Peut-on se donner comme règle morale de suivre la nature ?
Publié le 04/09/2020
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«
Proposition
de plan
Introduction Peut-on
&e donner co mm e règle mora le
de &uivre L
a nature ?Il
nous arrive de dire d'un acte ou d'un comportement qu'il est« contre nature»,
pour le condamner moralement.
Cela signifie bien qu'implicitement, la nature
nous apparaît comme une règle, une norme pour la moralité des hommes.
Pourtant, il semble que c· est davantage la raison, faculté des règles et des
normes, qui doive prescrire aux hommes leur devoir.
Alors, comment faut-il
penser la nature pour qu'il soit possible et légitime de trouver en elle une norme
morale? Si la nature est l'élan irrationnel de l'instinct, la suivre peut-il vraiment être juste
et moral, comme le prétend Calliclès? Ne faut-il pas davantage se donner l'idée
d'une nature rationnelle, d'un cosmos [c'est-à-dire d'un monde ordonné par un
principe), pour que le projet même de prendre la nature pour modèle moral ait
un sens? Mais si la nature n'est que mécanisme aveugle, ne faut-il pas alors
dissocier nature et moralité?
1) Suivre les impulsions sans frein des instin.cts,
cela peut-il constituer une règle morale?
a) Telle est la position naturaliste de Calliclès :
Dans le Gorgias, dialogue de Platon, Calliclès prend pour modèle une nature vio
lente et inégalitaire, indifférente aux faibles.
Être moral selon la nature, c'est
suivre l'élan sans frein de ses instincts pour faire valoir le droit du plus fort.
b) Premier argument critique de cette position :
Ce rapport violent et naturel est justement le contraire du rapport éthique.
Pour
m'ouvrir à l'éthique, je dois cesser d'être une force naturelle indifférente au
«visage», c· est-à-dire à la faiblesse de l'autre, et m'interdire de lui faire violence
[Lévinas).
cl Second argument critique :
Qu'il y ait dans la nature le fait de la domination du plus fort ne donne pas à cette
domination de valeur morale.
Le passage de ce qui est au devoir-être, du positif au
normatif, de la force au droit, est illégitime.
Transition : On peut certes se donner comme règle de suivre une nature violente,
mais c· est tout sauf moral! Pour qu'il soit moral de suivre la nature, il faudrait
qu'en elle il-y ait mesure, règle, ordre..
»
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