparemment embarrassante sur cette possibilité donnée à l'individu serait un état de fait, nous ne serions pas d'emblée en « paix », cette paix serait donc à convoiter et à interroger comme horizon. « Son inconscient », la possibilité de la paix avec son inconscient présuppose que l'on doive comprendre qui il est, qui est cette présence en moi qui est moi mais qui peut aussi s'opposer à moi et /ou comment « faire avec » celui-ci. Notre problématique est donc de comprendre ce sujet à partir d'un constat que nous ne sommes pas en paix avec notre inconscient, locataire en nous dérangeant qu'il faudra apprendre à connaître (or peut-on penser et conscientiser ce qui n'est pas conscient?), puis chercher à envisager des pistes de réaction face à cette situation initiale. Nous proposerons ainsi un développement en deux parties, interrogeons ce qui fait difficulté et injonction à une paix requise avec son inconscient, c'est à dire en quoi « vivre en paix » peut être compromis par la présence de notre inconscient, puis demandons-nous comment celle-ci peut-être réalisée ou non. Première partie Il s'agira dans cette première partie d'interroger la nature de l'inconscient et en quoi il peut faire obstacle à une vie de paix.(Deux sous-parties) Nous prendrons une image pour rentrer dans cette question.

Imaginons que nous devons cohabiter avec un locataire parfois irritant et que celui-ci ne peut quitter notre habitation, dans ce cas la question de la paix avec lui devient une obligation de pensée.

Il s'agit en outre de savoir pourquoi il peut m'irriter, sans doute parce que ce locataire est moi-même et que je ne peux m'en défaire... Pour évoquer l'inconscient et parvenir à le décrire à défaut de dire qui il est Freud évoque cette cohabitation dans un texte nommé l'inquiétante étrangeté.

(Première sous-partie : I)A)) Il nous explique que le sujet n'est plus transparent à lui-même et que certaines zones d'ombres l'empêchent d'être réellement lui-même.

Le cogito de Descartes expliquant une identification du sujet à sa pensée, c'est à dire une existence du sujet au fait qu'il est une essence ou une substance pensante, est ici remis en cause.

Il n'y a plus d'égalité entre « penser » et « être », l'être du « penser » n'est pas nécessairement le « je » qui pense, ou plutôt je peux avoir du mal à penser mon être, autrement dit ressentir un mal être.

La pensée peut ainsi ne pas comprendre ou saisir son être si celui-ci n'advient pas à la conscience du sujet. La question étant de comprendre pourquoi cette scission a eu lieu et quelles en sont les conséquences.

Freud explique que « le moi se sent mal à l'aise, il rencontre des limites à son pouvoir à l'intérieur de sa propre maison.

».

L'idée majeure est que la vie psychique ne se résume pas à la seule conscience, je ne sais pas tout ce qui vit en moi, je n'ai pas accès à toutes mes pensées et je ne les maîtrise pas.

L'auteur poursuit dans ce texte en écrivant que « le psychique en toi ne coincide pas avec ce dont tu es conscient ». Expliquons ainsi brièvement l'appareil psychique afin de montrer pourquoi la pensée consciente peut subir des contenus de pensées qui s'échappent « à la domination de ta volonté ». Le « terrain de guerre » est en fait une cohabitation à trois.

Trois instances se partagent le pouvoir, Freud compare la vie psychique à un arbitrage permanent entre le « moi » siège de la conscience avec le « ça » domaine de la pulsion, de l'animalité de l'homme et des forces primitives et le « surmoi » qui est le résultat de notre éducation portée par des valeurs, des interdits. Cette image n'est pas nouvelle, Platon déjà évoquait dans le Phèdre l'idée d'une âme associée à un cocher dirigeant deux chevaux antagonistes, un blanc et un noir. La vie psychique obéit ainsi à un terrain de jeu où chacun des joueurs a ses règles.

En cas de conflit, de tiraillement, le « refoulement » est mis en place par le « moi » pour éviter les incompréhensions.

Afin de ne pas affronter les difficultés et les pulsions du « ça » rejetées par les interdits du « surmoi » celles-ci sont déplacées par le « moi » dans l'inconscient.

Ce qui ne veut pas dire qu'elles ne sont plus là, elles deviennent simplement inconscientes et tenteront sans cesse de revenir à la surface du « moi » et donc de la conscience, c'est en somme repousser un élan qui revient toujours à la charge. En quoi alors cette nature de l'inconscient entraine-t-elle des difficultés faisant obstacle à une vie de paix ?(Seconde sous-partie : I)B)) Freud écrit dans le même texte cité plus haut que « tu as surestimé tes forces quand tu as cru que tu pouvais faire de tes pulsions sexuelles ce que tu voulais(...).

Alors elles se sont révoltées, et ont suivi leurs propres voies obscures pour échapper à la répression, elles se sont fait droit d'une manière qui ne peut plus te convenir.(...) c'est seulement le résultat de ce travail, le symptôme, que tu ressens comme souffrance, qui est parvenu à ta connaissance.

Tu ne le reconnais pas alors comme un rejeton de tes propres pulsions réprouvées.» Ainsi, la pulsion refoulée, et qui tente de revenir, est freinée par ce que Freud nomme la censure du « moi » qui parvient soit à la refouler à nouveau soit à la détourner vers d'autres stratagèmes notamment la « sublimation ».

Ce détournement donne lieu à des événements dans la conscience du sujet et notamment des « symptômes » qui sont des signaux donnés par l'inconscient au conscient.

Ces symptômes peuvent apparaître anecdotiques tels les rêves, les lapsus, les oublis, les actes manqués ou plutôt dérangeants comme des maladies, des angoisses, peurs ou autres phobies qui peuvent empêcher le sujet d'avoir une vie normale lorsque la névrose prend trop de place dans son quotidien. On comprend alors que notre vie psychique ne se résume pas à nos pensées conscientes, que l'image de l'iceberg où la conscience ne concerne que la partie émergée est minime par rapport à tout ce qui nous est inaccesible et pourtant nous pousse à agir.

Les actions, les choix sont le résultat de ce vécu construit petit à petit sur le refoulement et l'insatisfaction de désirs inavouables ou inacceptables par la conscience.

Cette question d'une vie en paix compose avec des enjeux philosophiques de liberté et de capacité à pouvoir choisir en connaissance de cause sans se laisser guider par son inconscient. La complexité de « vivre en paix avec son inconscient » a été évoqué par le statut même de l'inconscient et de ce qu'il manifeste à la conscience.

Désormais comment réagir à cet état de fait et pouvoir vivre avec lui, du moins chercher à rédiger un armistice ? (Rappel et transition vers la seconde partie). Seconde partie A cette réponse d'une vie psychique conflictuelle nous pouvons envisager de chercher une vie « de paix » avec « son inconscient » et ainsi répondre au sujet par l'affirmative. Nous proposerons une double réponse, soit l'acceptation d'un inconscient qui peut toutefois être non reconnu comme tel et ne pas être une option de réflexion pour une vie de paix, soit une prise en considération de ce dernier à travers la lecture de son inconscient dans une démarche thérapeutique.

(Annonce des deux sous-parties : II)A) et B)). Sans avoir à rappeler le projet cartésien d'une conduite de sa vie par la seule pensée nous nous devons d'interroger les penseurs qui, après Freud et la connaissance de son œuvre, ont pensé comment le sujet peut vivre avec la présence de l'inconscient.

Nous évoquerons trois cas de figures où l'inconscient ne doit pas être tenu responsable d'une absence de vie paisible : nous évoqueront Alain, Sartre et la question de la validité scientifique de l'inconscient.

(II)A)1)2)et3)). Alain expliquait que « l'inconscient n'est qu'un effet de contraste dans la conscience.... »

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