Peut -on être indifférent à la vérité ?

« Peut -on être indifférent à la vérité ? Pascal , philosophe croyant, disait au sujet d es preuves de l’existence de Dieu qu’il y avait assez de clarté pour qui veut voir et assez d’obscurité pour qui ne veut pas voir.

Cette assertion nous amène à considérer les rapports divers que les hommes entretiennent avec la vérité, et la capacité qu’au rait l’homme à s’en désintéresser pour peu qu’il le veuille. L’homme cherche naturellement la vérité , adéquation entre la pensée et le réel. Mais les conséquences ambivalentes que sa connaissance engendre risquent de rebuter l’homme qui la désire rait ; alors peut -on être indifférent à la vérité ? D’après Pascal cela semble possible, au moins pour les vérités qui ne sont pas évidentes, et on ne voit d’ailleurs pas ce qui pourrait empêcher l’homme de vivre insouciant .

Cela serait même légitime car il semble parfois salutaire d’éviter de s’intéresser à l a vérité pour éviter le conflit ou la souffrance qu’elle peut causer en venant contrarier la liberté. Cependant est -il bien raisonnable de penser pouvoir se passer de la vérité ? N’avons -nous pas besoin de la vérité pour bien agir ? En effet, si nous ne te nions rien pour vrai, nous ne pourrions véritablement agir , car nous choisirions au hasard .

Or i l semble impossible de se résoudre à agir au hasard, sans aucun principe d’action. Quel serait alors le juste rapport à la vérité ? La vérité semble à la fois tantôt notre ennemi ou une chose superflue et tantôt nécessaire.

Nous pou rri ons nous en passer et en même temps ne pas nous en passer ?! La difficulté que nous rencontrons se double d’un enjeu moral : si nous pouv ions nous passer de la connaissance du bien et du mal cela permettrait une tolérance puisque personne ne jugerait autrui ; à moins que cela ne conduise à certains drame s.

L’examen de l’indifférence parfaite à la vérité, conduira à considérer que cette indifférence ne saurait être qu’une tentative, qui est illégitime .

Rien ne semble empêcher d’être indifférent à la vérité .

L’indifférence s’oppose à l’intérêt, or nous avons de l’intérêt pour quelque chose pourvu que cette chose nous soit agréable ou nécessaire pour vivre. Dès lors il importe peu que nous nous intéressions aux choses n’ayant pas d ’intérêt et il est même mal venu de chercher à connaître des ragots sur ses voisins par exemple .

Par ailleurs la vérité peut paraître plus contraignante que libératrice.

Elle vient souvent contraindre not re liberté en s’imposant à nous , elle nous prescrit un cadre et des limites .

Dès lors la vérité bride souvent notre originalité. Nietzsche en son temps faisait la critique de Socrate qui , en prétendant chercher la vérité , avait rationnalisé la connaissance et ainsi avait diminué la spontanéité, la générosité, la créativité de l a vie humaine : la vérité était pour. »